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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Le Premier ministre met en doute la crédibilité du locataire de l’Élysée Jospin passe à l’offensive contre Chirac

Lionel Jospin est passé à l’offensive contre Jacques Chirac hier, rendant coup pour coup à son principal adversaire à la présidentielle, avec lequel il entend marquer sa différence pendant la campagne électorale. «Je ne crois pas qu’il soit souhaitable pour notre pays que Jacques Chirac soit à nouveau président de la République pendant cinq ans», a déclaré le Premier ministre, invité de France Inter. «Il a un problème de crédibilité indiscutable, on le voit à chaque fois qu’il fait des propositions, surtout lorsqu’elles sont mirobolantes, a-t-il dit. Et puis il a un problème d’identité aussi. Au fond, qui est Jacques Chirac ? Quelles sont vraiment ses convictions ? Quelle est sa politique ?» Lionel Jospin s’en est notamment pris aux propositions du président sortant concernant les baisses d’impôts, qualifiées d’«injustes» et «un peu irréalistes». Il a aussi prôné une solution «collective» pour sauvegarder le régime de retraites par répartition, face aux fonds de pension «à la française» proposés par Jacques Chirac. Enfin, il a répliqué sur le thème de la sécurité en réfutant les accusations de laxisme portées contre son gouvernement et en défendant sa politique pénale. Lionel Jospin s’est donné pour objectif de «faire reculer le scepticisme» des Français, alors que, selon un récent sondage, deux électeurs sur trois ne perçoivent pas de différences fondamentales entre les programmes du chef de l’État et du Premier ministre sortants. «Le caractère indistinct des propositions, ça je n’y crois pas (...) Il y a des différences extrêmement importantes, a-t-il dit. Le scepticisme, je le comprends, la campagne doit être faite pour le lever en partie. Notre rôle est de faire reculer ce scepticisme. Il y a beaucoup de choses, la crise, le chômage, le rapport des politiques au pouvoir, un certain nombre de questions qui ont pu conduire à ce scepticisme. À nous et à moi en tant que candidat de le faire reculer». Candidat de la modernité partagée Lionel Jospin s’est présenté comme le candidat d’une «modernité partagée» qu’il a opposée aux «corporatismes archaïques» que Jacques Chirac continuerait à nourrir. «On doit se regrouper autour de valeurs, on doit défendre aussi des revendications, mais on ne doit pas se crisper trop sur des statuts, a estimé Lionel Jospin. Il faut que nous arrivions ensemble, par le dialogue, à réduire ce corporatisme, c’est-à-dire une conception des choses dans laquelle des individus regroupés ensemble par leur profession, par leur statut, par leur protection, parfois aussi par leurs craintes, se disent “moi j’essaye de prendre ma part du revenu national, des fonds de l’État, sans me préoccuper trop du destin collectif ou de la part que les autres peuvent y prendre aussi”». Lionel Jospin a pris pour exemple le problème des retraites. Il n’a pas exclu un recours à un allongement de la durée de cotisation et a laissé entendre qu’il pourrait, si nécessaire, recourir à un référendum sur ce dossier. «Mon objectif essentiel, c’est de maintenir le niveau des retraites. Pour maintenir ce niveau, il faudra peut-être accepter de faire des efforts plus grands sur d’autres choses», a-t-il dit, en proposant comme solution de «compromis» la création de «fonds d’épargne salariaux» négociés avec les partenaires sociaux. «Le fait que Jacques Chirac propose de revenir à des fonds de pension individuels, c’est-à-dire à des assurances privées, introduit une rupture dans le système de la répartition (...) Nous, nous restons fondés sur un système de répartition et ce que nous y ajoutons à travers les fonds d’épargne salariaux est quelque chose de très différent», a-t-il affirmé.
Lionel Jospin est passé à l’offensive contre Jacques Chirac hier, rendant coup pour coup à son principal adversaire à la présidentielle, avec lequel il entend marquer sa différence pendant la campagne électorale. «Je ne crois pas qu’il soit souhaitable pour notre pays que Jacques Chirac soit à nouveau président de la République pendant cinq ans», a déclaré le Premier ministre,...