Depuis les bancs de l’école et bien avant aussi, le mal de ventre constitue «le» mal le plus et le mieux connu de tous... Peur du maître ou de son supérieur hiérarchique, conséquence d’une contamination bactérienne ou surcharge alimentaire, infection gastrique ou émotion intense, le mal de ventre est un des maux les plus divers et les mieux répartis. Pour le soigner rien de mieux que de connaître l’origine. Mais comment réussir cet exploit avec un mal déclenché par une multitude de maux? D’où le besoin de se familiariser avec le langage de ce mal qui cache bien son jeu en changeant d’affection tout en restant fidèlement insupportable... Ballonnements après les repas L’accumulation excessive de gaz dans l’intestin pendant la digestion peut occasionner ce désagrément. Plus ou moins douloureuse, cette distension du côlon trahit une fragilité particulière, souvent familiale. Mais la raison peut être aussi une nourriture mal adaptée. Les fermentations bactériennes intestinales augmentent lorsque l’alimentation est très riche en crudités ou en céréales. Les sujets vulnérables, à cause de cette «hérédité», doivent limiter dans leur alimentation les aliments qui fermentent dans l’intestin (chou, pain complet, radis, céleri, tomates). Les boissons gazeuses, la sédentarité, le chewing-gum sont contre-indiqués. En revanche, une marche d’une quinzaine de minutes après les repas et une activité sportive régulière sont à conseiller. Si la flatulence est prononcée ou gênante, un médicament à base de charbon ou d’argile pris avant les repas soulage considérablement, en absorbant les gaz excédentaires qui sont à l’origine de cet état. Crampes sans appendicite Face aux crampes, il importe avant tout de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’appendicite ou d’autre affection du domaine chirurgical. Ces spasmes passagers sont souvent d’origine nerveuse. Le côlon se contractant pour faire passer les aliments, il arrive que ces contractions deviennent trop fréquentes ou que le seuil de sensibilité de l’intestin se modifie. Chez certains individus, contrariétés et soucis se répercutent sur le corps de cette façon. Le côlon «irritable» Pour les entérologues, les personnes qui se plaignent d’une alternance de diarrhée et de constipation souffrent, dans la (grande) majorité des cas, d’un côlon «irritable» (ou de colite). Il s’agit d’une inflammation de l’intestin, bénigne en général, mais gênante du fait de sa chronicité. Quelle serait la cause du côlon irritable? Il y a longtemps, cette affection était considérée comme une maladie fonctionnelle apparaissant chez les anxieux ou les sujets à problèmes psychologiques. Des études récentes suggèrent qu’une infection intestinale peut, dans certains cas, déclencher une affection fonctionnelle. Celle de l’irritation du côlon serait la plus fréquente. Au même titre qu’une infection de la gorge peut être à l’origine d’une affection rhumatismale. Pour expliquer semblable évolution, les cercles scientifiques évoquent des mécanismes immunitaires.