« Il est regrettable que le code pénal libanais s’en prenne aux homosexuels »

La haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, Mary Robinson, s’est prononcée sur un sujet particulièrement tabou lors de son passage en Égypte et au Liban. Dans les déclarations faites à Beyrouth, Mary Robinson a en effet évoqué la situation des homosexuels libanais et arabes. «Au Liban, a-t-elle estimé, il est regrettable que le code pénal libanais s’en prenne (aux homosexuels), aggravant les stigmates de la discrimination». «L’expérience internationale (dans ce domaine) montre que ce n’est pas la manière convenable de traiter cette question. Je sais qu’il est culturellement difficile d’en débattre, mais c’est mon devoir d’évoquer ces questions difficiles», a-t-elle ajouté. Mme Robinson a par ailleurs abordé, avec les autorités du Caire, l’arrestation et la condamnation d’homosexuels égyptiens. La haut-commissaire a soulevé ce problème parce qu’elle est «consciente de la forte discrimination (contre les minorités sexuelles dans le monde arabe)». Bien que les autorités égyptiennes aient insisté sur le fait qu’il ne s’agissait que d’une «atteinte à la pudeur», Mary Robinson a exprimé son inquiétude concernant les personnes innocentées, qui demeurent toutefois en garde à vue. Mme Robinson a été alors informée que ces dernières avaient déjà été libérées. La haut-commissaire onusienne a également signifié aux autorités égyptiennes qu’«il est extrêmement important que la loi n’augmente pas le préjudice» (causé à la communauté homosexuelle).