Actualités - CHRONOLOGIE
Arabie saoudite - Une équipe de chirurgiens réussit une innovation médicale Une première greffe d’utérus donne l’espoir pour des millions de femmes
le 08 mars 2002 à 00h00
La revue américaine spécialisée International Journal of Gynecology and Obstetrics a annoncé hier que la première greffe d’utérus humain a été réalisée il y a deux ans à Djeddah, en Arabie saoudite, mais n’a «tenu» que 99 jours. Cette innovation médicale constitue cependant un formidable espoir pour les millions de femmes qui ne peuvent donner la vie en raison d’une absence d’utérus ou d’une anomalie congénitale. L’intervention a été effectuée le 6 avril 2000 par les Drs Wafa Fageeh, Hassan Raffa, Hussain Jabbad, et Anass Marzouki, dans l’unité de transplantation de l’hôpital King Fahd à Djeddah. L’utérus a été transplanté sur une femme de 26 ans qui avait subi une ablation chirurgicale de l’utérus – une hystérectomie – six ans auparavant à la suite d’une hémorragie survenue lors de son accouchement. Le nouvel utérus a fonctionné normalement pendant 99 jours, puis la patiente a dû subir une nouvelle ablation en raison d’une thrombose vasculaire aiguë, précise la revue pour qui on ne peut cependant pas parler d’échec. La donneuse est une femme de 46 ans. Atteinte de plusieurs kystes ovariens, elle a subi une hystérectomie particulièrement méticuleuse pour préserver l’intégrité des vaisseaux et des tissus de l’organe. Le raccordement des vaisseaux a été la principale difficulté de cette greffe : contrairement aux autres organes, où l’approvisionnement en sang s’effectue par de larges vaisseaux, dans l’utérus, la circulation sanguine passe par des vaisseaux minuscules qu’il a fallu raccorder un à un. Avant de tenter leur opération sur une femme, les chirurgiens avaient procédé à dix-huit interventions du même genre, seize sur des babouins et deux sur des chèvres. L’intervention effectuée sur la jeune femme avait reçu en 1990 l’accord des autorités islamiques, ont précisé ses auteurs. Encore extrêmement expérimentale, elle va probablement demander des années de travail et de perfectionnements avant de pouvoir être pratiquée «en routine». En attendant, tout comme la première greffe de cœur de Christiaan Barnard – qui s’est elle aussi soldée par un échec – cette «première chirurgicale» va sans nul doute déclencher un déluge de prises de position. Certes, concèdent les chirugiens saoudiens dans leur analyse, à la différence d’un cœur, un utérus n’est pas indispensable à la vie et son remplacement pourrait être considéré comme «inutile». Mais pour beaucoup de femmes, porter un enfant et le mettre au monde représente l’événement le plus important de leur vie. Si les difficultés techniques rencontrées par les chirurgiens sont surmontées, s’ils apportent les preuves de sa faisabilité, de son innocuité, de sa sécurité et surtout de son utilité, il est probable que cette intervention sera au bout du compte parfaitement acceptée, tant par le public que par les gynécologues. Dans un éditorial accompagnant la publication de ces travaux, les Prs Louis Keith, de la Northwestern University Medical School, de Chicago, et Giuseppe Del Priore, de la New York University School of Medicine, estiment que cette greffe représente «un tournant décisif» dans le traitement de l’infertilité. Selon ces experts, les transplantations d’organes de la reproduction constituent une des «dernières frontières» dans le domaine des greffes.
La revue américaine spécialisée International Journal of Gynecology and Obstetrics a annoncé hier que la première greffe d’utérus humain a été réalisée il y a deux ans à Djeddah, en Arabie saoudite, mais n’a «tenu» que 99 jours. Cette innovation médicale constitue cependant un formidable espoir pour les millions de femmes qui ne peuvent donner la vie en raison d’une absence d’utérus ou d’une anomalie congénitale. L’intervention a été effectuée le 6 avril 2000 par les Drs Wafa Fageeh, Hassan Raffa, Hussain Jabbad, et Anass Marzouki, dans l’unité de transplantation de l’hôpital King Fahd à Djeddah. L’utérus a été transplanté sur une femme de 26 ans qui avait subi une ablation chirurgicale de l’utérus – une hystérectomie – six ans auparavant à la suite d’une hémorragie survenue lors de...