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Actualités - CHRONOLOGIE

La rareté du personnel bilingue ou multilingue inquiète l’Administration Les SR américains se heurtent à la barrière des langues (PHOTO)

Pour prévenir un nouveau 11 septembre, les services américains du renseignement interrogent de nombreux ressortissants étrangers en leur posant une foule de questions mais, se heurtant à la barrière de la langue, ils ont des difficultés à comprendre les réponses, ont constaté des enquêteurs du Congrès. Dans un rapport publié mardi, le General Accounting Office (GAO, bureau des comptes) s’est inquiété du fait que les États-Unis sont sous-équipés pour exploiter les informations recueillies par leurs services de renseignements, dans la guerre contre le terrorisme. «Le manque de personnel parlant des langues étrangères a affaibli la lutte contre le terrorisme international et le trafic de drogue et a abouti à une représentation moins efficace des intérêts américains à l’étranger», ont confié des responsables gouvernementaux à cette agence du Congrès qui examine l’utilisation des fonds publics, évalue des programmes fédéraux et formule des analyses et des recommandations pour préparer le travail de la Chambre et du Sénat. Le Pentagone, qui est en train de soumettre à des «débriefings» des centaines d’islamistes du réseau el-Qaëda et des talibans détenus sur leurs bases en Afghanistan ou à Cuba, est parmi les administrations à pâtir le plus des lacunes linguistiques de ses effectifs, selon ce rapport. L’armée américaine n’a ainsi trouvé que 50 % des traducteurs et des interprètes de l’arabe dont elle avait besoin. En ce qui concerne le persan, la langue qui est non seulement parlée en Iran mais aussi dans de larges parts de l’Afghanistan, la pénurie de traducteurs et d’interprètes pour les forces armées américaines grimpe à 68 %. Les militaires qui mènent les interrogations, les soi-disant «collecteurs de renseignement humain», capables de poser quelques questions élémentaires à des prisonniers dans leurs idiomes, font pareillement défaut : 19 % des postes de cette catégorie pour arabophones sont restés vacants, relève le GAO. La rareté du personnel bilingue ou multilingue des forces américaines est devenue si inquiétante que la hiérarchie militaire craint de ne pas disposer d’une «capacité linguistique» suffisante pour pouvoir soutenir parallèlement la guerre en Afghanistan et un éventuel autre conflit à grande échelle. «L’armée a déclaré qu’elle n’avait pas la capacité linguistique de maintenir deux grands théâtres de guerre simultanés, comme le demandent les planificateurs», a indiqué le GAO. L’agence d’enquêtes du Congrès souligne que le FBI, la sûreté fédérale des États-Unis, n’est guère mieux loti, malgré son expérience dans la traque d’espions et de terroristes, pour s’occuper des étrangers. Le FBI dispose d’un total de 1 792 prétendus «agents spéciaux linguistiques» censés être capables de se servir de langues étrangères dans leur travail. Or, 27 % d’entre eux n’ont aucune connaissance d’une autre langue que l’anglais ou savent tout juste prononcer «quelques mots de politesse», a découvert le GAO. Et seuls 14 % des 1 792 «agents spéciaux linguistiques» du FBI parlent couramment une langue étrangère. Cette pénurie d’agents bilingues qualifiés entrave par exemple le traitement des trafics dans la forte communauté hispanique de Miami (Floride) ou des bandes hispaniques de Los Angeles (Californie), souligne le rapport. Et pendant ce temps-là, des milliers d’heures d’enregistrements audio et des milliers de pages de documents écrits recueillis au cours de la lutte contre le terrorisme restent totalement inexploités – faute de pouvoir être traduits.
Pour prévenir un nouveau 11 septembre, les services américains du renseignement interrogent de nombreux ressortissants étrangers en leur posant une foule de questions mais, se heurtant à la barrière de la langue, ils ont des difficultés à comprendre les réponses, ont constaté des enquêteurs du Congrès. Dans un rapport publié mardi, le General Accounting Office (GAO, bureau des comptes) s’est inquiété du fait que les États-Unis sont sous-équipés pour exploiter les informations recueillies par leurs services de renseignements, dans la guerre contre le terrorisme. «Le manque de personnel parlant des langues étrangères a affaibli la lutte contre le terrorisme international et le trafic de drogue et a abouti à une représentation moins efficace des intérêts américains à l’étranger», ont confié des responsables...