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Actualités - REPORTAGE

L’Orchestre symphonique national libanais et le Chœur de chambre de Prague à l’église Saint-Joseph (USJ) Sublime « Stabat Mater » de Rossini, sous la houlette de Paolo Olmi (photos)

Stabat Mater de Rossini : entre terre et ciel et c’est sublime! Somptueuse musique jaillie du cœur d’un homme qui aima la vie plus que l’éternité et qui préféra en toute simplicité le cortège des plaisirs d’ici-bas à toutes les tourmentes métaphysiques… Épicurien, «génial paresseux» (comme l’étiquettent les manuels de musique), infatigable voyageur, libérateur inspiré de l’art lyrique et orchestrateur hors pair, Giacchino Rossini, paradoxalement, a laissé les pages les plus marquantes dans le domaine de la musique sacrée! Terminé en 1841, le Stabat Mater, commandé par l’archidiacre de Madrid, don Manuel Valera, était un peu son dernier legs. Legs magnifique (parti un peu aussi sur une sorte de défi par rapport à la partition du Stabat Mater de Pergolese !) où, sans être empreint de ferveur dévote, soutenu par un idéal de puritain ou voilé de la hantise et de la terreur de la mort, cet opus d’une audacieuse originalité pour son époque et d’une grande richesse sonore et vocale est un sommet d’émotions. Émotions révélées qui ont révolutionné les normes de l’inspiration de la musique sacrée en y introduisant tous les remous non seulement de l’âme mais ceux de nos préoccupations bien terrestres à travers mélodies, modulations et rythmes d’une grande «théâtralité». Cette œuvre sacrée, charnière entre les classiques et les romantiques, a été présentée dans le cadre du festival d’al-Bustan à l’église Saint-Joseph (USJ) illuminée par l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la prestigieuse houlette du maestro Paolo Olmi. En solistes, Ermonela Jaho (soprane), Laura Brioli (alto), Antonis Koroneos (tenor) et Enrico Iori (basse), sans oublier la puissance vocale de plus d’une quarantaine de chanteurs du Chœur de chambre de Prague. Se rapprochant avec grandeur, une soyeuse douceur toute rossinienne, une sorte d’humilité et surtout un sens aigu de tout ce qui est humain, de faiblesse comme de sensualité, d’emphase comme d’effacement, ce Stabat Mater, initialement hymne chanté le jour du vendredi saint, est ici une ample exhortation, par-delà tout deuil ou notion de mort, à la vie. Dix mouvements magnifiques et émouvants avec deux passages a capella (Eja, Mater, fons amoris et Quando corpus morietur) d’une beauté mélodique et vocale saisissantes. Solennelle. Lui qui croyait ne pas pouvoir égaler le Stabat Mater de Pergolese dont il admirait les retentissantes mais si rigoureuses lamentations et invocations, voilà Rossini bien en avant sur ce chemin entre terre et ciel, mais plus proche de la terre que du ciel… avec ce souverain pouvoir qu’il a de garder l’auditeur ravi et transporté, comme sur un nuage… Moment bénit où la musique, tout en s’adressant à Dieu, n’oublie guère de quoi nous sommes faits, êtres de poussière, de contradictions et de mystères. Tout en gardant sa pompe, sa majesté, sa gravité, cette musique n’en est pas moins nimbée d’une certaine lumière et surtout immensement humaine. Standing ovation pour cette belle prestation qui se termine en apothéose avec un sublime «amen». Programme du week-end Aujourd’hui, samedi 8 mars, soirée à l’opéra avec les solistes du « Stabat mater » Une soirée à l’opéra avec les solistes du Stabat mater de Rossini. La soprano albanaise Ermonela Jaho, la mezzo soprano italienne Laura Brioli, le ténor grec Antonis Koroneos (ténor) et l’Italien Enrico Iori (basse) sont accompagnés au piano par Mark Troop. Au menu, de célèbres airs d’opéra. Défenseur du génie artistique français, Ambroise Thomas, auteur du célèbre opéra Mignon, un des compositeurs les plus adulés et les plus décriés de son vivant. Connais-tu le pays ? Mon cœur s’ouvre à toi de Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns. Plus qu’une fresque biblique, une parabole où s’affrontent l’amour et la haine. Viens gentille dame (La Dame Blanche) d’Adrien Boieldieu Pleurez mes yeux (Le Cid) de Jules Massenet Habanera (Carmen) de Georges Bizet. Après l’entracte, la belle part à Rossini avec Languir per una bella (L’Italiana in Algeri) ; Bel raggio lusinghier ( Semiramide) ; La Partenza (Les soirées musicales – ; La calunnia ( Il Barbiere di Siviglia) et Tarantella ( soirées musicales). Venne sull’ali ai zeffri (Il est venu sur les ailes de la brise) de Gaetano Donizetti. Un morceau également connu sous le titre Lamento per la morte di Bellini . Et, finale avec Giusseppe Verdi : Il lecerato spirito (Simon Boccanegra) ; Elle giammai m’amo (Don Carlo) ; La donna è mobile (Rigoletto) ; Di quell’amor ch’e’ palpito (La Traviata) et Brindisi (La Traviata). Demain dimanche 10 mars L’opéra de chambre de Varsovie en l’église Mar Sassine, Beit Méry Pour célébrer l’Année mondiale des montagnes décrétée par l’Onu, des solistes, des chanteurs et des musiciens de l’Opéra de chambre de Varsovie interpréteront des œuvres majeures de Mozart. – La messe en do majeur Dominicus composée en 1769. Mozart avait alors 13 ans. Et le génie précoce possédait déjà à son actif 3 messes, 4 symphonies, 4 concertos pour piano, 28 sonates pour piano et deux pour violon ainsi que 3 œuvres pour le théâtre, un motet, un kyrie et une œuvre vocale. – Le motet pour soprano en sol majeur Ergo interest écrit fin 1773 à Salzbourg. – La symphonie en do majeur n°16 (mai 1772), numéro 2 des sept symphonies de Mozart. – La symphonie en de majeur n°17 (mai 1772). Mozart avait 15 ans à l’époque. – Le motet en fa majeur pour soprano Exsultate, jubilate. Un concerto vocal miniature rédigé en 1773 pour le soprano Venanzio Rauzzini à Milan. – La messe en do mineur, que Mozart n’a jamais achevée. Edgar DAVIDIAN
Stabat Mater de Rossini : entre terre et ciel et c’est sublime! Somptueuse musique jaillie du cœur d’un homme qui aima la vie plus que l’éternité et qui préféra en toute simplicité le cortège des plaisirs d’ici-bas à toutes les tourmentes métaphysiques… Épicurien, «génial paresseux» (comme l’étiquettent les manuels de musique), infatigable voyageur, libérateur inspiré de l’art lyrique et orchestrateur hors pair, Giacchino Rossini, paradoxalement, a laissé les pages les plus marquantes dans le domaine de la musique sacrée! Terminé en 1841, le Stabat Mater, commandé par l’archidiacre de Madrid, don Manuel Valera, était un peu son dernier legs. Legs magnifique (parti un peu aussi sur une sorte de défi par rapport à la partition du Stabat Mater de Pergolese !) où, sans être empreint de ferveur...