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Actualités - CHRONOLOGIE

IRLANDE – 10 556 électeurs ont suffi pour rejeter le projet de loi sur l’IVG Ahern devrait survivre à son deuxième échec référendaire en moins d’un an

Immensément populaire, le Premier ministre irlandais Bertie Ahern devrait, lors d’élections générales attendues en mai, survivre à un deuxième échec référendaire en moins d’un an. Le rejet mercredi par les Irlandais d’un durcissement proposé par le gouvernement de la législation déjà très restrictive sur l’interruption volontaire de grossesse a été d’autant plus cruel pour Bertie Ahern que 10 556 électeurs ont suffi à faire pencher la balance. Ce «non» arrive à un très mauvais moment pour Bertie Ahern, dont le parti Fianna Fail (centre-droit) se réunit en congrès ce week-end pour donner le coup d’envoi des élections générales. Surtout, il intervient moins de neuf mois après un autre échec : celui du référendum du 7 juin sur le traité de Nice, qui avait mis l’Europe en émoi en rendant en principe caduc le texte conclu le 11 décembre 2000 pour réformer les institutions européennes. En juin, les Irlandais avaient dit «non» après que Bertie Ahern les eut exhorté à accomplir «un devoir moral et historique» en faveur de l’élargissement de l’Union européenne. Cette fois, le Premier ministre s’est à nouveau dit «très déçu» de leur vote. Pour d’autres hommes politiques, un deuxième désaveu aurait signifié un coup de grâce, un revers politique insurmontable. Pas pour Bertie Ahern, surnommé «Teflon Taoiseach» (Le Premier ministre teflon) en raison de sa capacité légendaire à esquiver les obstacles. Après cinq ans au gouvernement, loin d’avoir été usé par le pouvoir, il jouit d’une cote de popularité intacte à 67 % d’avis favorables contre à peine 29 % pour le principal chef d’opposition, Michael Noonan du Fine Gael. En outre, comme s’est empressé de le relever le ministre de la Santé Micheal Martin, «les gens n’ont pas voté (mercredi) selon des clivages politiques» mais plutôt sociologiques. Les deux partis membres de la coalition gouvernementale de Bertie Ahern, soutenus par la hiérarchie catholique, avaient appelé à voter oui, tandis que les partis d’opposition (gauche), ainsi que le Planning familial, appelaient à voter non. Mais le non l’a emporté dans les régions urbaines, réputées plus libérales, tandis que les régions rurales, plus traditionnelles, ont voté en faveur du texte soumis à référendum. À Dublin, la victoire du «non» a été trop massive pour que les régions rurales puissent inverser la tendance. Bertie Ahern devra faire très attention à ne pas indisposer au cours de la prochaine campagne électorale les onze circonscriptions dublinoises qui ont mis en échec son référendum et pourraient décider également en mai de l’issue du scrutin. Le texte proposé par le gouvernement prévoyait notamment de durcir la législation sur l’avortement en refusant de considérer les intentions suicidaires d’une femme comme un motif d’autorisation d’une interruption de grossesse. La victoire du «non» équivaut à un statu quo en la matière, l’avortement restant interdit en Irlande, pays profondément catholique, sauf cas exceptionnels comme lorsque la vie de la mère est en danger. Vendredi, Bertie Ahern a essayé de tourner la page du référendum sur ce sujet particulièrement délicat en affirmant dans l’Irish Times que «les gens s’étaient prononcés et que, dans une démocratie, ils avaient le dernier mot». Faisant une fois encore preuve de sa capacité à rebondir, il a lancé un appel aux Irlandais «à profiter des prochains mois pour, à l’approche des élections, réfléchir aux progrès accomplis et aux progrès encore à accomplir».
Immensément populaire, le Premier ministre irlandais Bertie Ahern devrait, lors d’élections générales attendues en mai, survivre à un deuxième échec référendaire en moins d’un an. Le rejet mercredi par les Irlandais d’un durcissement proposé par le gouvernement de la législation déjà très restrictive sur l’interruption volontaire de grossesse a été d’autant plus cruel pour Bertie Ahern que 10 556 électeurs ont suffi à faire pencher la balance. Ce «non» arrive à un très mauvais moment pour Bertie Ahern, dont le parti Fianna Fail (centre-droit) se réunit en congrès ce week-end pour donner le coup d’envoi des élections générales. Surtout, il intervient moins de neuf mois après un autre échec : celui du référendum du 7 juin sur le traité de Nice, qui avait mis l’Europe en émoi en rendant en...