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SOCIÉTÉ - Un phénomène nouveau, la prostitution africaine dans le port breton Ces dames à Brest
le 08 mars 2002 à 00h00
Vêtues de minijupes, bottes et pulls moulants, elles arpentent la voie publique par petits groupes : depuis trois mois, une douzaine de jeunes prostituées africaines se sont installées à Brest (ouest de la France), un phénomène nouveau dans le plus grand port breton. «Elles sont arrivées à trois, un week-end, comme pour tester l’endroit et sont reparties vers Paris avant de revenir en renfort pour s’installer à demeure, assurées de l’existence d’une nouvelle clientèle», résume le procureur François Nicot. Elles disent venir de Sierra Leone, un pays ravagé par la guerre civile, et attendre l’examen de leur demande d’asile. Contrôlées à plusieurs reprises par la police, elles fournissent une photocopie de titre de séjour, des adresses au Havre (nord-ouest) et à Paris, attestant d’une situation régulière au regard de la loi. De nombreuses jeunes Africaines ont investi ces derniers temps plusieurs grandes villes de l’ouest de la France : Rennes, Nantes, Caen, Le Mans. «La prostitution n’est pas illégale en France. Seuls le racolage, l’exhibitionnisme et le proxénétisme sont considérés comme des délits si tant est qu’on arrive à les prouver», ajoute le procureur. Filières mafieuses Si les polices judiciaires, locale et régionale, chargées d’une enquête, restent discrètes quant à leurs investigations, elles soupçonnent fortement les nouvelles arrivantes d’être victimes de filières mafieuses internationales, dont la remontée dépasse l’échelon local, mais qui risquent de drainer en Bretagne un lot d’activités annexes illicites comme le racket ou la drogue. Probablement originaires du Ghana, du Nigeria ou d’autres pays anglophones d’Afrique-Occidentale, ces jeunes femmes seraient arrivées en France à la solde de proxénètes du Nigeria notamment, un pays connu pour la traite des femmes et le trafic de drogue, selon des sources proches de l’enquête. «Il est impossible de vérifier leur provenance exacte. Elles n’ont plus de papiers, mis à part leur titre de séjour. Tout porte à croire qu’elles travaillent en réseau pour le compte de gens qui les exploitent, mais restent invisibles. Leurs familles, restées sur place, servent d’otages», commente le préfet du Finistère, Thierry Klinger, qui a chargé les services sociaux d’une enquête. Selon le procureur de Brest, «rien ne permet pour l’instant de dire combien d’argent circule et à destination de quelles villes ou pays». Ces jeunes femmes, qui s’expriment souvent dans un anglais approximatif, affirment avoir plus de vingt ans, mais on devine à leurs visages qu’elles sont probablement bien plus jeunes. Elles habitent des chambres d’hôtel, qu’elles partagent à plusieurs. Leur activité se déroule de nuit dans les voitures de leurs clients ou dans les espaces publics, ce qui a provoqué un tollé des riverains, auteurs d’une pétition remise au maire de Brest. Le procureur a d’ores et déjà annoncé qu’il ordonnerait des contrôles d’identité des clients car cette activité entraîne des «troubles à l’ordre public».
Vêtues de minijupes, bottes et pulls moulants, elles arpentent la voie publique par petits groupes : depuis trois mois, une douzaine de jeunes prostituées africaines se sont installées à Brest (ouest de la France), un phénomène nouveau dans le plus grand port breton. «Elles sont arrivées à trois, un week-end, comme pour tester l’endroit et sont reparties vers Paris avant de revenir en renfort pour s’installer à demeure, assurées de l’existence d’une nouvelle clientèle», résume le procureur François Nicot. Elles disent venir de Sierra Leone, un pays ravagé par la guerre civile, et attendre l’examen de leur demande d’asile. Contrôlées à plusieurs reprises par la police, elles fournissent une photocopie de titre de séjour, des adresses au Havre (nord-ouest) et à Paris, attestant d’une situation régulière...