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Actualités - CHRONOLOGIE

FOOTBALL Fifa : une campagne souterraine

À moins de trois mois du congrès de Séoul, où le Suisse Joseph Blatter briguera un nouveau mandat de quatre ans à la tête de la Fédération internationale de football (Fifa), la campagne est déjà lancée même si le président sortant est pour l’instant le seul candidat. M. Blatter, secrétaire général de la Fifa depuis 1975, est devenu le 8 juin 1998 à Paris le huitième président de la Fifa, après avoir obtenu 111 voix au premier tour contre 80 à son unique rival, le Suédois Lennart Johansson, l’inamovible président de l’Union européenne de football (UEFA). Même si la majorité des deux tiers était requise, M. Johansson se retirerait au second tour, faisant de son rival le successeur du Brésilien Joao Havelange, qui ne se représentait pas après 24 ans de présidence. Incontournables Quatre ans après, les deux hommes sont toujours incontournables. Au cours de son premier mandat, M. Blatter a mis en train plusieurs chantiers, comme le calendrier uniformisé et la rotation de la Coupe du monde, et a dû faire face à de nombreux problèmes comme la banqueroute de la société de marketing ISL/ISMM, principal partenaire de la Fifa. Malgré ces problèmes et le coût exorbitant d’une Coupe du monde en Corée du Sud et au Japon qui «engendre deux fois plus de frais mais une seule recette», il affirme sur la base du dernier audit que les «finances de la Fifa sont saines et solides». Lennart Johansson, qui a connu de graves problèmes de santé, aurait bien aimé, de son côté, tourner la page, comme il l’avait évoqué publiquement. Mais, à l’instigation de son directeur général Gerhard Aigner, ancien secrétaire général de l’UEFA et opposant déclaré à M. Blatter, le président de l’UEFA a décidé de briguer un quatrième mandat en avril prochain à Stockholm. Il est même assuré de sa réélection dans la mesure où son seul opposant véritablement compétitif, le Français Michel Platini, ancien coprésident du comité d’organisation du Mondial 98 et conseiller spécial du président Blatter, a décidé de renoncer à se présenter, se contentant de la promesse d’une place au comité exécutif de l’UEFA et de la Fifa. La distribution des rôles serait ainsi parfaite si la vieille rivalité entre les deux hommes, aiguisée par M. Aigner, ne donnait lieu à de nombreux coups bas de la part de l’UEFA. Officiellement, M. Johansson a apporté son soutien à M. Blatter, «faute d’autre candidature». L’UEFA ne pouvant aligner de candidat crédible et M. Johansson n’étant pas en mesure d’assumer une telle charge en raison de sa santé, seuls deux autres candidats potentiels sont envisageables. Coups bas Vice-président de la Fifa et coprésident du comité d’organisation du Mondial 2002, le candidat sud-coréen Chung Mong-Joon aurait reçu le soutien de l’UEFA et d’une partie de l’Asie et de l’Afrique, c’est-à-dire la même coalition perdante de 1998. Mais, à sept mois des élections présidentielles dans son pays où il aspire aux plus hautes fonctions, il est peu probable que M. Mong-Joon prenne le risque d’essuyer un camouflet dans une élection à la Fifa. Reste le cas du président de la Confédération africaine de football (CAF), le Camerounais Issa Hayatou, qui a reconnu le 10 février dernier à Bamako qu’il y a «beaucoup de gens qui me demandent de me présenter». «M. Blatter, avec qui j’ai des relations excellentes, sait que l’Afrique, que je préside, avait donné des consignes de vote contre lui en 98. Mais il n’a pas perdu confiance en moi», souligne-t-il sans s’être encore déclaré. En fait, M. Hayatou hésite car il sait qu’il est sans doute loin du compte, y compris dans sa confédération, notamment parce que l’UEFA, qu’il a soutenue en 1998, a voté pour la candidature de l’Allemagne en 2000, contre l’Afrique... Enfin, les contestations systématiques des bilans financiers et l’actualisation de vieilles rumeurs de corruption, concernant l’élection de 1998, viennent s’ajouter à ce jeu complexe d’alliances et de coups bas qui risquent de se poursuivre jusqu’au scrutin du 29 mai à Séoul.
À moins de trois mois du congrès de Séoul, où le Suisse Joseph Blatter briguera un nouveau mandat de quatre ans à la tête de la Fédération internationale de football (Fifa), la campagne est déjà lancée même si le président sortant est pour l’instant le seul candidat. M. Blatter, secrétaire général de la Fifa depuis 1975, est devenu le 8 juin 1998 à Paris le huitième président de la Fifa, après avoir obtenu 111 voix au premier tour contre 80 à son unique rival, le Suédois Lennart Johansson, l’inamovible président de l’Union européenne de football (UEFA). Même si la majorité des deux tiers était requise, M. Johansson se retirerait au second tour, faisant de son rival le successeur du Brésilien Joao Havelange, qui ne se représentait pas après 24 ans de présidence. Incontournables Quatre ans après, les...