Actualités - CHRONOLOGIE
L’ancien élu RPR accuse les « chiraquiens » de l’avoir poussé à l’exil Schuller affirme qu’il connaissait « bien » le chef de l’État
le 06 mars 2002 à 00h00
L’ancien élu RPR des Hauts-de-Seine Didier Schuller, libéré de prison vendredi dernier après 24 jours de détention, a affirmé hier qu’il connaissait «bien» le président Jacques Chirac avant sa fuite en 1995. «Quand on est conseiller régional, quand on est conseiller général, il est normal de rencontrer le maire de Paris, il est normal de rencontrer le président du RPR. Ça n’a rien de délictueux, a-t-il dit sur RTL. Je le connaissais comme d’autres élus de la région parisienne le connaissaient (...) C’est-à-dire bien !» Le 11 février, Jacques Chirac avait expliqué qu’il ne «connaissait pas personnellement» l’ex-fugitif tout en précisant qu’il avait pu s’être «trouvé dans un endroit avec lui». Trois photos montrant les deux hommes ensemble ont été publiées depuis. Didier Schuller a également accusé «les chiraquiens» et un avocat, Me Francis Szpiner, proche de l’Élysée, de l’avoir poussé à l’exil en 1995, selon le quotidien Le Monde daté d’aujourd’hui. M. Schuller explique que Me Szpiner est «celui dont les conseils (l)’ont déterminé à partir», en février 1995 à quelques semaines de l’élection présidentielle. Interrogé, Me Szpiner s’est refusé à tout commentaire, expliquant seulement qu’il est «tenu au secret professionnel». Selon Le Monde, Didier Schuller juge «décisive» l’influence de l’entourage de Jacques Chirac, alors candidat à l’Élysée. «J’ai fini par comprendre qu’en 1995 j’avais été utilisé, manipulé par les chiraquiens pour provoquer la chute d’Edouard Balladur», précise-t-il au quotidien. M. Schuller, proche de Charles Pasqua, affirme que Me Szpiner, qu’il présente comme «un ami» et dont il dit ignorer qu’il était «dans l’entourage de Chirac», l’a prévenu de la perquisition à son domicile en février 1995. Cette opération de police avait précipité son exil, d’abord en Suisse, puis aux Caraïbes, où, précise M. Schuller, l’avocat l’a convaincu de rester. Didier Schuller précise encore qu’ayant contacté Me Szpiner en janvier dernier après les révélations de son fils Antoine sur son lieu d’exil, l’avocat lui aurait «conseillé de tenir trois mois», c’est-à-dire jusqu’à l’élection présidentielle, note le journal. Mis en examen pour «trafic d’influence et abus de biens sociaux», Didier Schuller, 54 ans, rentré de République dominicaine le 5 février, a été remis en liberté contre une caution de 120 000 euros. Il a confirmé sur RTL avoir reçu des «dons officieux» de plus de six millions de francs (910 000 euros) de la part d’entreprises de BTP entre 1992 et 1994 pour ses campagnes à Clichy, tout en ajoutant qu’il ignorait si le RPR avait été financé de la même façon sur le plan national. Il a mis en cause l’ancien Premier ministre RPR Edouard Balladur dans une manipulation policière échafaudée en 1994 pour obtenir le dessaisissement du juge de Créteil, Eric Halphen, qui enquêtait alors sur le RPR. Didier Schuller avait accepté de tendre une souricière au beau-père du juge, Jean-Pierre Maréchal, en lui remettant de l’argent sous les yeux de policiers embusqués. La manœuvre avait échoué et le juge Halphen n’avait pas été dessaisi.
L’ancien élu RPR des Hauts-de-Seine Didier Schuller, libéré de prison vendredi dernier après 24 jours de détention, a affirmé hier qu’il connaissait «bien» le président Jacques Chirac avant sa fuite en 1995. «Quand on est conseiller régional, quand on est conseiller général, il est normal de rencontrer le maire de Paris, il est normal de rencontrer le président du RPR. Ça n’a rien de délictueux, a-t-il dit sur RTL. Je le connaissais comme d’autres élus de la région parisienne le connaissaient (...) C’est-à-dire bien !» Le 11 février, Jacques Chirac avait expliqué qu’il ne «connaissait pas personnellement» l’ex-fugitif tout en précisant qu’il avait pu s’être «trouvé dans un endroit avec lui». Trois photos montrant les deux hommes ensemble ont été publiées depuis. Didier Schuller a...