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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ancien président yougoslave fonde ses propos sur un rapport attribué au FBI Milosevic : El-Qaëda s’était implantée au Kosovo, le FBI l’a prouvé

Slobodan Milosevic a produit vendredi devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie un document qu’il a attribué au FBI, prouvant, selon lui, la participation des terroristes du réseau d’el-Qaëda au conflit du Kosovo (1998-1999). «Le réseau el-Qaëda d’Oussama Ben Laden et les moudjahidine soutiennent les combattants musulmans en Bosnie, en Tchétchénie et au Kosovo», a déclaré l’ancien homme fort de Belgrade qui lisait un document émanant, selon lui, du FBI et datant de décembre 2001. Le juge britannique Richard May, qui préside la Chambre, a autorisé Slobodan Milosevic à faire enregistrer ce document par le greffe du tribunal. M. Milosevic, 60 ans, a fait état de ce rapport en conduisant le contre-interrogatoire d’un militant kosovar des droits de l’homme, M. Sabit Kadriu, qui avait accusé la veille les forces serbes de nombreuses atrocités au Kosovo. L’ancien homme fort de Belgrade a demandé à M. Kadriu s’il avait connaissance des activités d’Oussama Ben Laden, d’el-Qaëda et des moudjahidine au Kosovo. Celui-ci lui a rétorqué que de telles allégations sortaient tout droit de son imagination. En évoquant le réseau el-Qaëda, l’ex-président yougoslave en revient à un des piliers de sa défense : il se présente comme celui qui a tenté de lutter contre le démantèlement de la Yougoslavie en combattant «les forces terroristes» qui tentaient de faire éclater le pays. Alors que le témoin réitérait ses accusations d’assassinats et de mutilations contre les forces serbes, M. Milosevic a lancé : «Nous savons qui est spécialiste en la matière, c’est la branche kosovare du réseau d’el-Qaëda». « Liens directs » Ce n’est pas la première fois que Slobodan Milosevic tente de présenter l’action qu’il a menée en ex-Yougoslavie comme une lutte contre les «terroristes». Il avait déjà brièvement évoqué les liens d’Oussama Ben Laden avec les indépendantistes kosovars dans la phase préparatoire au procès. Borislav Milosevic, le frère de Slobodan Milosevic, avait déclaré en février dernier que l’armée de libération kosovare, l’UCK, avait des «liens directs» avec el-Qaëda. Selon lui, Ben Laden se serait rendu en Albanie en 1998, ce que Tirana a toujours démenti. Rejetant toute implication des forces serbes dans les meurtres commis au Kosovo, l’ancien président a déclaré : «Ni l’armée, ni la police n’ont été impliquées dans des crimes de guerre. Il est faux que la police ait commis le moindre des crimes décrits dans ce faux acte d’accusation». Reprenant l’offensive, il a énuméré devant le témoin une série de crimes et exactions qui auraient été commis par des Albanais du Kosovo contre la population serbe. «Savez-vous combien d’habitants du Kosovo ont dû fuir cette province en raison de la violence albanaise ? Le savez-vous ou pas ?» a interrogé Slobodan Milosevic. Sabit Kadriu, qui a regardé à plusieurs reprises bien en face l’ancien maître de Belgrade durant le contre-interrogatoire, a répondu qu’il n’en avait jamais entendu parler : «Qui oserait commettre de tels actes quand Milosevic est au pouvoir ?» a-t-il dit. Exceptionnellement, l’accusé a renoncé a poursuivre le contre-interrogatoire, bien que les juges lui en aient offert la possibilité. Slobodan Milosevic doit répondre devant le TPI de 66 chefs d’accusation dans les trois conflits majeurs qui ont déchiré l’ex-Yougoslavie : Kosovo, Croatie, Bosnie. L’accusation avait annoncé lundi que Paddy Ashdown, futur représentant de la communauté internationale en Bosnie, témoignera la semaine prochaine, à une date non précisée, dans le cadre du procès Milosevic.
Slobodan Milosevic a produit vendredi devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie un document qu’il a attribué au FBI, prouvant, selon lui, la participation des terroristes du réseau d’el-Qaëda au conflit du Kosovo (1998-1999). «Le réseau el-Qaëda d’Oussama Ben Laden et les moudjahidine soutiennent les combattants musulmans en Bosnie, en Tchétchénie et au Kosovo», a déclaré l’ancien homme fort de Belgrade qui lisait un document émanant, selon lui, du FBI et datant de décembre 2001. Le juge britannique Richard May, qui préside la Chambre, a autorisé Slobodan Milosevic à faire enregistrer ce document par le greffe du tribunal. M. Milosevic, 60 ans, a fait état de ce rapport en conduisant le contre-interrogatoire d’un militant kosovar des droits de l’homme, M. Sabit Kadriu, qui avait...