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Actualités - CHRONOLOGIE

UNESCO - À Hokkaido, il n’y a plus que 6 vieillards pour parler l’Ainu Trois mille langues menacées de disparition

La moitié des quelque 6 000 langues parlées dans le monde sont aujourd’hui menacées, et leur disparition pourrait entraîner la perte d’une partie du patrimoine culturel de l’humanité, selon une nouvelle étude publiée par l’Unesco. L’Atlas des langues en péril dans le monde souligne que les langues dominantes telles que l’anglais, le français, l’espagnol, le russe et le chinois sont en train de submerger les langues minoritaires à un rythme de plus en plus soutenu. La France compte à elle seule 14 langues ou dialectes «gravement menacées» dont le provençal, l’auvergnat, le basque, le breton, le gascon, le picard... sans oublier le wallon en Belgique. La disparition et l’amuïssement (terme linguistique signifiant la disparition des phonèmes) des langues sont certes des phénomènes naturels que l’humanité connaît depuis des centaines d’années. Mais ils s’opéraient jusqu’alors avec une certaine lenteur, note l’étude de l’Unesco dont le siège est à Paris. Mais lors des trois siècles derniers, le rythme de disparition des langues s’est considérablement accéléré. Aujourd’hui, ce sont près de 3 000 langues encore parlées qui sont menacées, gravement menacées ou en voie de disparition, pour reprendre la classification de l’Unesco. L’étude, qui complète une première version menée en 1996, propose un recensement exhaustif des langues menacées grâce à une série de cartes qui classe les dialectes «potentiellement menacées» jusqu’aux langues déjà éteintes. Or la perte d’un seul de ces langages entraîne naturellement la contraction, la réduction et l’appauvrissement du patrimoine culturel oralement transmissible, souligne l’étude. Record américain Pour ne citer qu’un exemple, certaines plantes médicinales à l’efficacité éprouvée ne sont connues que de certains peuples qui transmettent leur savoir par la parole. L’étude insiste sur le fait que l’Amérique et l’Australie détiennent le record de langues disparues sur les cent dernières années, avec des centaines de dialectes aborigènes désormais éteints en Australie, résultat de l’assimilation imposée jusque dans les années 1970. Une cinquantaine de langues sont également en péril en Europe, dont les langues celtiques en Grande-Bretagne, plusieurs dialectes lapons et saami parlés en Scandinavie et dans le nord de la Russie, ainsi que certaines variétés de la langue rom parlées par les gitans. En Asie, la Chine recèle un certain nombre de langues en voie d’extinction alors qu’en Afrique, entre 500 et 600 des 1 400 langues en vigueur sont en péril, 250 d’entre elles étant immédiatement menacées. L’étude de l’Unesco a été dirigée par le professeur Stephen Wurm, un linguiste australien d’origine hongroise qui parlait près de 50 langues. Wurm est récemment décédé. L’Atlas qu’il a publié avance plusieurs causes de disparition des langues parlées par les minorités : les politiques d’assimilation ou de répression de certains gouvernements, les pressions économiques, les flux de migration, les maladies et les catastrophes naturelles. Tout en tirant la sonnette d’alarme, les auteurs de l’étude affirment également qu’une approche multilinguistique volontariste pourrait sauver la plupart de ces langues. Au Japon, seuls six vieillards parlaient encore l’Ainu sur l’île de Hokkaido à la fin des années 1980, après des décennies de négligence gouvernementale ; mais des politiques de promotion de la langue ont permis depuis de la sauver et d’en relancer l’enseignement. La publication de cette étude a coïncidé avec la Journée internationale de la langue maternelle organisée par l’Unesco, qui entend ainsi promouvoir la diversité linguistique.
La moitié des quelque 6 000 langues parlées dans le monde sont aujourd’hui menacées, et leur disparition pourrait entraîner la perte d’une partie du patrimoine culturel de l’humanité, selon une nouvelle étude publiée par l’Unesco. L’Atlas des langues en péril dans le monde souligne que les langues dominantes telles que l’anglais, le français, l’espagnol, le russe et le chinois sont en train de submerger les langues minoritaires à un rythme de plus en plus soutenu. La France compte à elle seule 14 langues ou dialectes «gravement menacées» dont le provençal, l’auvergnat, le basque, le breton, le gascon, le picard... sans oublier le wallon en Belgique. La disparition et l’amuïssement (terme linguistique signifiant la disparition des phonèmes) des langues sont certes des phénomènes naturels que...