Actualités - CHRONOLOGIE
Campagne antiterroriste - Plusieurs Mirage 2000 français participent aux frappes L’offensive US en Afghanistan se heurte à une vive résistance des talibans(PHOTO)
le 06 mars 2002 à 00h00
L’aviation américaine a continué mardi à pilonner des positions des talibans et du réseau el-Qaëda dans l’est de l’Afghanistan, mais les quelque 2 000 hommes engagés par la coalition antiterroriste dans l’opération Anaconda se heurtent à une vive résistance. L’armée américaine, fer de lance de la vaste offensive lancée samedi contre plusieurs centaines de militants islamistes retranchés dans les montagnes d’Arma (est), a déjà perdu au moins huit hommes dans les combats. Le président américain George W. Bush a exprimé ses regrets aux familles des victimes, mais a réaffirmé que la guerre en Afghanistan servait une «cause juste et noble». Il a promis de pourchasser les extrémistes d’el-Qaëda, le réseau du terroriste présumé Oussama Ben Laden, partout dans le monde, afin de les empêcher de frapper à nouveau l’Amérique. Le gouverneur de la province de Paktia, où se déroule l’opération Anaconda, a, pour sa part, jugé que l’armée américaine avait «sous-estimé» la force des combattants d’el-Qaëda et des talibans et notamment les complicités dont ils bénéficient dans les zones tribales de l’ouest du Pakistan. Mardi, pour la quatrième journée consécutive, des bombardiers et des hélicoptères américains ont pilonné les grottes dans lesquelles seraient retranchés les volontaires du jihad (guerre sainte) contre l’Occident. «Les bombardements se poursuivent, je peux entendre le son des explosions», a indiqué Gilani, le fils d’un puissant commandant local, Padsha Khan. «Pour le moment, les soldats afghans et américains attendent des ordres d’attaque. Il n’y a pas d’attaque au sol au moment où je parle, mais nous nous tenons prêts», a-t-il affirmé, joint au téléphone depuis Kaboul alors qu’il se trouvait à une vingtaine de kilomètres du front. Selon les journalistes étrangers confinés à Gardez, capitale de la province de Paktia, des bombardiers B-52 survolaient dans la matinée la zone des combats, située sur un pan de montagne invisible depuis la ville. Les bombardements ne se sont pas interrompus pendant la nuit, comme en témoignaient les éclairs de lumière visibles depuis Gardez. L’opération Anaconda, à laquelle participent des avions américains et alliés et quelque 2 000 hommes des forces de la coalition antiterroriste, est la plus importante offensive menée par les alliés depuis le début de la guerre en Afghanistan le 7 octobre. La bataille se déroule entre 2 500 m et 3 600 m d’altitude, dans une zone enneigée d’une superficie de 150 km2, en bordure de la frontière pakistanaise. Les forces alliées comprennent environ 950 soldats des forces conventionnelles et des forces spéciales américaines, environ 200 hommes des forces spéciales d’autres pays de la coalition internationale (Canada, Australie, Danemark, France, Allemagne et Norvège), et quelque 800 combattants afghans spécialement entraînés. Environ 350 bombes ont été larguées sur la zone depuis samedi, dont des bombes thermobariques spécialement conçues pour détruire par surpression toute vie dans les réseaux de galeries souterraines, a indiqué lundi soir le chef d’état-major interarmées américain, le général Richard Myers. Environ dix bombardiers à long rayon d’action, 30 à 40 chasseurs d’attaque tactique et deux avions d’attaque au sol AC-130 ont été utilisés chaque jour depuis le début de l’offensive, a-t-il ajouté. Des Super-Etendard et des Mirage 2000 français ont également participé aux frappes, a annoncé le gouvernement français. Selon le chef du commandement central américain (Centcom), le général Tommy Franks, le nombre de combattants talibans et d’el-Qaëda est estimé à «plusieurs centaines» d’hommes qui sont armés «de petites armes à feu, de mitrailleuses, de lanceurs de grenade et possiblement de lanceurs de missiles portables». Mais en dépit de leur infériorité face à la puissance de feu alliée, les combattants du jihad ont réussi à porter un coup très dur à l’armée américaine, en touchant lundi deux de ses hélicoptères, pour la première fois depuis le début des opérations en Afghanistan. Les deux attaques ont fait sept morts, ce qui porte à huit au moins le nombre de soldats américains tués au combat dans l’opération Anaconda. « Le jihad jusqu’au dernier souffle » Le général Franks a indiqué qu’environ 100 à 200 «ennemis» avaient été tués depuis le début de l’offensive samedi et que d’autres avaient été faits prisonniers. L’un des commandants de ces volontaires islamistes, interrogé par l’agence Afghan Islamic Press (AIP) basée au Pakistan, a affirmé mardi que ses hommes allaient «continuer à mener le jihad jusqu’au dernier souffle contre les Américains», «pour la défense de l’islam et pour la défense du pays». Le jihad «est une façon respectable d’agir. Nous préférons mourir avec honneur que de vivre dans l’humiliation», a ajouté ce commandant, Maulvi Saifurrahman Mansoor. Taj Mohammad Wardak, gouverneur de la province de Paktia, juge pour sa part que les stratèges américains ont «sous-estimé» la capacité de résistance de ces militants. «Ils pensaient qu’ils n’étaient pas aussi nombreux et ils n’imaginaient pas à quel point ils étaient ravitaillés», a-t-il déclaré mardi à l’AFP. Selon le gouverneur, les forces d’el-Qaëda bénéficient d’un réseau de ravitaillement depuis les zones tribales de l’ouest du Pakistan, toutes proches de la province de Paktia et qui échappent au contrôle des autorités pakistanaises, mais aussi depuis certains villages de sa province où ils auraient des sympathisants. Le gouverneur pense que de hauts dirigeants d’el-Qaëda, dont son chef, Oussama Ben Laden lui-même, pourraient se trouver aux côtés des combattants retranchés dans les montagnes d’Arma. Le richissime homme d’affaires d’origine saoudienne, soupçonné d’avoir organisé les attentats du 11 septembre aux États-Unis, a disparu dans l’est de l’Afghanistan depuis décembre, tout comme son allié et protecteur, le mollah Mohammad Omar, chef suprême des talibans. Interrogé sur ce point, le président Bush a déclaré ignorer où se trouvait Ben Laden. «Je n’ai plus rien entendu de lui depuis le 11 décembre. Je ne sais pas pourquoi mais il est devenu très silencieux. Mais je sais par contre qu’il est en fuite, s’il est encore en état de fuir. Et je sais qu’il n’y aura pas de grotte assez profonde pour (abriter) Oussama Ben Laden», a-t-il dit. Lors d’un discours à Eden Prairie près de Minneapolis (Minnesota), le président américain a justifié l’opération Anaconda, en rappelant que la défense de la liberté était une «cause juste et noble». «Si nous laissons échapper ces gens, ils pourraient s’en prendre à nouveau aux États-Unis. Et nous les pourchasserons partout où ils cherchent à se cacher (...) dans les montagnes d’Afghanistan, au Yémen ou aux Philippines, en recourant à notre vaste coalition pour les traîner en justice», a-t-il affirmé.
L’aviation américaine a continué mardi à pilonner des positions des talibans et du réseau el-Qaëda dans l’est de l’Afghanistan, mais les quelque 2 000 hommes engagés par la coalition antiterroriste dans l’opération Anaconda se heurtent à une vive résistance. L’armée américaine, fer de lance de la vaste offensive lancée samedi contre plusieurs centaines de militants...
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