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PEINTURE - La première grande rétrospective consacrée en Suisse au pionnier du fauvisme La flamboyance de Kees Van Dongen explose à Martigny(PHOTOS)
le 05 mars 2002 à 00h00
Pionnier du fauvisme, Van Dongen fut à la fois scandaleux et singulier. La Fondation Pierre Gianadda présente, à Martigny, la première grande rétrospective consacrée en Suisse à l’artiste d’origine hollandaise (1877-1968). Un ensemble d’une centaine d’œuvres retrace le parcours d’un artiste qui a souvent suscité des polémiques en raison de son individualisme très marqué, de ses prises de position et de son parcours pictural. Kees Van Dongen, l’excentrique, le scandaleux, succède à Picasso aux cimaises de la Fondation Pierre Gianadda. Fauves, peintres du Bateau-Lavoir ou artistes allemands de la Brücke, Van Dongen les a tous côtoyés avant de se distancier et de devenir ce dandy abonné aux cocottes et aux champs de courses. Car l’artiste, né à Rotterdam en 1877, mort à Monte-Carlo à 91 ans, a cultivé la singularité tout en se fichant peu ou prou des avant-gardes dont il a été, pendant quelques brèves années, un des brillants représentants. Van Dongen a été parmi les pionniers du fauvisme, qui réunit à Paris, dès 1904, toute une génération jugée scandaleuse aux côtés de Matisse, de Manguin et de la couleur pure. Plus tard, il s’affirmera encore comme un grand représentant d’un genre mineur du XXe siècle, le portrait, dont il a bouleversé les codes. Le goût de la fête Saturées de couleur, saisissantes de modernité, ses icônes de femmes du monde, d’acteurs et de grands financiers imposent le clinquant des années folles, au détriment peut-être de l’analyse psychologique. Qu’importe. Van Dongen se sera amusé, comme aucun autre peintre de son époque, son goût de la fête se répercutant jusque dans la moindre de ses toiles. L’exposition met l’accent sur les deux périodes les plus flamboyantes de Van Dongen, le fauvisme avant 1914 d’une part, avec la découverte de Paris et l’explosion de la couleur ; les années 20-30 d’autre part, qui reflètent la curiosité et l’intérêt de l’artiste pour la modernité. Il dépeint les nouveaux phénomènes de société, le mythe de la femme, l’élégance, l’urbanisme, les voitures et la vitesse, les champs de course, tout ce qui évoquait une idée de progrès, une notion très importante dans son œuvre. Dès les années 1920, Van Dongen évoque la libération des mœurs, s’intéresse à l’architecture, au théâtre, au cinéma. Il fait le portrait d’une société qui n’a rien d’aristocratique, mais qui est la société en émergence, avec ses cocottes et ses femmes du monde, ses financiers et ses artistes de théâtre et de cinéma. C’est un peintre à l’attitude très contemporaine, on dirait aujourd’hui «branché». Il traduit la modernité par des couleurs flamboyantes, des tableaux insolents de grandes dimensions. Il se démarque par un certain dandisme à la mode, se passionne pour tout ce qui lui est contemporain, le vêtement, la cosmétique, les fards des femmes, les bijoux. Il gagne de l’argent, le montre et en est fier. Cette attitude est extrêmement nouvelle dans une société bourgeoise qui méprisait ce goût «nouveau riche». Van Dongen apparaît comme un flambeur. Il donne des bals, se déguise. Malgré son origine étrangère, il se pose comme un des rois de la société parisienne, à la différence de Picasso qui, à la même époque, se cachait pour travailler.
Pionnier du fauvisme, Van Dongen fut à la fois scandaleux et singulier. La Fondation Pierre Gianadda présente, à Martigny, la première grande rétrospective consacrée en Suisse à l’artiste d’origine hollandaise (1877-1968). Un ensemble d’une centaine d’œuvres retrace le parcours d’un artiste qui a souvent suscité des polémiques en raison de son individualisme très marqué, de...
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