Actualités - CHRONOLOGIE
Confédération helvétique - « Oui », mais de peu, à l’Onu lors du référendum Les Suisses abandonnent leur traditionnelle neutralité(photo)
le 04 mars 2002 à 00h00
Les Suisses ont abandonné leur traditionnelle neutralité en se prononçant dimanche, par «votation populaire» et à une courte majorité, en faveur de l’adhésion de la Confédération helvétique aux Nations unies. Selon une projection des résultats diffusée par la radio publique DRS, le camp du «oui» a réussi à rassembler 54,6 % des suffrages au niveau national, ainsi qu’une majorité dans 12 des 23 cantons, une double majorité indispensable pour ratifier cette proposition. «S’il y a un vainqueur dans ce scrutin, c’est notre pays», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Joseph Deiss, à la télévision suisse, bien que les résultats officiels de tous les cantons ne soient pas encore disponibles. Pour les partisans de l’adhésion à l’Onu, la Suisse ne pouvait plus se permettre sa politique isolationniste, ni de rester «à la marge» des évolutions du monde. Paradoxalement, la Suisse appartient déjà à la plupart des agences de l’Onu, comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Bien que la Confédération helvétique soit devenue l’un de principaux contributeurs de l’Onu, et qu’elle accueille au palais des Nations le siège européen de l’organisation, sa neutralité historique viscérale et son fort esprit d’indépendance l’ont empêchée jusque-là d’en devenir membre à part entière. Perte de souveraineté ? Si les sondages montraient, dès avant le référendum, qu’une majorité d’électeurs était en faveur de l’adhésion, la question subsistait sur le comportement de chaque canton. Le système de la double majorité donne en effet un poids important aux petits cantons germanophones, traditionnellement plus attachés à la neutralité. Le taux de participation, de 58 % environ, est relativement élevé par rapport à la moyenne des «votations», assez fréquentes dans la confédération. Les opposants à l’adhésion affirment qu’elle risque d’ébranler la souveraineté suisse et ferait de ce pays de 7,3 millions d’habitants un simple pion sur l’échiquier des grandes puissances. Christoph Blöcher, milliardaire devenu homme politique aux forts relents populistes, a mené la campagne pour le «non» en affirmant notamment que l’armée suisse pourrait être amenée à combattre sous le drapeau de l’Onu. Les opposants regrettent en outre que «l’organisation politique des Nations unies» soit dominée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité qui, seuls, possèdent un droit de veto. À quoi le gouvernement confédéral répond qu’il saura préserver sa neutralité même au sein des instances onusiennes. Les électeurs suisses avaient massivement rejeté cette adhésion en 1986 dans une proportion de trois voix contre une, mais les mentalités ont évolué depuis la fin de la Guerre froide, la Suisse s’ouvrant peu à peu au reste du monde.
Les Suisses ont abandonné leur traditionnelle neutralité en se prononçant dimanche, par «votation populaire» et à une courte majorité, en faveur de l’adhésion de la Confédération helvétique aux Nations unies. Selon une projection des résultats diffusée par la radio publique DRS, le camp du «oui» a réussi à rassembler 54,6 % des suffrages au niveau national, ainsi qu’une...
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