Actualités - OPINION
Rapport remis par Waël Kheir à Mary Robinson Les droits de l’homme en « constante détérioration »
le 06 mars 2002 à 00h00
La Fondation des droits de l’homme et des droits humanitaires (FDHDH) de M. Waël Kheir a fait parvenir à la haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mary Robinson, un document résumant la situation des droits de l’homme au Liban préparé par son organisation. Ce résumé, précise M. Kheir dans une lettre accompagnant le document, repose en bonne partie sur des études préparées par des étudiants de l’Université américaine de Beyrouth, dans le cadre d’un cours sur les droits de l’homme. Si la situation des droits de l’homme au Liban se porte mieux que partout ailleurs dans le monde arabe, précise M. Kheir, il n’en reste pas moins qu’elle est «en constante détérioration». Pêle-mêle, le président de la fondation a critiqué les immixtions des services de sécurité libanais et syriens dans les élections municipales de l’an 2000, les restrictions intégrées au domaine de la loi pour entraver l’action politique, notamment au niveau de la loi sur la libre association, laquelle est soumise à la volonté de l’exécutif (nécessité de l’obtention d’un permis du ministère de l’Intérieur pour former une association). Dans ce cadre, plusieurs partis sont continuellement traqués, l’un d’eux a été dissous, et certains leaders sont en prison ou en exil. M. Kheir a noté l’amélioration concrétisée avec le retour du président Amine Gemayel, mais, ajoute-t-il, «elle fut de courte durée comme le prouve la relance des poursuites judiciaires contre le général Michel Aoun». Par ailleurs, note M. Kheir, les services de sécurité «ont pris l’habitude» de procéder à des arrestations dans les rangs de l’opposition sans mandats d’arrêt. M. Kheir a également plaidé pour l’abolition des tribunaux spéciaux, notamment le tribunal militaire et de la Cour de justice. Le premier ne peut assurer des procès équitables du fait de sa composition et du nombre de cas qu’il traite tous les jours (plus d’une centaine). Le second est un tribunal à un seul degré, ce qui est en soi une violation des normes internationales de la justice. Il a ensuite évoqué la pratique de la torture contre les demandeurs d’asile soudanais et irakiens et contre les fondamentalistes du groupe «al-Takfir wal-Hijra» et les partis de l’opposition dans les centres d’arrestations, en violation de la convention internationale contre la torture que le Liban a signée, puis notamment la discrimination contre la femme et les interférences des autorités au niveau de l’action syndicale. Dans un rapport thématique plus développé, M. Kheir a abordé avec plus de détails certaines violations : les atteintes à la liberté d’expression (menaces de poursuites contre la MTV en août, confiscation du passeport du journaliste Samir Kassir...), les rafles dans les rangs de l’opposition en août 2001, le tabassage des étudiants devant le Palais de justice, l’usage de la torture physique et psychologique contre les personnes arrêtées, notamment les journalistes Habib Younès et Antoine Bassil, et les cadres de l’opposition Toufic Hindi, Selmane Samaha et Élie Keyrouz, et contre les fondamentalistes de Denniyé. Plusieurs aveux ont été extorqués sous la torture, a-t-il indiqué. Il a ensuite évoqué les avantages et les inconvénients du nouveau code de procédure criminelle, le dossier des détenus en Syrie et en Israël. M. Kheir a noté que les détenus libanais en Syrie ont été ignorés par l’État du point de vue de la réinsertion sociale, à la différence des ex-détenus en Israël. La FDHDH a enfin évoqué l’aspect discriminatoire à l’encontre des Palestiniens de la loi sur les biens-fonds votée par le Parlement en mars 2001 et les conditions de détention déplorables auxquels sont soumis les demandeurs d’asile soudanais et irakiens dans les centres de détention de la Sûreté générale.
La Fondation des droits de l’homme et des droits humanitaires (FDHDH) de M. Waël Kheir a fait parvenir à la haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mary Robinson, un document résumant la situation des droits de l’homme au Liban préparé par son organisation. Ce résumé, précise M. Kheir dans une lettre accompagnant le document, repose en bonne partie sur des études préparées par des étudiants de l’Université américaine de Beyrouth, dans le cadre d’un cours sur les droits de l’homme. Si la situation des droits de l’homme au Liban se porte mieux que partout ailleurs dans le monde arabe, précise M. Kheir, il n’en reste pas moins qu’elle est «en constante détérioration». Pêle-mêle, le président de la fondation a critiqué les immixtions des services de sécurité libanais et syriens...