Les candidats à l’élection présidentielle en France ont eu à cœur hier, journée des femmes, de convaincre les électrices qu’ils sont les plus ardents défenseurs de la parité, dans un pays où elle est loin d’être acquise. Le président conservateur Jacques Chirac, candidat à sa propre succession, a décidé de rendre hommage à celles qui représentent plus de la moitié de l’électorat en se rendant dans la localité de Montauban (sud-ouest), patrie d’une des premières féministes françaises, Olympe de Gouges. «La femme est l’avenir de l’homme candidat», ironisait le quotidien d’obédience catholique La Croix qui note «qu’au poker présidentiel, la carte dame vaut de l’or». De fait, les femmes en France sont majoritaires dans le corps électoral avec plus de 20,5 millions d’électrices, soit 55 pc du corps électoral. Pourtant les femmes françaises restent largement sous-représentées dans le monde politique y compris à l’occasion de cette course à la présidence à laquelle seules quatre femmes prennent part sur plus de trente candidats. Parmi ces candidates, la seule dont le nom apparaisse dans les études d’intentions de votes, Arlette Laguiller, est la porte-parole du parti d’extrême gauche Lutte Ouvrière. Elle plaide pour un programme d’urgence pour obtenir plus de droits pour les femmes au travail, notamment l’égalité des salaires. Par contre les femmes des candidats sont largement mises à contribution par les états-majors de campagne pour donner plus de poids aux gestes ou aux promesses faites en direction de l’électorat féminin. Parlant de son époux, Mme Bernadette Chirac, qui doit se défendre contre une image de femme effacée, assure que le président est proche des Françaises : «Il parle de leur quotidien, de leurs difficultés, de leur place irremplaçable dans le bon fonctionnement de la société». Sylviane Agacinski-Jospin, l’épouse philosophe du Premier ministre, interrogée par Le Parisien sur les qualités de son mari qui pourraient lui valoir le soutien de l’électorat féminin, a répondu : «Il est fiable». Les femmes ont la réputation de voter à droite et un sondage datant du mois de février indiquait que 52 pc des femmes interrogées avaient l’intention de voter pour M. Chirac. Mais cette tendance évolue, notamment parmi les plus jeunes, qui se prononcent plutôt en faveur de M. Jospin. En tout état de cause, comme le souligne le quotidien conservateur Le Figaro, les électrices françaises seront «les arbitres de la présidentielle», dont le premier tour est prévu le 21 avril et le second tour le 5 mai. Cette importance des femmes dans l’élection qui se prépare est toutefois peu reflétée dans la place qui leur est accordée dans la vie politique nationale puisque 11 pc seulement des députés sont des femmes alors qu’elles représentent la majorité de la population. Un rapport de l’Institut français d’études statistiques, l’Insee, révèle également qu’au pays des droits de l’homme, des inégalités profondes subsistent entre les femmes et les hommes dans tous les domaines : emploi, salaires, éducation, hiérarchie professionnelle et vie politique. L’Insee note que 7pc seulement des maires des communes de 3 500 habitants ou plus sont des femmes, et cette sous-représentation des femmes en politique place la France au dernier rang des nations européennes, aux côtés de la Turquie. De même dans l’éducation, un récent rapport souligne que les filles réussissent mieux que les garçons tout au long de leur scolarité, jusqu’au bac. Mais elles perdent ensuite le bénéfice de cet avantage en étant dirigées vers des métiers aux débouchés réduits et absentes des secteurs porteurs.
Les candidats à l’élection présidentielle en France ont eu à cœur hier, journée des femmes, de convaincre les électrices qu’ils sont les plus ardents défenseurs de la parité, dans un pays où elle est loin d’être acquise. Le président conservateur Jacques Chirac, candidat à sa propre succession, a décidé de rendre hommage à celles qui représentent plus de la moitié de l’électorat en se rendant dans la localité de Montauban (sud-ouest), patrie d’une des premières féministes françaises, Olympe de Gouges. «La femme est l’avenir de l’homme candidat», ironisait le quotidien d’obédience catholique La Croix qui note «qu’au poker présidentiel, la carte dame vaut de l’or». De fait, les femmes en France sont majoritaires dans le corps électoral avec plus de 20,5 millions d’électrices, soit 55 pc...