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Actualités - CHRONOLOGIE

Territoires autonomes - L’intifada a connu hier sa journée la plus sanglante : 46 morts Sharon n’exige plus l’arrêt des violences pour négocier (photos)

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a affirmé hier que les «négociations sur un cessez-le-feu» auraient lieu «sous le feu», renonçant ainsi apparemment à exiger sept jours de calme absolu avant d’entamer des discussions avec les Palestiniens. «Je pensais qu’on pouvait arriver peut-être à une accalmie avant la discussion sur un cessez-le-feu. Mais c’est une situation de guerre que nous connaissons actuellement et les négociations sur un cessez-le-feu auront lieu sous le feu», a affirmé M. Sharon à la deuxième chaîne de télévision israélienne. «Nous menons des opérations pour endiguer la terrible vague de terrorisme que nous connaissons ; nous sommes prêts à lancer des discussions sur le plan Tenet, mais, si le terrorisme continue, nous continuerons nos opérations et à le combattre avec toute la vigueur nécessaire», a ajouté M. Sharon. Selon le commentateur politique de la deuxième chaîne, qui a interviewé M. Sharon, le Premier ministre a ainsi renoncé à exiger sept jours de calme total avant d’entamer la moindre discussion avec les Palestiniens sur un cessez-le-feu et l’application du rapport Mitchell et du plan Tenet. Il s’agit d’un «tournant» qui vise à satisfaire les États-Unis à la suite des critiques émises contre Israël par le secrétaire d’État américain Colin Powell avant l’arrivée la semaine prochaine de l’émissaire américain Anthony Zinni qui va effectuer une troisième tournée pour tenter de promouvoir un cessez-le-feu, a ajouté le commentateur. Le rapport de la commission internationale présidée par l’ex-sénateur américain George Mitchell recommande la fin de la violence avant que les deux parties prennent des mesures destinées à rétablir la confiance mutuelle afin de permettre un retour aux négociations de paix. Le plan du directeur de la CIA George Tenet établit un mécanisme de cessez-le-feu. Censé être entré en vigueur en juin 2001, il est en fait resté lettre morte. Mercredi, M. Powell avait tapé du poing sur la table contre l’intensification des opérations militaires décidées par M. Sharon. «Si vous déclarez la guerre contre les Palestiniens et vous pensez que vous pouvez résoudre le problème en observant combien de Palestiniens vous avez tué, je crois que cela ne conduit nulle part», avait affirmé le chef de la diplomatie américaine. Ces propos sont les critiques les plus fermes que Washington ait adressées depuis plusieurs mois à M. Sharon. Entre-temps, les affrontements israélo-palestiniens ont connu hier leur journée la plus sanglante depuis quatorze ans avec 46 morts, dont 40 Palestiniens et 6 Israéliens à quelques jours du retour prévu de l’émissaire américain Anthony Zinni. Jamais le bilan n’a été aussi lourd depuis le début de la première intifada (1987-1993) suivie d’une deuxième intifada déclenchée fin septembre 2000. En Cisjordanie, sept Palestiniens, dont un enfant de 10 ans, ont été tués par des soldats ou des tirs de char israéliens dans la région de Tulkarem. Les forces israéliennes ont réoccupé depuis jeudi le camp de réfugiés de Tulkarem et la ville du même nom. Selon des témoins palestiniens, l’armée a ordonné aux hommes âgés de 14 à 40 ans de se regrouper dans la cour de l’école du camp de Tulkarem et appelé les Palestiniens armés à se rendre. Les militaires qui bloquent toutes les issues du camp empêchaient les ambulances d’évacuer les malades, les blessés et les morts, ont affirmé ces témoins. Un soldat israélien a également été tué au cours d’un échange de tirs dans le camp de Tulkarem. Dans la région de Bethléem, trois Palestiniens ont été tués dans les camps de réfugiés d’Aïda et un quatrième dans le camp voisin de Dheishé. Le directeur d’un hôpital privé palestinien de la localité d’al-Khader, proche de Bethléem, a été tué par des tirs de mitrailleuses israéliens. Un adolescent de 14 ans a été tué à al-Yamoun, un village proche de Jénine, tandis qu’un Palestinien a été abattu dans le village de Salem. Dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne a intensifié ses opérations après un attentat meurtrier palestinien dans ce territoire, 20 Palestiniens ont été tués. Des unités israéliennes ont mené une incursion de grande envergure dans les villages d’Abassan et de Khouzaa, dans le secteur de Khan Younès, tuant seize Palestiniens, dont le général Ahmad Moufrij, commandant de la sécurité publique palestinienne pour le sud de la bande de Gaza. M. Moufrij est le plus haut responsable des forces de sécurité palestiniennes tué depuis le début de la deuxième intifada. En outre, quatre Palestiniens ont été tués dans une attaque contre un bâtiment de la sécurité palestinienne au nord de la ville de Gaza. Autour de minuit, jeudi, un Palestinien armé d’un fusil d’assaut et de grenades a tué cinq jeunes Israéliens et blessé une vingtaine d’autres, dans la colonie juive d’Atsmona, dans la bande de Gaza, avant d’être abattu. L’attaque a été revendiquée par les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas. Hier après-midi, des hélicoptères israéliens ont attaqué à la roquette des bâtiments des forces de la sécurité palestinienne à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, ont indiqué des responsables des services de sécurité palestiniens sans être en mesure d’indiquer si ces bombardements avaient fait des victimes. À Jérusalem-Est, un kamikaze palestinien qui transportait une bombe sur lui a été tué par des tirs des garde-frontières israéliens dans le quartier de Beit Hanina, a-t-on indiqué de sources policières israéliennes. Sur le front diplomatique, le président palestinien Yasser Arafat a demandé une «intervention immédiate des États-Unis pour faire cesser les massacres de l’armée israélienne» lors d’un entretien téléphonique avec le secrétaire d’État américain Colin Powell, a indiqué son proche conseiller, Nabil Abou Roudeina. Dans une déclaration précédente, M. Roudeina avait accusé Israël de vouloir «exterminer le peuple palestinien» et torpiller la mission de M. Zinni en poursuivant ses opérations militaires meurtrières dans les territoires occupés. Le président américain George W. Bush avait annoncé jeudi l’envoi la semaine prochaine de l’émissaire Zinni dans la région après deux mois d’absence. «Compte tenu de notre engagement pour la paix, je renverrai la semaine prochaine le général Anthony Zinni», avait-t-il déclaré, appelant le Premier ministre israélien Ariel Sharon et M. Arafat à agir pour réduire la violence. M. Sharon, de son côté, a «accueilli favorablement» l’annonce du retour du général Zinni, dans un communiqué de la présidence du Conseil israélien.
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a affirmé hier que les «négociations sur un cessez-le-feu» auraient lieu «sous le feu», renonçant ainsi apparemment à exiger sept jours de calme absolu avant d’entamer des discussions avec les Palestiniens. «Je pensais qu’on pouvait arriver peut-être à une accalmie avant la discussion sur un cessez-le-feu. Mais c’est une situation de guerre que nous connaissons actuellement et les négociations sur un cessez-le-feu auront lieu sous le feu», a affirmé M. Sharon à la deuxième chaîne de télévision israélienne. «Nous menons des opérations pour endiguer la terrible vague de terrorisme que nous connaissons ; nous sommes prêts à lancer des discussions sur le plan Tenet, mais, si le terrorisme continue, nous continuerons nos opérations et à le combattre avec toute la...