Actualités - CHRONOLOGIE
L’opération Anaconda mise sur la durée et la stratégie de la nasse
le 08 mars 2002 à 00h00
La plus importante offensive alliée dans la campagne d’Afghanistan, l’opération Anaconda, mise sur la stratégie de la nasse et la durée pour venir à bout d’une résistance organisée et acharnée des membres du réseau el-Qaëda. Pour cela, elle a la particularité d’utiliser de façon systématique les avions de combat qui interviennent régulièrement à la demande des troupes au sol, pour détruire des cibles et faciliter leur progression sur cette zone montagneuse de 200 à 250 km2, dans l’est du pays. «C’est du dur et du sérieux, ce n’est pas une affaire de deux ou trois jours», a commenté jeudi le colonel Christian Baptiste, de l’état-major des armées. En témoignent le millier de renforts afghans envoyés jeudi à Gardez (est) par le ministère afghan de la Défense, l’envoi de 200 à 300 Américains qui vont s’ajouter aux quelque 800 déjà dans le secteur et l’acheminement en Afghanistan d’une douzaine d’hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et de cinq hélicoptères de combat AH-1 Cobra. La stratégie de la coalition consiste à «faire une nasse aussi hermétique que possible» autour des poches de résistance où opèrent plusieurs centaines de membres du réseau el-Qaëda, selon une source militaire française. Il faut ensuite «les pousser à se rendre ou les tuer, et éviter qu’ils se regroupent dans d’autres vallées», voire à l’étranger, selon le colonel Baptiste. Pour cela, la coalition dispose des troupes américaines au sol, des troupes afghanes qui seront désormais environ 1 800, ainsi que de près de 200 membres des forces d’opérations spéciales d’Allemagne, d’Australie, du Canada, du Danemark et de la Norvège. En face, le nombre de combattants de el-Qaëda varie selon les sources. Ils ont été 600 à 700 combattants, dont la moitié tués, selon le commandant de l’opération Anaconda, le général américain Frank Hagenbeck, mercredi. Le ministre français de la Défense Alain Richard les a estimés jeudi de «1 500 à 2 000» dans les montagnes d’Arma. «Ils sont nombreux et ils sont en haut (des montagnes), ce qui leur donne un avantage car la neige permet de voir les mouvement de troupes qui progressent du bas vers le haut», selon le colonel Baptiste. Selon ce gradé, les talibans «ont des capacités d’action et pas seulement de résistance, ils se sont ménagé des modes d’action agressifs et ont une attitude jusqu’au-boutiste». Leurs mouvements, la cohérence de leurs actions, leurs regroupements et l’utilisation de leur armement depuis le début de Anaconda «montre qu’ils sont dirigés par des chefs d’une certaine importance», selon une source militaire. Cela nécessite un appui aérien conséquent, fourni par les appareils de la coalition stationnés essentiellement sur la base de Manas (Kirghizstan), sur les porte-avions américains John Stennis et Theodore Roosevelt, au large du Pakistan, et sur le porte-avions français Charles-de-Gaulle qui croise à proximité. Ces «bases» permettent d’entrer dans l’espace aérien de la zone des combats par le nord et le sud, au gré des besoins. On estime à une vingtaine le nombre d’appareils de la coalition en permanence jour et nuit sur et autour de la zone des combats. Parmi eux, figurent un avion dirigeant les opérations, un appareil d’interception et de brouillage des communications, quatre bombardiers au minimum, six hélicoptères de combat. Non loin, au moins trois avions ravitailleurs KC-135 – un au Nord et deux au Sud – font office de véritables stations-service volantes qui ravitaillent en vol, à la demande. À cela s’ajoutent les drones pour la reconnaissance et des vols d’évaluation des dégâts lors des frappes. Les appareils français ont détruit dix cibles depuis samedi, les Américains un nombre non révélé mais forcément beaucoup plus important. Quant au Centre de conduite des opérations aériennes, le commandement de la partie aérienne de l’opération, «il se trouve dans un lieu secret, quelque part dans la région», selon une source militaire.
La plus importante offensive alliée dans la campagne d’Afghanistan, l’opération Anaconda, mise sur la stratégie de la nasse et la durée pour venir à bout d’une résistance organisée et acharnée des membres du réseau el-Qaëda. Pour cela, elle a la particularité d’utiliser de façon systématique les avions de combat qui interviennent régulièrement à la demande des troupes au sol, pour détruire des cibles et faciliter leur progression sur cette zone montagneuse de 200 à 250 km2, dans l’est du pays. «C’est du dur et du sérieux, ce n’est pas une affaire de deux ou trois jours», a commenté jeudi le colonel Christian Baptiste, de l’état-major des armées. En témoignent le millier de renforts afghans envoyés jeudi à Gardez (est) par le ministère afghan de la Défense, l’envoi de 200 à 300 Américains...