Actualités - CHRONOLOGIE
Communautés - L’Assemblée des prélats salue la visite d’Assad, mais insiste pour un retrait syrien Les évêques maronites condamnent le « discours confessionnel » de Hariri
le 07 mars 2002 à 00h00
L’Assemblée des évêques maronites a salué, hier, la visite officielle effectuée dimanche dernier par le président syrien Bachar el-Assad, mais a affirmé qu’elle ne saurait s’en contenter comme signe de reconnaissance, par la Syrie, de l’État libanais. À cet égard, l’Assemblée a affirmé attendre toujours l’application de la clause de l’accord de Taëf prévoyant un redéploiement des troupes syriennes stationnées au Liban. Par ailleurs, l’Assemblée s’est déclarée surprise que l’on fasse assumer aux chrétiens, sous une forme ou une autre, la responsabilité de la mauvaise situation économique, estimant que ce type de discours confessionnel est susceptible de conduire à la discorde. Le ton général du communiqué de l’Assemblée, publié à l’issue de sa réunion mensuelle, est toutefois resté modéré. En voici le texte : «Réunie le mercredi 6 mars 2002 sous la présidence de S.B. le patriarche, le cardinal Nasrallah Sfeir, l’Assemblée des évêques maronites a examiné la situation présente sous tous ses aspects et, à l’issue de ses délibérations, a publié le communiqué suivant : 1- La visite au Liban du président de la République syrienne Bachar el-Assad, dimanche dernier, a été chaleureusement saluée par beaucoup de Libanais, en particulier par les officiels. Nous la saluons à notre tour, mais nous pensons, contrairement à certains, que cette visite, en dépit de son cachet officiel, ne restitue pas ce que réclame la majorité des Libanais : la souveraineté, l’indépendance, l’autonomie de décision, la correction du déséquilibre existant dans les rapports entre les deux pays, la fin des appréhensions nées de l’inexécution de la clause de l’accord de Taëf relative au redéploiement de l’armée syrienne qui stationne au Liban depuis plus d’un quart de siècle, dans l’attente d’un retrait. Nous espérons donc que cette visite est un préambule à la réalisation de ces demandes. 2- La mauvaise situation économique a conduit certaines catégories de Libanais de toutes les communautés à réclamer, par le moyens de grèves et de manifestations mémorables, ce qu’ils considèrent comme leurs droits. Il est vain, pour les responsables, de tenter d’en détourner l’attention, alors que la plupart des Libanais en ressentent les effets dans leur vie quotidienne et leurs besoins essentiels. Plus grave, cependant, est la tentative d’en faire assumer la responsabilité à une fraction de Libanais, et pas à une autre. Il s’agit là d’un discours confessionnel qui peut conduire, à Dieu ne plaise, à une grave discorde. Un proverbe affirme que «de la rareté des biens, la dispute vient». Un autre dit que «du succès, nombreux sont les pères ; mais l’échec est un orphelin solitaire». 3- Les massacres quotidiens qui se produisent en Palestine, la destruction d’administrations publiques, de logements, les exodes forcés de familles innocentes, dont des vieillards, des femmes et des enfants, seront à jamais un sujet de honte pour ceux qui les commettent, comme pour ceux qui auraient pu y mettre un terme et ne l’ont pas fait. Voilà de quoi inciter les fidèles à prier afin que Dieu inspire aux responsables concernés de mettre fin à cette situation tragique. 4 - De grands espoirs sont attachés au sommet arabe qui doit se tenir à Beyrouth à la fin du mois en cours. Ces espoirs concernent un règlement de la question palestinienne et des questions qui en découlent, en particulier la reconnaissance du droit au retour des réfugiés palestiniens. Il s’agit d’un droit naturel dont il est inadmissible qu’ils soient privés. 5 - La fête de Pâques est célébrée à la fin du mois de mars. La préparation à cette fête se fait dans un esprit de foi, de fraternité sincère avec tous nos compatriotes, et de prière ardente pour que Dieu inspire au peuple libanais, et en premier lieu à ses responsables, de trouver les moyens les plus appropriés pour sortir, unis, de la situation actuelle. Et ce afin que les Libanais retrouvent leur prospérité d’antan et le Liban sa place dans le concert des nations et l’estime dont il a toujours joui».
L’Assemblée des évêques maronites a salué, hier, la visite officielle effectuée dimanche dernier par le président syrien Bachar el-Assad, mais a affirmé qu’elle ne saurait s’en contenter comme signe de reconnaissance, par la Syrie, de l’État libanais. À cet égard, l’Assemblée a affirmé attendre toujours l’application de la clause de l’accord de Taëf prévoyant un redéploiement des troupes syriennes stationnées au Liban. Par ailleurs, l’Assemblée s’est déclarée surprise que l’on fasse assumer aux chrétiens, sous une forme ou une autre, la responsabilité de la mauvaise situation économique, estimant que ce type de discours confessionnel est susceptible de conduire à la discorde. Le ton général du communiqué de l’Assemblée, publié à l’issue de sa réunion mensuelle, est toutefois resté...