Actualités - CHRONOLOGIE
Espionnage - « Le Monde » publie de nouveaux détails sur l’affaire « Intelligence Online » persiste : un réseau israélien a bien été démantelé aux États-Unis
le 07 mars 2002 à 00h00
La revue française spécialisée Intelligence Online a persisté hier dans ses affirmations sur le démantèlement aux États-Unis d’un vaste réseau israélien de renseignements, après les démentis mardi du FBI américain puis hier d’Israël. La police fédérale (FBI) a affirmé qu’aucun Israélien n’avait été accusé d’espionnage sur le territoire américain, rappelant qu’un groupe d’étudiants israéliens «impliqués dans une activité dépassant le cadre de leur visa avaient été renvoyés des États-Unis pour ce motif» par les services américains de l’immigration dans le cadre de l’enquête lancée après les attentats du 11 septembre sur les personnes résidant illégalement aux États-Unis. Le rédacteur en chef de Intelligence Online, Guillaume Dasquié, a quant à lui maintenu ses affirmations. «Le document qui est en notre possession et sur lequel nous nous basons, a-t-il précisé, détaille non seulement les identités des membres de ce réseau, mais aussi leur parcours dans l’armée israélienne, voire leurs matricules dans les services de renseignements, les numéros et la validité de leurs passeports, la validité de leurs visas». «Pour l’immense majorité d’entre eux, il n’y avait aucun problème de visas, et nous n’avons trouvé dans ces listes que quelques cas mineurs de visas périmés», a-t-il précisé. Selon le quotidien français Le Monde, seulement trois des 120 personnes interpellées dans cette affaire avaient un visa périmé. Il a jugé que le démenti du FBI «ne tient pas la route car de nombreux faits le contredisent». «Le rapport du département de la Justice sur lequel nous nous basons date de juin-juillet 2001. On est bien avant les arrestations massives de l’après-11 septembre» mentionnées par le FBI dans son démenti, a-t-il ajouté. Le quotidien français, Le Monde, a quant à lui publié, dans son édition datée du 6 mars, des éléments du script d’une émission diffusée par la chaîne de télévision américaine Fox News qui renforcent la thèse selon laquelle l’État hébreu aurait retenu certains éléments en sa possession sur les préparatifs des attentas contre le World Trade Center et le Pentagone. Début décembre 201, la chaîne de télévision Fox avait diffusé une enquête sur l’espionnage israélien aux États-Unis, dans le cadre de l’émission Carl Cameron Investigates. L’émission ayant souelvé un tollé de critiques de la part des autorités israéliennes, les éléments de l’enquête ont été rapidement retirés du site Internet de la chaîne. Le Monde explique dans son édition de mercredi avoir demandé plusieurs fois à la chaîne Fox des copies de l’émission. En vain. Le quotidien français a toutefois pu avoir accès à l’intégralité du script de l’enquête. «Carl Cameron y évoque» une vaste enquête tenue secrète concernant 140 Israéliens se faisant passer pour des étudiants de l’Université de Jérusalem ou de l’académie des beaux-arts Betzalel qui ont sans cesse cherché à entrer en contact avec des fonctionnaires et ciblé et pénétré des bases militaires, des douzaines de bâtiments de la DEA (Drug and Enforcement Administration) et du FBI et d’autres, rapporte Le Monde dans l’article de Sylvain Cypel. L’enquête du journaliste de télévision américain est axée autour de deux questions : Israël pouvait-il avoir eu une connaissance préalable des attentats du 11 septembre et ne pas en avoir informé les Américains ? Et deuxièmement des sociétés israéliennes prestataires d’administrations ou de sociétés américaines auraient-elles dérobé des informations ? Sur le premier point, des rapports confirment la mise en garde, avant le 11 septembre, par des représentants du Mossad de l’imminence d’une attaque terroriste. «Le problème n’est pas l’absence de mise en garde, mais l’absence de détails utiles» par rapport à ceux que des services américains soupçonnent Israël d’avoir détenus, rapporte Le Monde citant Carl Cameron. Sur le second point, trois sociétés sont soupçonnées : Amdocs, fabricant de logiciels pour les 25 premières sociétés de téléphone aux États-Unis, Nice et Comverse Infosys, cette dernière fournissant des programmes informatiques aux administrations américaines autorisées à procéder à des écoutes. Comverse est soupçonnée d’avoir introduit dans ses systèmes des «portes dérobées» afin d’intercepter, enregistrer et emmagasiner «ces écoutes», écrit Le Monde citant le script de l’émission de Fox. À la question «Y-a-t-il des raisons de croire le gouvernement israélien impliqué ?», Carl Cameron répond «Non, aucune, mais une enquête classée top secret est menée». D’autres points surprenants sont présentés par Le Monde. «Le rapport remis au ministère américain de la Justice montre que beaucoup des étudiants en art plastique soupçonnés d’activités illicites ont un passé militaire dans le renseignement ou des unités de technologie de pointe». Enfin, la plupart des étudiants ont déclaré, selon le rapport, résider en Floride, État dans lequel 10 des 19 terroristes du 11 septembre étaient également domiciliés. «Cette concordance peut être, entre autres, à l’origine de la conviction américaine selon laquelle l’une des mission des “étudiants” israéliens aurait été de pister les terroristes d’el-Qaëda sur leur territoire, sans en informer les autorités fédérales» rapporte Le Monde. Le Monde conclut en soulevant deux énigmes : «Pourquoi le réseau israélien “tamponnait-il” en priorité des agents de la répression des stupéfiants ? Une hypothèse : la DEA est le principal organisme US enquêtant sur le blanchiment d’argent» Or, «el-Qaëda usait de filières “sales” et l’Afghanistan des talibans était le premier exportateur d’opium au monde . Pourquoi cette étonnante couverture de faux étudiants démarcheurs pour de piètres tableaux ? Le réseau israélien semblait détenir des listes nominales. Ses membres savaient à quel bureau ou à quelle résidence privée se rendre. L’objectif était, semble-t-il, d’entrer en contact, même pour un court moment».
La revue française spécialisée Intelligence Online a persisté hier dans ses affirmations sur le démantèlement aux États-Unis d’un vaste réseau israélien de renseignements, après les démentis mardi du FBI américain puis hier d’Israël. La police fédérale (FBI) a affirmé qu’aucun Israélien n’avait été accusé d’espionnage sur le territoire américain, rappelant qu’un groupe d’étudiants israéliens «impliqués dans une activité dépassant le cadre de leur visa avaient été renvoyés des États-Unis pour ce motif» par les services américains de l’immigration dans le cadre de l’enquête lancée après les attentats du 11 septembre sur les personnes résidant illégalement aux États-Unis. Le rédacteur en chef de Intelligence Online, Guillaume Dasquié, a quant à lui maintenu ses affirmations. «Le...