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Actualités - CHRONOLOGIE

Guerre de l’acier, aide militaire en Géorgie, conflit tchétchène... Poutine sous pression après l’accumulation des nuages entre Moscou et Washington

Acier, poulet, Géorgie, Tchétchénie : les nuages se sont accumulés depuis une semaine entre Moscou et Washington dont le nouveau partenariat né des attentats du 11 septembre devient de plus en plus difficile à justifier pour Vladimir Poutine, sur fond d’antiaméricanisme croissant. Dernière affaire en date : jeudi, lorsque le ministère russe des Affaires étrangères a vivement réagi au rapport annuel du département d’État américain sur les droits de l’homme qui a épinglé la Russie sur la situation en Tchétchénie. «Nous avons l’impression que les auteurs du rapport n’ont fait que reproduire de vieux clichés. Comme si les événements du 11 septembre n’avaient pas eu lieu et comme si la communauté internationale ne s’était pas unie dans la lutte contre le terrorisme», a critiqué le ministère. Il a qualifié d’«odieux» les passages du rapport consacrés à la Tchétchénie dans lesquels les Américains ont dénoncé les «disparitions, exécutions extrajudiciaires, extorsions, tortures et détentions arbitraires», rapportées dans la république séparatiste. Moscou avait espéré que les Occidentaux cesseraient leurs critiques sur la Tchétchénie, où la Russie affirme mener une «opération antiterroriste», après que Vladimir Poutine eut offert un soutien sans précédent à Washington à la suite des attentats antiaméricains, en acceptant notamment que les États-Unis débarquent en Asie centrale ex-soviétique. Un choix que le président russe a fait seul, allant à l’encontre de l’opinion de la classe politique et de l’armée. Mercredi, ce sont les mesures protectionnistes contre les importations d’acier décidées par Washington qui ont été dénoncées par Moscou. L’impact de cette décision pourrait coûter à la Russie jusqu’à 1,2 milliard de dollars de pertes sur trois ans et frappe un secteur, autrefois «fierté» de l’URSS, qui emploie quelque 700 000 personnes. «La décision de Bush est un arrêt de mort pour la sidérurgie russe. La diminution des exportations d’acier aura un effet de domino sur l’économie», écrivait jeudi le quotidien Izvestia. Les responsables russes ont prôné le dialogue sur ce dossier, tout comme sur celui de l’interdiction, à partir de dimanche, des importations de volaille américaine, mais n’ont pas exclu des mesures de rétorsion en cas d’échec des discussions. Quelques jours avant, c’était l’arrivée de militaires américains dans l’ex-république soviétique de Géorgie qui avait mis la classe politique russe en émoi. Contredisant son propre ministère des Affaires étrangères qui avait critiqué cette présence aux frontières mêmes de la Russie, Vladimir Poutine avait été contraint de faire bonne figure, affirmant qu’il n’y voyait «pas une tragédie» et privilégiant son alliance avec Washington. «Combien de temps le président russe pourra-t-il résister à une vague de mécontentement de plus en plus forte», se demandait jeudi le politologue Andreï Piontkovski. «Chacune de ces mini-crises n’est pas grave en soi, mais ces derniers temps elles se répètent trop souvent. L’hystérie antiaméricaine grandissante agitée par la presse constitue une épreuve pour Poutine», ajoutait-il. Le sociologue Iouri Levada estime lui aussi que «la situation est devenue de plus en plus difficile à gérer» pour le pouvoir, datant le regain d’antiaméricanisme des derniers Jeux olympiques d’hiver de Salt Lake City, les Russes étant persuadés que leurs athlètes ont souffert de discriminations. «Il me semble que l’antiaméricanisme est encore plus fort actuellement qu’à l’époque des bombardements contre la Yougoslavie en 1999. Il y a beaucoup de gens qui profitent de ces tensions, en particulier au sein de la classe politique, pour prendre leur revanche après plusieurs mois de solidarité feinte avec les États-Unis», conclut-il.
Acier, poulet, Géorgie, Tchétchénie : les nuages se sont accumulés depuis une semaine entre Moscou et Washington dont le nouveau partenariat né des attentats du 11 septembre devient de plus en plus difficile à justifier pour Vladimir Poutine, sur fond d’antiaméricanisme croissant. Dernière affaire en date : jeudi, lorsque le ministère russe des Affaires étrangères a vivement réagi au rapport annuel du département d’État américain sur les droits de l’homme qui a épinglé la Russie sur la situation en Tchétchénie. «Nous avons l’impression que les auteurs du rapport n’ont fait que reproduire de vieux clichés. Comme si les événements du 11 septembre n’avaient pas eu lieu et comme si la communauté internationale ne s’était pas unie dans la lutte contre le terrorisme», a critiqué le ministère. Il a...