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Les sorties de la semaine « A Beautiful Mind » domine une drôle de programmation(PHOTOS)
Par GOUX-PELLETAN JEAN-PIERRE, le 08 mars 2002 à 00h00
Film hors normes par rapport à la production standard d’Hollywood, «A Beautiful Mind», de Ron Howard, est une œuvre de qualité, d’un intérêt certain. Comparé au reste de la programmation – sadisme, divertissement mineur, etc. – le film prend des allures de chef-d’œuvre. Inutile de revenir sur la nouvelle reprise du «Moulin Rouge» de Baz Luhrmann (Oscar mon beau souci !), par ailleurs grand et agréable spectacle, comme on le sait déjà. La semaine prochaine (jeudi 14) doit sortir «Black Hawk Down», de Ridley Scott. Quelques bonnes nouvelles (sauf imprévu !) : on devrait voir au Liban (pas forcément en cet ordre) «Spy Game», de Tony Scott – «Huit femmes», de François Ozon – «Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre», d’Alain Chabat – et même «Mulholland Drive» de David Lynch. Sans oublier la reprise d’«E.T.», de Steven Spielberg, dans un nouveau montage. Exceptionnel, en effet A Beautiful Mind, de Ron Howard Un homme d’exception, c’est le titre choisi par les Français – avec discernement, une fois n’est pas coutume – pour le film de Ron Howard. Exceptionnel, John Nash, en vérité, le fut (l’homme est toujours vivant, au fait). Possédé par le génie des mathématiques, il se révèle être un prodigieux surdoué en ce domaine. Au point d’avoir été obsédé, encore jeune, par la «loi des mathématiques de la compétition». Né en 1928 dans une famille de la classe moyenne (en Virginie), John Nash arrive en 1947 à la prestigieuse Université de Princeton. Il s’impose très vite comme l’étudiant le plus doué de sa classe. Encore que Nash, sans être totalement asocial, ne soit pas facile à vivre : il a peu d’amis et il est malhabile avec les femmes. Cependant, son incroyable talent à «jouer» avec les équations algébriques l’amène à décrypter des messages codés pour le compte du Pentagone (la guerre froide bat alors son plein entre les États-Unis et le bloc soviétique). C’est peut-être cette activité secrète qui va être à l’origine des troubles psychiques dont a souffert le héros du film. En effet, John Nash va être la victime d’une schizophrénie de caractère paranoïaque qui ne lui laissera aucun répit. Un séjour dans un hôpital psychiatrique n’aboutira pas à une véritable guérison. Cependant, dans l’intervalle, Nash a rencontré une charmante jeune femme, Alicia (une de ses étudiantes), en est tombé amoureux, et le couple s’est marié. Dans l’épreuve, Alicia ne laissera jamais tomber son époux, elle le soutiendra sans faiblir jusque dans les pires moments de sa maladie. Il finira par reprendre le dessus et, en 94, Nash recevra le prix Nobel des sciences économiques pour ses théories originales aux conséquences incalculables (c’est le mot !), remettant même en question les dogmes en la matière, établis par le fameux Adam Smith. À noter au passage (rapide) d’un dialogue, qu’est prononcé le nom d’Évariste Galois, un Français célèbre de l’histoire des mathématiques, autre spécialiste des équations algébriques, qui vécut de 1811 à 1832. On peut voir dans l’extraordinaire parcours de John Nash, une autre variante – «déviante» – de l’illustration du rêve américain : l’obstination acharnée à réussir, en dépit de tous les obstacles, de tous les handicaps. Mais enfin, la vie, les épreuves et le triomphe final de John Nash ne sont pas des inventions de scénaristes. Et la réalisation de Ron Howard écarte toute esbroufe – en évitant parfois de justesse de verser dans un certain schématisme. À l’unisson, le remarquable Russell Crowe se retient de forcer le ton. Sa partenaire, Jennifer Connelly – qui revient de loin – accède enfin à la notoriété. On voit aussi Ed Harris et Christopher Plummer. À aucun niveau, les prochains Oscars ne devraient ignorer A Beautiful Mind. On espère que notre public manifestera quelque intérêt pour un film aussi éloigné des critères hollywoodiens actuels. CONCORDE, FREEWAY, ABRAJ, ZOUK, KASLIK Sadisme ou paroxysme Hide and Seek, de Sidney Furie On n’a jamais vu, sans doute, pareil étalage de violence, de sadisme et de folie perverse. Pratiquement de la première à la dernière image: cela en deviendrait (presque) une curiosité. Sauf que le spectacle verse constamment dans le ridicule, l’histoire ne tenant pas debout. Un couple qui désire avoir un enfant à tout prix (pour en faire quoi?!) kidnappe une femme enceinte en ayant fait croire à sa mort accidentelle, et la séquestre. L’homme est un obsédé sexuel cinglé; sa compagne, encore plus folle, hurle sans arrêt et se livre à tous les excès. Leur vicitme résiste, des semaines sinon des mois – on se demande comment. On vous épargne les détails. C’est vous dire les souffrances du spectateur (s’il s’en trouve) avant le prévisible dénouement. Les malheureux Daryl Hannah, Vincent Gallo, Jennifer Tilly et les autres se démènent dans cette ahurissante aventure. Même le marquis de Sade aurait reculé devant pareille épreuve. CONCORDE, FREEWAY, ABRAJ, ZOUK Bof... La Boîte, de Claude Zidi Cela se passe dans un coin quelconque de la France provinciale. Fatigués de se voir expulsés de toutes les boîtes (de nuit) des environs, un groupe de copains/copines décide d’ouvrir leur propre boîte. En veine d’imagination, ils la baptisent, sans autres manières, La Boîte. Succès inattendu évidemment. Complications et mauvais coups également prévisibles... Ce n’est pas méchant, mais Zidi avait connu de meilleurs jours. Au hasard des scènes, on repère Andrea Ferréol et Guy Marchand. Pour changer de la rue Monnot? CONCORDE, ABRAJ, KASLIK
Film hors normes par rapport à la production standard d’Hollywood, «A Beautiful Mind», de Ron Howard, est une œuvre de qualité, d’un intérêt certain. Comparé au reste de la programmation – sadisme, divertissement mineur, etc. – le film prend des allures de chef-d’œuvre. Inutile de revenir sur la nouvelle reprise du «Moulin Rouge» de Baz Luhrmann (Oscar mon beau souci !), par ailleurs grand et agréable spectacle, comme on le sait déjà. La semaine prochaine (jeudi 14) doit sortir «Black Hawk Down», de Ridley Scott. Quelques bonnes nouvelles (sauf imprévu !) : on devrait voir au Liban (pas forcément en cet ordre) «Spy Game», de Tony Scott – «Huit femmes», de François Ozon – «Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre», d’Alain Chabat – et même «Mulholland Drive» de David Lynch. Sans oublier la...