Actualités - CHRONOLOGIE
Moubarak plaide à Washington pour un dialogue direct entre Arafat et Sharon L’Égypte propose à nouveau ses bons offices entre Israël et les Palestiniens
le 06 mars 2002 à 00h00
Le président égyptien Hosni Moubarak, en visite à Washington, offre à nouveau ses bons offices pour tenter un improbable rapprochement Arafat-Sharon, alors que la violence se déchaîne en Israël et dans les territoires palestiniens. M. Moubarak, dont le pays a été le premier du camp arabe à signer la paix avec Israël en 1979, a proposé lundi de réunir à Charm el-Cheikh (Égypte) le Premier ministre israélien Ariel Sharon et le président palestinien Yasser Arafat, renouant ainsi avec les sommets israélo-palestiniens dans la station balnéaire du Sinaï, auxquels prenaient part le prédécesseur d’Ariel Sharon, Ehud Barak. «Donnons aux peuples (israélien et palestinien) l’espoir que la paix peut l’emporter, c’est mon intention, et pour ça, je vais demander à Yasser Arafat et à Ariel Sharon de venir s’asseoir ensemble», a dit M. Moubarak à la chaîne de télévision américaine CNN, précisant qu’il allait examiner cette proposition avec le président américain George W. Bush, lors de leur rencontre mardi. L’offre égyptienne survient en pleine explosion de violence : depuis le 28 février, près de 70 personnes ont été tuées dans les deux camps, lors d’opérations militaires, d’attentats, de représailles et de contre représailles. «Nous discuterons de certains points pour rendre le climat bien meilleur, et après cela, la discussion pourra continuer au niveau des ministres, puis à un niveau inférieur», a expliqué M. Moubarak. «Seul un dialogue direct entre MM. Sharon et Arafat pourra calmer la tension entre les deux parties. La seule solution est que les deux parties s’assoient ensemble», a-t-il par ailleurs expliqué dans un entretien au journal américain Chicago Tribune, dont le quotidien gouvernemental égyptien al-Akhbar publie l’intégralité. Une « rencontre secrète » Encouragée régulièrement par son allié américain, l’Égypte s’efforce de jouer un rôle de médiateur au Proche-Orient, avec une attention particulière sur le dossier israélo-palestinien. La précédente grande tentative égyptienne de relancer les négociations sur ce dossier, avec l’aide de Washington, remonte à janvier 2001 à Taba (est), soit avant l’élection de M. Sharon. Le secrétaire d’État américain Colin Powell a pour sa part estimé «intéressante» l’idée du président égyptien, ajoutant cependant qu’«il revient bien sûr aux deux personnes intéressées, Arafat et Sharon, de décider à quel forum ils veulent participer». Les médias égyptiens, notamment le quotidien al-Goumhouriya et la télévision nationale, croient pour leur part savoir que M. Sharon a d’ores et déjà accepté de rencontrer M. Moubarak à Charm el-Cheikh, mais sans Yasser Arafat, qui est bloqué depuis le 3 décembre à Ramallah (Cisjordanie) par l’armée israélienne. Dans son interview à CNN, M. Moubarak a par ailleurs affirmé qu’il a été sollicité par M. Sharon, au cours d’un entretien téléphonique, pour organiser une «rencontre secrète» avec le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel-Aziz, qui a lancé à la mi-février une initiative de paix au Proche-Orient. «Je ne crois pas que le prince Abdallah pourra rencontrer M. Sharon s’il n’y a pas la paix», a cependant ajouté M. Moubarak, tout en indiquant qu’il a transmis le message de M. Sharon au responsable saoudien.
Le président égyptien Hosni Moubarak, en visite à Washington, offre à nouveau ses bons offices pour tenter un improbable rapprochement Arafat-Sharon, alors que la violence se déchaîne en Israël et dans les territoires palestiniens. M. Moubarak, dont le pays a été le premier du camp arabe à signer la paix avec Israël en 1979, a proposé lundi de réunir à Charm el-Cheikh (Égypte) le...
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