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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidentielle française - Les principaux candidats sont « interchangeables », estime Chevènement Le premier tour, un passage obligé sans enjeu

À sept semaines du premier tour de l’élection de leur président, les Français sont encore largement indifférents à la campagne qui voit s’affronter, au devant de la scène, deux hommes qui occupent le terrain politique en France depuis des décennies. Le duel final, le 5 mai, donné comme assuré, entre le président conservateur Jacques Chirac, 69 ans, et le Premier ministre socialiste Lionel Jospin, 64 ans, fait du combat pour le premier tour, le 21 avril, un passage obligé mais sans enjeu. Ceux que la presse appelle les «petits candidats», notamment l’ancien ministre de l’Intérieur Jean Pierre Chevènement, un homme de gauche, assurent bien qu’il faut toujours espérer une surprise mais pour le moment ni lui ni le candidat d’extrême droite Jean Marie Le Pen ne dépassent les 10 ou 11 % d’intentions de vote. Cette absence d’enjeu semble alimenter l’ennui que les 40 millions de Français en âge de voter éprouvent à l’égard d’une donne politique figée autour de noms et de thèmes qui réapparaissent à chaque élection. À la fin du mois de février, quelque 60 % de Français n’étaient pas intéressés par la campagne et près des trois quarts avaient du mal à établir une différence entre les programmes des deux principaux candidats. Un sentiment que M. Chevènement a exprimé en termes sévères : «Les slogans sont interchangeables, les candidats sont eux-mêmes interchangeables, ils n’ont rien de sérieux à dire à la France, ce sont les candidats du déclin». La conséquence de 5 ans de cohabitation Cette vision brouillée des lignes de friction idéologique, dans un pays où les qualificatifs de «droite» et de «gauche» ont cependant conservé une grande force de mobilisation, est une des conséquences de cinq ans de partage du pouvoir entre M. Chirac et M. Jospin. Après la défaite de la droite aux législatives de 1997, M. Chirac avait dû nommer un Premier ministre socialiste, qui avait alors formé un gouvernement où se retrouvaient les composantes de la gauche française, notamment des écologistes et des communistes. Ce système de «cohabitation» avait ensuite vu les deux hommes coexister, notamment sur la scène internationale où ils ont voulu parler d’une seule voix au nom de la France, même si cet exercice d’équilibrisme semble avoir atteint, notamment dans la construction européenne, les limites de son efficacité. Aujourd’hui, les deux candidats se sont déclarés : M. Chirac s’est lancé dans la course à sa propre succession le 11 février et M. Jospin a annoncé sa candidature à la magistrature suprême, le 20, et peuvent donc s’affronter sans réserve protocolaire. C’est la deuxième fois qu’ils sont ainsi face à face : en 1995, M. Chirac l’avait emporté avec 52,64 % contre 47,36 % à M. Jospin. Chacun à sa façon cherche à mettre un point d’orgue à une carrière politique bien remplie. M. Chirac a entamé la sienne dans les cabinets ministériels au début des années 1960 et aura été Premier ministre, maire de Paris, fondateur du parti le Rassemblement pour la république (RPR), et, bien sûr, président de la République. M. Jospin est entré au Parti socialiste en 1971, où il occupe différentes fonctions au secrétariat national à partir de 1973 avant de succéder à François Mitterrand en 1981 comme premier secrétaire du PS. Il a été ministre de l’Éducation nationale et, depuis 1997, Premier ministre. Mais sur la lancée de leur «cohabitation», ils s’abstiennent encore de toute attaque frontale et laissent à d’autres le soin d’alimenter la presse en petites phrases et remarques venimeuses. Ils sont toutefois parfaitement conscients de la nécessité de marquer leur différence, et c’est ce qu’à voulu faire M. Chirac en proposant récemment une baisse de l’impôt sur le revenu et de la fiscalité des entreprises, ainsi qu’un assouplissement du temps de travail hebdomadaire de 35 heures.
À sept semaines du premier tour de l’élection de leur président, les Français sont encore largement indifférents à la campagne qui voit s’affronter, au devant de la scène, deux hommes qui occupent le terrain politique en France depuis des décennies. Le duel final, le 5 mai, donné comme assuré, entre le président conservateur Jacques Chirac, 69 ans, et le Premier ministre socialiste Lionel Jospin, 64 ans, fait du combat pour le premier tour, le 21 avril, un passage obligé mais sans enjeu. Ceux que la presse appelle les «petits candidats», notamment l’ancien ministre de l’Intérieur Jean Pierre Chevènement, un homme de gauche, assurent bien qu’il faut toujours espérer une surprise mais pour le moment ni lui ni le candidat d’extrême droite Jean Marie Le Pen ne dépassent les 10 ou 11 % d’intentions de vote....