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Actualités - OPINION

Parlement L’opposition regrette d’avoir posé la question de confiance

Le gouvernement, qui commençait à fléchir sous des coups de boutoir aggravés par des zizanies entre dirigeants, reprend du poil de la bête. Il tire profit certes de la visite du président Bachar el-Assad. Car elle a été marquée, sur le plan concret, par de menus cadeaux syriens dans un créneau, l’économie, qui est le cheval de bataille de M. Rafic Hariri. Mais aussi, mais surtout, les circonstances ont voulu qu’à la Chambre, la question de confiance soit posée. Sur les prestations d’un ministre, M. Jean-Louis Cardahi. Or le titulaire des télécommunications a emporté sinon tous les suffrages, du moins une majorité confortable : 78 bulletins favorables sur les 114 déposés dans l’urne. Ce test, assez peu courant, a pour résultat évident que le gouvernement n’a plus à se tracasser pour sa survie et qu’il semble parti pour durer jusqu’aux prochaines législatives. L’initiative du député Georges Kassarji, à l’origine de la question de confiance, produit un effet boomerang. Comme quoi le mieux est l’ennemi du bien. Ou encore, pour rester dans les maximes, qui trop embrasse mal étreint, ce que l’on peut traduire en l’occurrence par qui trop embrase mal éteint. En tout cas, c’est en coulisses, et pas à la Chambre devant les caméras de télévision, qu’une affaire comme un changement, ou un remaniement ministériel, se traite. À plusieurs reprises, il en a été question ces derniers mois. Sous divers prétextes, dont la nécessité de provoquer un choc salutaire, des pôles ont ferraillé pour obtenir le remplacement des Trente. L’on a ainsi proposé une équipe restreinte de figures de proue réunissant les présidents Amine Gemayel, Hussein Husseini, Omar Karamé, Sélim Hoss ainsi que MM. Sleiman Frangié et Farès Boueiz en sus de représentants de la Rencontre de Kornet Chehwane. Ces hommes politiques auraient été épaulés par des personnalités économiques comme MM. Adnan Kassar, Jacques Sarraf et Roger Nasnas. La formule a fait long feu. Paradoxalement parce que, prévue pour régler le problème chronique des disputes entre les dirigeants, elle s’est heurtée à des désaccords entre eux sur la liste des noms ! Toujours est-il que, pour en revenir à l’épisode parlementaire, certains de ses contempteurs laissent entendre que M. Hariri était tout à fait ravi de l’ouverture offerte involontairement par M. Kassarji. Il s’en est en tout cas saisi habilement, défendant le ministre concerné avec fougue et s’employant à démontrer, par son témoignage, que M. Cardahi possède ses dossiers sur le bout des doigts. Mais comme il ne faut pas tenter le diable, M. Hariri a pris soin dans son intervention de ne pas lier le sort du cabinet à celui du ministre des Télécommunications, évitant dès lors de contre-poser à son tour au Parlement une question de confiance généralisée. Il n’empêche que, tentant de ramasser les miettes et d’amortir l’impact de ce revers, des opposants affirment que le président Hariri, si sourcilleux au sujet de la cohésion ministérielle, n’en a pas fait montre en refusant de soutenir à fond l’un de ses ministres. Et d’ajouter, pour pêcher un peu en eau trouble, que du côté des loyalistes proches du régime, camp où se situe M. Cardahi, on doit en vouloir au chef du gouvernement pour son démarquage. Philippe ABI-AKL
Le gouvernement, qui commençait à fléchir sous des coups de boutoir aggravés par des zizanies entre dirigeants, reprend du poil de la bête. Il tire profit certes de la visite du président Bachar el-Assad. Car elle a été marquée, sur le plan concret, par de menus cadeaux syriens dans un créneau, l’économie, qui est le cheval de bataille de M. Rafic Hariri. Mais aussi, mais surtout, les circonstances ont voulu qu’à la Chambre, la question de confiance soit posée. Sur les prestations d’un ministre, M. Jean-Louis Cardahi. Or le titulaire des télécommunications a emporté sinon tous les suffrages, du moins une majorité confortable : 78 bulletins favorables sur les 114 déposés dans l’urne. Ce test, assez peu courant, a pour résultat évident que le gouvernement n’a plus à se tracasser pour sa survie et qu’il...