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PATINAGE - La juge française suspendue réclame justice « Je suis l’empêcheuse de magouiller », dit Le Gougne(PHOTO)
le 08 mars 2002 à 00h00
Le visage et la voix tendue, Marie-Reine Le Gougne, juge française de patinage artistique suspendue lors des Jeux olympiques de Salt Lake City, réaffirme son innocence, se pose en victime et accuse. Suspendue pour avoir favorisé les Russes Elena Berejnaïa et Anton Sikharoulidze au détriment des Canadiens Jamie Salé et David Pelletier dans l’épreuve par couples, Marie-Reine Le Gougne a affirmé qu’elle n’est «coupable de rien du tout». «Je suis l’empêcheuse de magouiller en rond», a-t-elle dit au cours d’une conférence de presse donnée hier, à Paris, au siège de la Fédération française des sports de glace. «Je suis la grande gueule de service et je le revendique. Je me bats pour l’intérêt général et pour que ce sport, qui est absolument magnifique, ne soit pas gangréné dans une pensée unique». La juge française maintient qu’elle n’a mis en cause Didier Gailhaguet, président de la Fédération française des Sports de glace, que sous la contrainte d’«agressions physiques, verbales et surtout morales». «Nous n’avons jamais participé à la moindre magouille, nous n’avons jamais corrompu le moindre juge, nous tenons à le dire haut et fort», confirme Gailhaguet qui a pris place à ses côtés. Marie-Reine Le Gougne plaide qu’elle n’est animée que par sa «passion» pour le patinage artistique. «Je n’ai aucun intérêt. En tout cas, je n’ai ni magouillé ni trafiqué et aujourd’hui je me présente droite dans mes bottes, ajoute-t-elle. Je réclame justice». «Nous étions cinq juges à avoir placé les Russes premiers, précise-t-elle. J’ai été suspendue alors je demande à ce que les neuf juges du panel soient suspendus, c’est tout». « Dictature policière » Elle affiche sa conviction d’avoir correctement voté en faveur du couple russe même si la Fédération internationale a annulé ses notes et accordé une deuxième médaille d’or aux Canadiens. «Le programme des Russes est beaucoup plus compliqué, beaucoup plus recherché, beaucoup plus créatif. Ils ont eu le courage de présenter un programme que personne n’avait jamais vu, dit-elle. Les Canadiens forment un couple magnifique, mais à part se regarder droit dans les yeux pendant quatre minutes trente, c’était plus que du réchauffé». Elle se redit victime de «procédés dignes d’une dictature policière» et «d’agressions physiques, verbales et surtout morales». Les agressions physiques ont été le fait d’anonymes, dans le public, une fois que j’ai terminé la compétition, précise-t-elle. «Les agression verbales, ça a été de plusieurs personnes». Elle met nommément en cause la présidente britannique de la commission technique de la Fédération internationale de patinage, Sally-Ann Stapelford, et le juge-arbitre américain de l’épreuve par couples, Ron Pfenning. «Mme Stapelford s’est permis de m’en mettre plein la figure dans le lobby de l’hôtel, dit-elle. Elle me massacrait, elle me massacrait. Après il y a deux de ses collègues qui sont arrivés. C’est elle qui entre-temps m’avait suggéré : est-ce que tu as subi des pressions? Pas de réponse... Est-ce que c’est Didier Gailhaguet? Pas de réponse... À partir de là elle a fait le scénario». « Je ne me laisserai pas decapiter » Toujours selon Marie-Reine Le Gougne, Pfenning a lancé un nouvel assaut lors la réunion de juges qui suit la compétition. «Le piège était en train de se tendre. Il fallait que je craque devant douze personnes. C’est ce qui s’est passé», raconte-t-elle. «Pfenning a lu une lettre absolument fabuleuse où il nous traite de juges malhonnêtes, les juges qui avions placé le couple russe à la première place. Par contre, il a félicité les autres. Ce mot de malhonnête m’a détruite». Marie-Reine Le Gougne reconnaît qu’elle a accusé Didier Gailhaguet d’avoir fait pression sur elle dans la déclaration qu’elle a signée au terme de cette réunion mais affirme que ses propos ont été tronqués. Le président de la fédération internationale, Ottavio Cinquanta, «m’a demandé s’il était vrai que j’avais mis en cause Didier Gailhaguet, dit-elle. J’ai dit oui, mais j’ai dit que j’étais dans un état émotionnel et que ce n’était pas la réalité. Voilà ce que j’ai signé. De cette déclaration que j’ai pu récupérer après l’avoir réclamée par mes avocats, on n’a gardé que la première partie de la phrase, on a toujours éludé la deuxième partie». «Je n’ai pas l’intention de me laisser manger toute crue. S’il fallait couper une tête, ils ont eu tort de s’attaquer à la mienne, ils vont l’apprendre à leurs dépens. Je n’ai pas l’intention de me laisser décapiter».
Le visage et la voix tendue, Marie-Reine Le Gougne, juge française de patinage artistique suspendue lors des Jeux olympiques de Salt Lake City, réaffirme son innocence, se pose en victime et accuse. Suspendue pour avoir favorisé les Russes Elena Berejnaïa et Anton Sikharoulidze au détriment des Canadiens Jamie Salé et David Pelletier dans l’épreuve par couples, Marie-Reine Le Gougne a affirmé qu’elle n’est «coupable de rien du tout». «Je suis l’empêcheuse de magouiller en rond», a-t-elle dit au cours d’une conférence de presse donnée hier, à Paris, au siège de la Fédération française des sports de glace. «Je suis la grande gueule de service et je le revendique. Je me bats pour l’intérêt général et pour que ce sport, qui est absolument magnifique, ne soit pas gangréné dans une pensée unique». La...