Au terme d’une nouvelle journée de folie meurtrière qui a fait 14 morts dans les territoires occupés, Washington a fini par réprouver ouvertement hier la politique répressive pratiquée contre les Palestiniens par le Premier ministre israélien Ariel Sharon, longtemps ménagé par les États-Unis. Le secrétaire d’État Colin Powell, dans une des critiques les plus fermes jamais émises par Washington contre Israël ces derniers temps, a demandé à M. Sharon de changer de cap et de «regarder de près la politique qu’il a suivie jusqu’à présent» pour éviter que la région ne s’enfonce encore davantage dans la violence. «Si vous déclarez la guerre contre les Palestiniens et vous pensez que vous pouvez résoudre le problème en observant combien de Palestiniens vous avez tué, je crois que cela ne conduit nulle part», a indiqué le secrétaire d’État qui s’expliquait lors d’une audition devant la Chambre des représentants. Ce changement dans l’attitude des États-Unis a coïncidé avec une déclaration solennelle de Kofi Annan, qui a affirmé que l’histoire «jugera durement» aussi bien Sharon que Arafat pour «le carnage» imposé à leurs populations respectives. PAGE 9