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Actualités - REPORTAGE

AGRICULTURE - L’État a supprimé la subvention par souci d’économie Les producteurs de betterave sucrière abandonnés à eux-mêmes(photos)

La levée de la subvention à la betterave sucrière suscite bien des remous depuis qu’elle a été soudainement décidée par le gouvernement, l’an dernier, alors que la tonne de sucre importé coûtait en moyenne 250 dollars, transport et taxes compris, et que la tonne de sucre produit localement avoisinait les 1 000 dollars. D’un côté, les instances officielles soulignent que cette mesure fait partie d’une série de dispositions visant à réduire les dépenses de l’État. De l’autre, propriétaires terriens et agriculteurs voient dans cette décision impopulaire un scandale politique de plus, ayant pour seul but d’affaiblir les notables et propriétaires terriens de la Békaa, mais aussi toute la macro-économie d’une région délaissée par le gouvernement. Car elle n’a été accompagnée d’aucune mesure visant à remettre sur pied une agriculture pour le moins chancelante. Nous donnerons les différents sons de cloche de cette polémique, à l’heure où les cultures de tabac et de blé sont, elles, toujours subventionnées par l’État. Antoine Khoury, directeur de l’Office des céréales et de la betterave sucrière, justifie la levée à la subvention de la betterave sucrière par l’économie financière de l’ordre de 40 à 50 milliards de livres libanaises qu’elle engendre annuellement. Élie Skaff, député de Zahlé et l’un des plus grands propriétaires terriens de la Békaa, accuse carrément le gouvernement de mensonge quant aux chiffres avancés, alors que l’agriculteur Ali Hussein Zayter constate amèrement les dégâts causés à l’ensemble du secteur agricole par l’indifférence de l’État. Une indifférence qui provoque l’augmentation du chômage dans les villages de la région et l’émigration de leurs populations vers les villes, dans des proportions inquiétantes. * * * La politique de soutien, un gouffre sans fond souligne le directeur de l’OCBS Au cours de l’année 2000, l’État a déboursé 20 millions de dollars pour subventionner la culture de la betterave sucrière, alors que 10 millions de dollars ont été rajoutés au prix du sucre et supportés ainsi par le consommateur. Vu l’augmentation annuelle de la production, l’État aurait logiquement dû y consacrer 25 millions de dollars en 2001, sans la décision du gouvernement d’arrêter la subvention de cette culture, dans le cadre de mesures visant à la réduction des dépenses. Antoine Khoury, directeur général de l’Office des céréales et de la betterave sucrière (OCBS), relevant du ministère de l’Économie, explique les nombreuses raisons qui ont poussé le gouvernement à décider à la levée de la subvention de cette culture, malgré l’impopularité de cette mesure auprès des agriculteurs. La levée de la subvention à la betterave sucrière en 2001 découle d’une décision politique, explique le directeur général. Mais les véritables raisons de cette décision sont nombreuses, dont la plus importante est liée à la politique de réduction des dépenses, entreprise par le gouvernement. Car la subvention à cette culture, consistant pour l’État à acheter l’entière production des agriculteurs, à fabriquer du sucre et à l’écouler sur le marché local, a entraîné un déficit budgétaire en aggravation perpétuelle. En effet, les superficies de betterave plantées ont grimpé de 10 000 dounoums en 1992 à 70 000 dounoums en 2000 et la production de sucre est passée de 4 000 tonnes en 1992 à 41 000 tonnes en 2000. «Pour la saison 2001-2002, les superficies plantées devaient logiquement atteindre les 100 000 dounoums, estime Antoine Khoury, et englober des régions qui n’ont jusque-là jamais planté la betterave». Cette augmentation de la production s’explique par le fait qu’en tant que culture subventionnée, la betterave sucrière constituait un refuge pour les planteurs, vu la crise dans le secteur agricole, car elle était reposante et leur assurait un revenu à la fois sûr et rentable. Hausse démesurée du prix de location des terres «Cette subvention, qui se voulait être un appui à l’agriculture, lui a été nuisible, enchaîne Antoine Khoury, car elle a augmenté le coût et le prix de revient de l’ensemble des cultures, vu la hausse démesurée des prix de location des terres arables». En effet, la location d’un dounoum de terre irriguée a dépassé les 150 dollars et atteint même les 200 dollars, constate-t-il. Par ailleurs, reprend-il, «la culture de la betterave a mis un terme à la concurrence, réduit l’initiative personnelle de l’agriculteur qui demandait davantage de subventions et fatigué la terre, les agriculteurs faisant fi du principe de rotation des cultures». Et M. Khoury de mentionner l’utilisation excessive d’engrais pour rentabiliser la production, mais aussi le rôle de l’unique usine de transformation de la betterave sucrière, dans le taux élevé de pollution des nappes phréatiques de la région et du lac Qaraoun. Usine qui a longtemps exercé un monopole sur le marché, imposant aux agriculteurs des prix exorbitants, malgré l’ancienneté de ses installations, avant d’être dirigée par l’État. Finalement, conclut le directeur, «la distribution des subventions était loin d’être équitable et nombreux étaient les agriculteurs qui utilisaient des noms d’emprunt, dans le but de planter des surfaces supérieures aux 150 dounoums tacitement autorisés, vu l’absence d’une loi réglementant cette agriculture. Aussi, les grands propriétaires terriens ont-ils été les seuls à profiter de la subvention de la betterave alors que le but recherché était d’aider les petits agriculteurs, qui, dans 85 % des cas, louaient à prix d’or les terres qu’ils cultivaient». Une subvention qui n’a pas atteint les objectifs recherchés Pour expliquer la subvention à la betterave, Antoine Khoury remonte à l’année 1959 durant laquelle la betterave sucrière était considérée comme une culture stratégique, de même que le blé. C’est la raison pour laquelle les États constituaient des réserves de blé et de sucre. C’est aussi la raison pour laquelle ces cultures, mais aussi le tabac, ont été sélectionnés par le gouvernement pour être encouragés. Certes, actuellement, les gens ont toujours besoin de pain et de sucre, mais les données ont changé. Les échanges commerciaux sont simples et rapides, alors que la concurrence favorise la baisse des prix. «De même, note M. Khoury, des raisons sociales ont, elles aussi, entraîné la subvention aux cultures. Avec l’apparition du phénomène d’exode des agriculteurs vers les villes et la création d’une ceinture de pauvreté dans les banlieues, il devenait urgent d’enraciner les cultivateurs dans leurs terres et de favoriser le développement des régions rurales, tant du point de vue commercial qu’économique». Et d’ajouter qu’aucune agriculture ne peut devenir concurrentielle, tant au niveau régional qu’international, si elle n’est pas subventionnée. D’ailleurs, précise-t-il, la betterave sucrière drainait annuellement sur le marché de la Békaa non moins de 40 milliards de livres libanaises, faisant travailler les banques, les commerces, les écoles, et développant ainsi toute la macro-économie de la région. En subventionnant la betterave sucrière, remarque le directeur, le gouvernement espérait réduire les superficies consacrées à certaines cultures dont l’écoulement était devenu difficile, comme la pomme de terre et la laitue, les protégeant ainsi. «Or, déplore-t-il, aucune culture n’a subi d’amélioration ou n’a pu devenir concurrentielle à cause de l’inexistence d’un critère essentiel, celui du rapport qualité-prix. En effet, les conditions de l’agriculture locale ne se prêtaient pas à un bon rapport qualité-prix vu les coûts trop élevés de location des terres, engendrés par la subvention, la cherté de la main-d’œuvre, mais aussi le manque de stratégie agricole du gouvernement pour l’ensemble du pays, tant au niveau des conseils aux paysans qu’au niveau de la mécanisation, de l’irrigation, de la pulvérisation d’engrais...». Enrichissement considérable des grands agriculteurs Quant à la betterave, si elle était rentable pour l’agriculteur, elle devenait pour le budget de l’État un gouffre sans fond. En effet, rappelle M. Khoury, suite à une mésentente entre la coopérative des producteurs de betterave sucrière et la direction de l’usine de transformation de celle-ci en sucre, l’État a entrepris d’acheter lui-même la production de betterave aux agriculteurs, de payer à l’usine le prix de la production et d’écouler le sucre sur le marché. De plus, l’utilisation par les agriculteurs de techniques agricoles modernes a augmenté leur production et en a amélioré la qualité. Ainsi, au départ, un dounoum de terre donnait entre 7 et 9 tonnes de betterave sucrière et rapportait au paysan près de 900 000 LL si le taux de sucre était moyen. Mais le taux de sucre étant souvent de 16 %, donc supérieur à la moyenne, les agriculteurs étaient payés 20 % de plus que le prix de base. La moindre parcelle d’un dounoum rapportait ainsi un minimum d’un million de livres au cultivateur alors que ses frais ne dépassaient pas 400 000 LL. «Cela n’était plus considéré comme étant une subvention à l’agriculture, mais plutôt du commerce», conclut Antoine Khoury, tout en ajoutant que les grands agriculteurs se sont véritablement enrichis grâce à ces subventions, alors que le petit agriculteur n’en a pas réellement profité, vu qu’il payait cher la location de la terre. Vu l’énormité des coûts de production, le prix de la tonne de sucre produit localement avait atteint des proportions énormes. En effet, le coût de la tonne fabriquée au Liban avoisinait les 1000 dollars avant la levée de la subvention, alors que le prix de la tonne importée s’était stabilisé autour de 250 dollars, frais de transport inclus. La différence était de 750 dollars par tonne. Afin d’écouler la production de sucre local, l’État a imposé aux commerçants l’achat d’un certain pourcentage de leurs besoins en sucre local à 500 dollars la tonne, pour avoir le droit d’importer le reste à 250 dollars la tonne, le pourcentage variant chaque année selon la production. En fait, précise M. Khoury, le consommateur supportait 250 dollars par tonne de sucre alors que l’État supportait les 500 dollars restants. Et d’ajouter que si le prix du sucre n’a pas encore baissé sur les rayons des supermarchés, c’est parce qu’il reste un stock de 40 000 tonnes de sucre local à écouler. Depuis l’arrêt de la subvention de la betterave sucrière, 3000 agriculteurs ont reçu des indemnités financières de l’État, dont le montant s’est élevé à près de 23 milliards de livres libanaises. Le prix de location des terres a diminué de moitié et baissera encore l’année prochaine, constate le directeur de l’Office des céréales et de la betterave sucrière, entraînant une baisse des coûts de production. «Nous sommes conscients que certains secteurs ont été touchés par la levée de cette subvention, notamment les commerces vivant grâce à la betterave, les propriétaires de machines agricoles, ainsi que les propriétaires terriens qui louaient leurs terres, conclut-il, mais nous espérons ainsi aider à l’amélioration des autres cultures, surtout dans le cadre du projet gouvernemental d’appui aux exportations agricoles». A.M.H. * * * Élie Skaff : une mesure qui porte atteinte aux grands propriétaires terriens Considéré comme étant l’un des plus grands propriétaires terriens de la Békaa, le député Élie Skaff condamne fermement la levée de la subvention à la betterave sucrière, accusant le gouvernement de gonfler les chiffres. «Cette mesure a pour but direct de porter atteinte aux propriétaires terriens, dit-il sans ambages. D’autant plus qu’elle a été adoptée par le gouvernement à la hâte, sans avoir fait l’objet d’une étude préalable. Je fais d’ailleurs partie des plus grands propriétaires terriens. On veut m’embêter», ajoute-t-il carrément. Et M. Skaff de préciser que si les producteurs de betterave sucrière ont été indemnisés, suite à la levée de la subvention, les propriétaires terriens et les commerçants n’ont, eux, reçu aucune compensation financière. Et de mettre en doute les chiffres communiqués par le directeur de l’Office des céréales et de la betterave sucrière, ajoutant que les pertes subies annuellement par l’État pour cette subvention ne dépassaient pas le chiffre de 5 millions de dollars. Par ailleurs, explique-t-il, «nous avons, certes, loué nos terres à 180 dollars le dounoum, mais le tiers nous reviennent seulement vu que nous assumons nous-mêmes les frais de mazout pour l’irrigation, mais aussi les divers services. De plus, ajoute-t-il, le Liban est un petit pays. C’est normal que le prix des terres y soit aussi élevé». Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de lever la subvention sur la betterave et non sur le tabac, alors que le tabac est nocif ? demande le député. Pourquoi s’est-il empressé de lever cette subvention aussi rapidement, et non progressivement, alors que l’Union européenne a fixé le délai à l’an 2005 pour l’ouverture des marchés ? Exposant sa conviction que toute agriculture doit être subventionnée par l’État afin de pouvoir prétendre faire face à l’importation, Élie Skaff déclare : «Il n’y a pas un État qui ne subventionne pas son agriculture, notamment les États-Unis». Et de déplorer le manque d’intérêt du gouvernement pour l’agriculture, à l’heure où l’urgence d’une politique de développement de ce secteur se fait cruellement sentir. «En effet, précise le député, 3000 familles d’agriculteurs vivaient de la betterave sucrière, et l’usine faisait travailler tous les gens de la région. Quant au reste des cultures, nous n’arrivons pas à les exporter car elles sont toutes plus chères que les cultures étrangères, qui, elles, sont généralement subventionnées». Et de dénoncer la vaine promesse faite par l’État, il y a 20 ans, de mettre sur pied un projet d’irrigation pour l’ensemble de la région et de tracer des routes agricoles. «Ce ne sont que des paroles en l’air, le gouvernement se désintéresse totalement de l’agriculture. Preuve en est, ajoute-t-il, l’absence du moindre projet de cultures de substitution à la plantation des stupéfiants». Déterminé à réagir face au problème qui le touche, au même titre que les autres grands propriétaires terriens, Élie Skaff pense se tourner vers l’éco-tourisme, mais aussi vers la plantation de vignobles. *** Un agriculteur dénonce l’indifférence de l’État En contrebas du mont Sannine encore enneigé, dans le caza de Baalbeck, le village de Kferdane étale fièrement ses immenses plaines colorées. Ali Hussein Zaayter est agriculteur. Avec l’aide de ses quatre fils et d’ouvriers journaliers, il cultive ses propres terres qui s’étendent à perte de vue. Depuis la levée de la subvention à la betterave sucrière, Ali est perplexe et anxieux, malgré une confortable situation que beaucoup lui envieraient. L’année passée, il a planté 155 dounoums de betterave sucrière qui lui ont rapporté des bénéfices de 20 %, le dounoum représentant à peu près 918 mètres carrés. «Certains agriculteurs qui avaient une grande expérience dans la culture de la betterave pouvaient gagner du 40 %, explique-t-il, car ils savaient comment augmenter leur production et améliorer le taux de sucre de la betterave. D’ailleurs un dounoum pouvait donner jusqu’à 9 tonnes de betterave, 7 tonnes étant déjà une bonne moyenne.» Malheureusement, regrette le cultivateur, le gouvernement a stoppé net la subvention en mars 2001. Et pourtant, cette culture représentait pour nous des revenus sûrs, car, à part le sucre qu’il est vrai, était plus cher que le sucre importé, on tirait de la betterave un fourrage très apprécié». La machine agricole qu’il avait payée 5 800 dollars pour planter les graines de betterave est désormais inutile car les prix de la betterave ont chuté de moitié. L’agriculteur a remercié la cinquantaine de travailleurs et travailleuses hebdomadaires qui venaient l’aider durant la récolte. «Les gens qui travaillaient pour moi crèvent la faim aujourd’hui et certains n’ont pas de quoi nourrir leurs enfants». Ali Zaayter a bien tenté de réagir et de planter du blé sur la terre qu’il avait réservée à la betterave, mais il était déjà trop tard car le blé doit être planté en novembre ou décembre au grand maximum pour être rentable. Le dounoum ne lui a donné que 200 kilos alors qu’il aurait du en avoir une tonne. «Six mois après m’avoir acheté ma production, raconte-t-il, le gouvernement m’a payé 400 LL le kilo, cela m’a tout juste remboursé le prix du mazout que j’avais utilisé pour irriguer ma terre». Et de faire montre de son appréhension quant à l’hypothétique levée de la subvention au blé. «Les rumeurs vont bon train, dit-il. Il paraît que le prix officiel du kilo de blé va passer de 400 LL à 300 LL. Que ferons-nous sans les quelques cultures subventionnées qui nous assurent des rentrées d’argent sûres ?» Ali ne semble pas être homme à se décourager, mais il reproche à l’État de donner de faux espoirs aux agriculteurs. «Ils ont vanté la culture du safran, dont le kilo vaudrait 12 000 dollars, nous encourageant à le planter. Nous nous sommes précipités pour remplir des demandes, mais n’avons rien reçu. Le pire, reprend Ali, c’est que le gouvernement privilégie certains agriculteurs au détriment d’autres. J’ai fait une demande auprès de l’État pour acheter des tubercules de pommes de terre à 500 dollars la tonne, mais ma demande a été refusée. Le prétexte donné était que la quantité disponible était limitée. J’ai dû me résoudre à les acheter au marché à 700 dollars la tonne, alors qu’un agriculteur bien introduit a reçu à lui seul 600 tonnes de graines». Si Ali a laissé une grande partie de ses terres en jachère, c’est tout simplement parce qu’il les plante en fonction de l’eau dont il peut disposer. ` Car dans cette région, l’eau est profondément enfouie dans la terre. Pour l’exploiter, il faut débourser énormément d’argent. «J’ai investi 100 000 dollars pour creuser un puits artésien et pour l’achat des machines nécessaires à pomper cette eau. Mais le résultat n’est pas à la mesure de mes espérances», regrette-t-il. «C’est pourquoi je dois me contenter de ne planter qu’une partie de mes terres», ajoute-t-il, se demandant pourquoi l’État n’envisage toujours pas de construire un réservoir d’eau pour les agriculteurs de la région. «Les autres, celles qui n’ont pas d’eau et qui sont rocailleuses, je les loue à 4 millions de livres par an à un éleveur de bovins». Ali a quand même planté des pommes de terre, des oignons, du blé, du tabac, des raisins, des oliviers et de l’orge. Mais la crise fait rage vu l’implacable concurrence, notamment celle qui vient de Syrie et d’Égypte, alors que l’État se réfugie dans l’indifférence. C’est pourquoi il envisage de se tourner vers des cultures plus rentables, en l’occurrence celle de la vigne à vin. Anne Marie EL-HAJJ
La levée de la subvention à la betterave sucrière suscite bien des remous depuis qu’elle a été soudainement décidée par le gouvernement, l’an dernier, alors que la tonne de sucre importé coûtait en moyenne 250 dollars, transport et taxes compris, et que la tonne de sucre produit localement avoisinait les 1 000 dollars. D’un côté, les instances officielles soulignent que cette mesure fait partie d’une série de dispositions visant à réduire les dépenses de l’État. De l’autre, propriétaires terriens et agriculteurs voient dans cette décision impopulaire un scandale politique de plus, ayant pour seul but d’affaiblir les notables et propriétaires terriens de la Békaa, mais aussi toute la macro-économie d’une région délaissée par le gouvernement. Car elle n’a été accompagnée d’aucune mesure visant...