Actualités - CHRONOLOGIE
CONFÉRENCE - L’historien Omar Tadmori à la galerie Nalbandian Tripoli, la ville-musée aux multiples monuments(photos)
Par GHANDOUR-HERT MAYA, le 08 mars 2002 à 00h00
Omar Abdul Salam Tadmori, historien, professeur à l’Université libanaise et fervent défenseur du patrimoine de Tripoli, est intarissable sur son sujet favori : la capitale du Liban-Nord. Dans le cadre du cycle de conférences de la galerie Nalbandian, il a donné un bref aperçu sur l’histoire de la deuxième ville du pays et passé en revue ses grands monuments. Tripoli (Trablos), à 85 km au nord de Beyrouth, est une ville d’une hospitalité légendaire où le présent s’accommode de l’histoire et où l’activité économique trépidante se double d’un style de vie décontracté. Tripoli recèle d’innombrables vestiges et monuments historiques. La vieille ville conserve 160 monuments (répertoriés par Tadmori) croisés, mamelouks et ottomans, qui font de Tripoli un véritable musée vivant. On y dénombre une douzaine de mosquées mamelouks et ottomanes, autant de madrassas ou écoles coraniques et un certain nombre de khans, où caravansérails, et de hammams ou bains publics qui perpétuent la disposition des thermes romains et byzantins. Sans oublier les fontaines d’eau, inscriptions et gravures, renks (logos)... Quant aux souks, ils constituent avec les khans un espace ou tailleurs, bijoutiers, parfumeurs, tanneurs, fabricants de savon et d’autres corps de métiers se regroupent dans un environnement qui n’a presque pas changé depuis le Moyen Âge. L’histoire de Tripoli remonte à près de 3 500 années. Ancien comptoir phénicien fondé vers 1500 avant J-C, la ville, qui doit son nom aux trois quartiers (Tri-polis) dont elle était formée (ceux des Tyriens, des Sidoniens et des Aradiens), a connu une grande prospérité sous la domination séleucide, romaine, puis arabe. En 1109, elle tombe aux mains des Croisés après un siège de cinq ans. Elle devient ainsi la capitale du comté de Tripoli, fondé par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse. Ce comté, uni de 1201 à 1268 à la principauté d’Antioche, finit par succomber aux mains des Mamelouks d’Égypte en 1289. Pour des raisons de sécurité, ces derniers reconstruisent la ville sur son site actuel, c’est-à-dire à 3 km à l’intérieur des terres. «Les Arabes suivaient toujours un même modèle d’aménagement urbain. Ils commençaient par bâtir une mosquée monumentale puis développaient la ville tout autour. C’est le cas de la vieille ville de Tripoli qui a été construite autour de la grande Mosquée al-Mansouri (qui est également la plus grande mosquée du Liban). Aux alentours de ce premier lieu de prière, les souks d’orfèvrerie (al-sagha) et de parfumeurs (al-attarine). Plus éloignés, les souks proposant des produits artisanaux bruyant ou dégageant de mauvaises odeurs : tanneurs, mégissiers et autres …», indique Tadmori. Les ruelles de l’ancienne ville sont sinueuses. Les maisons surplombent les souks. Cet aménagement complexe n’est pas fortuit : c’est pour égarer les éventuels envahisseurs indésirables. Parmi les vestiges de Tripoli, il convient de signaler : - La citadelle : connue sous le nom de Citadelle Saint-Gilles, elle a subi de multiples rénovations au cours de son histoire. - L’église Saint-Jean. - La Grande mosquée construite entre 1294 et 1315. - La mosquée Taynal construite en 1336 par Seif ad-Din Taynal. - La mosquée al-Mualaq construite au milieu du XVIe siècle. - La mosquée Burtasiyat Madrassa construite au XIVe siècle. - Le hammam Izz ed-Dine construit en 1298 et aujourd’hui en restauration. - Le hammam el-Abed construit au XVIIe siècle. - Le hammam al-Jadid appelé le «nouveau bain» édifié en 1740. - Le souk al-Haraj construit au XIVe siècle. La Tour du Lion construite au XVe siècle. Comme le conclut l’historien Omar Tadmori, Tripoli est une ville-musée qui ne se décrit pas. Elle se visite. M.G.H.
Omar Abdul Salam Tadmori, historien, professeur à l’Université libanaise et fervent défenseur du patrimoine de Tripoli, est intarissable sur son sujet favori : la capitale du Liban-Nord. Dans le cadre du cycle de conférences de la galerie Nalbandian, il a donné un bref aperçu sur l’histoire de la deuxième ville du pays et passé en revue ses grands monuments. Tripoli (Trablos), à 85 km au nord de Beyrouth, est une ville d’une hospitalité légendaire où le présent s’accommode de l’histoire et où l’activité économique trépidante se double d’un style de vie décontracté. Tripoli recèle d’innombrables vestiges et monuments historiques. La vieille ville conserve 160 monuments (répertoriés par Tadmori) croisés, mamelouks et ottomans, qui font de Tripoli un véritable musée vivant. On y dénombre une...
Les plus commentés
Municipales : derrière les percées FL, des alliances parfois contre nature
Entre pouvoir et agir : oser
Banana pschitt