Actualités - CHRONOLOGIE
George W. Bush annonce le retour de Zinni dans la région Nouvelles critiques de Powell contre Israël, mais sur un ton moins vif
le 08 mars 2002 à 00h00
Le secrétaire d’État américain, Colin Powell, a de nouveau critiqué hier la stratégie sécuritaire israélienne, tandis que le président américain George W. Bush décidait de dépêcher au Proche-Orient son émissaire Anthony Zinni. M. Powell, qui s’en était pris ouvertement à Ariel Sharon mercredi, a renouvelé ses critiques au cours d’une audition devant une commission du Congrès, mais sur un ton toutefois moins vif. «Israël, qui est confronté au problème légitime de son autodéfense, doit aussi être très prudent sur les moyens utilisés pour la défense de son peuple, car au cours des derniers mois cela n’a produit qu’une série d’escalades plutôt que de mettre les choses sous contrôle», a-t-il affirmé. Le chef de la diplomatie américaine a fait porter la responsabilité de la dégradation de la situation aux deux parties, et non plus en priorité aux Palestiniens, affirmant qu’il ne «pensait pas que la stratégie suivie par les deux camps mène à un succès». Il a toutefois pris soin de souligner une nouvelle fois que Washington estimait que le président palestinien Yasser Arafat «peut et doit faire plus» pour faire baisser la violence. M. Powell avait tapé du poing sur la table la veille contre la politique d’intensification des opérations militaires de M. Sharon, affirmant : «Si vous déclarez la guerre contre les Palestiniens et vous pensez que vous pouvez résoudre le problème en observant combien de Palestiniens vous avez tué, je crois que cela ne conduit nulle part». Ces critiques, les plus fermes jamais émises depuis Washington contre M. Sharon, n’ont manifestement pas ému ce dernier, qui a répliqué hier qu’Israël «n’a jamais déclaré la guerre aux Palestiniens, mais mène une guerre contre les organisations terroristes», tandis que sur le terrain la violence a continué de faire rage. Divergences à Washington Il reste que ces propos du secrétaire d’État américain, malgré leur rare sévérité, devraient rester sans effet sur l’attitude de Washington dans le conflit israélo-palestinien, estimaient hier des analystes israéliens. Selon l’analyste Mark Heller, le coup de colère de M. Powell reflète avant tout les divergences à Washington. «Il y a toujours eu d’importantes différences d’approche au sein de l’Administration américaine, Powell et le département d’État étant plus ouverts à l’idée d’injecter un contenu politique», a souligné M. Heller, chercheur au Centre d’études stratégiques Jaffee. «D’autres, comme le président et le Congrès, se sont montrés plus enclins à voir cela à travers le prisme du terrorisme et à dire que la violence devait d’abord cesser, et par conséquent moins à critiquer les actions d’Israël», a-t-il poursuivi. Selon M. Heller, il y a peu de chances que l’Administration Bush adopte une attitude plus critique envers Israël, sauf si elle décide de frapper l’Irak. «Dans ce cas, ils feraient probablement beaucoup plus fortement pression sur Israël pour qu’il calme le jeu afin de leur permettre de vendre plus facilement aux pays arabes l’action qu’ils envisagent en Irak, quelle qu’elle soit», a-t-il relevé. Le directeur du Centre Begin-Sadate d’études stratégiques Ephraïm Inbar estime lui aussi que les déclarations de M. Powell n’influeront pas sur les relations entre l’État hébreu et son principal allié. «Cela ne changera rien. En Israël, cela a été amplifié par la gauche, qui de toute façon n’aime pas Sharon, mais les relations américano-israéliennes reposent sur des bases solides», a-t-il jugé. «Peut-être tentent-ils de s’assurer que la situation ne dégénère pas davantage pendant qu’ils se préparent à attaquer l’Irak», a-t-il ajouté. Sur un autre plan, le président George W. Bush a décidé de renvoyer sous peu dans la région l’émissaire américain au Proche-Orient, le général Anthony Zinni. Dans une déclaration à la presse, hier soir, le chef de la Maison-Blanche a précisé que l’objet de la nouvelle mission de l’émissaire américain était «de faciliter la paix».
Le secrétaire d’État américain, Colin Powell, a de nouveau critiqué hier la stratégie sécuritaire israélienne, tandis que le président américain George W. Bush décidait de dépêcher au Proche-Orient son émissaire Anthony Zinni. M. Powell, qui s’en était pris ouvertement à Ariel Sharon mercredi, a renouvelé ses critiques au cours d’une audition devant une commission du Congrès, mais sur un ton toutefois moins vif. «Israël, qui est confronté au problème légitime de son autodéfense, doit aussi être très prudent sur les moyens utilisés pour la défense de son peuple, car au cours des derniers mois cela n’a produit qu’une série d’escalades plutôt que de mettre les choses sous contrôle», a-t-il affirmé. Le chef de la diplomatie américaine a fait porter la responsabilité de la dégradation de la...
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