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Le cerveau, filtre linguistique
le 05 mars 2002 à 00h00
Les bilingues sont capables de sélectionner une des deux langues qu’ils maîtrisent selon leurs besoins, en activant une zone du cerveau apparemment inactive chez ceux qui ne parlent qu’une seule langue, selon une équipe allemande dont les travaux sont publiés dans «Nature». L’étude, publiée dans une lettre à la revue scientifique britannique et réalisée par l’équipe de neuropsychologie d’Antoni Rodriguez-Fornells et Thomas Munte, de l’université Otto von Guericke (Magdeburg, Allemagne), portait sur des sujets exclusivement hispanophones et des bilingues espagnol-catalan. Les volontaires devaient réagir à des mots s’affichant sur un écran et distinguer l’espagnol du catalan ou des mots pièges tirés d’un pseudo-langage imaginé par les chercheurs. Les sujets devaient appuyer sur un bouton pour signaler un mot espagnol. L’activité cérébrale était observée pendant l’expérience grâce aux techniques d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) qui permettent de visualiser quelles zones du cerveau entrent en activité. Parallèlement, des examens électrophysiologiques (mesure de potentiels électriques), visant à rendre compte de la rapidité de réponses des zones du cerveau excitées, ont été réalisés. Les mots proposés ont également été prononcés pour vérifier le rôle du son. Ce dernier est apparu moins déterminant que la reconnaissance des mots écrits. Les résultats montrent que les bilingues, bien qu’étant légèrement plus lents pour répondre aux stimuli (mots) – 738 millisecondes contre 699 pour les sujets uniquement hispanophones –, n’avaient aucun problème pour les distinguer, et ce malgré le fait que les zones correspondant à chacune des langues se chevauchent dans le cerveau. La question était donc de savoir comment les sujets bilingues pouvaient reconnaître une langue sans que l’autre n’interfère. L’électrophysiologie suggère que le système d’analyse des bilingues passe par une association visuelle et sonore (orthographe-son), spécifique à l’usage de l’espagnol. La reconnaissance de cette langue impliquerait la région frontale du cerveau (dans sa partie arrière basse, dite postéro-inférieure), identifiée grâce à l’imagerie, une zone activée uniquement chez les bilingues. Les bilingues bénéficieraient donc d’un véritable système de sélection des mots localisés dans l’aire frontale de leur cerveau, dans une région apparemment inactive chez les sujets ne maîtrisant qu’une langue. Ce routage plus long de l’information pourrait expliquer le délai de réponse des bilingues comparés aux autres.
Les bilingues sont capables de sélectionner une des deux langues qu’ils maîtrisent selon leurs besoins, en activant une zone du cerveau apparemment inactive chez ceux qui ne parlent qu’une seule langue, selon une équipe allemande dont les travaux sont publiés dans «Nature». L’étude, publiée dans une lettre à la revue scientifique britannique et réalisée par l’équipe de neuropsychologie d’Antoni Rodriguez-Fornells et Thomas Munte, de l’université Otto von Guericke (Magdeburg, Allemagne), portait sur des sujets exclusivement hispanophones et des bilingues espagnol-catalan. Les volontaires devaient réagir à des mots s’affichant sur un écran et distinguer l’espagnol du catalan ou des mots pièges tirés d’un pseudo-langage imaginé par les chercheurs. Les sujets devaient appuyer sur un bouton pour signaler...
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