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AFGHANISTAN - L’armée US utilise les gros moyens pour venir à bout des derniers islamistes retranchés Résistance acharnée et désespérée d’el-Qaëda, cible de bombardements américains(photos)
le 04 mars 2002 à 00h00
Des avions américains ont bombardé dimanche pour la deuxième journée les forces du réseau el-Qaëda et des talibans dans l’est de l’Afghanistan, où l’attaque terrestre lancée la veille par des troupes afghanes s’est heurtée à la résistance du camp adverse. Assiégées dans les montagnes d’Arma, les forces d’el-Qaëda résistaient avec acharnement, selon des témoignages de soldats antitalibans postés à Gardez, capitale de la province du Paktia, à quelques dizaines de kilomètres de la zone des combats. Ces soldats ont raconté avoir été forcés de se replier, samedi, sous les tirs d’obus et de roquettes des assiégés, et ont affirmé que seuls des bombardements aériens massifs pourraient changer la donne. Hier, l’aviation américaine continuait de survoler intensivement les monts d’Arma, ainsi que la province de Logar, en direction du Nord-Ouest, où d’autres combats auraient éclaté. La situation au sol était difficile à évaluer. Les forces antitalibanes bloquaient l’accès au front. Mais des soldats ont expliqué que les combats avaient diminué d’intensité. Selon un responsable local, Gilani, fils du chef de guerre Padsha Khan, la progression des soldats afghans était «interrompue», après une journée de combats rendus plus difficiles encore par une neige épaisse, un mètre environ. Le Commandement central des forces américaines à Tampa (Floride) avait annoncé samedi qu’un militaire américain et deux soldats afghans avaient été tués. Un soldat afghan interrogé à Gardez a chiffré à six morts – cinq Afghans et un Américain – le bilan des combats de samedi. Les forces américaines n’ont pas donné de détails sur les opérations, un porte-parole militaire confirmant seulement que celles-ci «se poursuivaient au sud de Gardez» dimanche. «Les combats ont été intenses. Le nombre exact des forces ennemies retranchées dans un réseau de cavernes n’est pas connu», a déclaré le major américain A. C. Roper à Kandahar, base de la coalition internationale dans le sud de l’Afghanistan. Il a ajouté que les forces terrestres engagées comprenaient des combattants afghans, ainsi que des Américains et d’autres troupes de la coalition. Les forces afghanes, menées par plusieurs chefs de guerre locaux, avaient lancé samedi l’attaque terrestre. Celle-ci, couplée avec d’intenses bombardements aériens américains, les plus importants depuis le début de l’année, vise à liquider une poche de résistance formée de talibans et de volontaires étrangers d’el-Qaëda, qui ont échappé aux raids menés en Afghanistan par les Américains depuis le 7 octobre. Entre un et deux milliers de combattants formeraient cette poche de résistance, selon des estimations avancées par plusieurs soldats afghans. Les États-Unis ont annoncé avoir employé pour la première fois une bombe d’un nouveau type, dite «thermobarique», capable de répandre dans des casemates ou des grottes un mélange explosif qui est ensuite mis à feu et avoir détruit tout ce qui se trouve à l’intérieur de l’objectif. Plusieurs combattants de forces locales afghanes ont raconté qu’ils avaient été recrutés et entraînés par les Américains en prévision de cette opération visiblement planifiée bien à l’avance, et dont le Pentagone avait annoncé vendredi l’imminence, affirmant avoir repéré plusieurs centaines de combattants hostiles retranchés dans les montagnes d’Arma. Selon plusieurs soldats afghans ou responsables locaux, environ 30 conseillers militaires américains étaient aux côtés des forces afghanes. Un soldat, Mohammad Wali, 22 ans, a déclaré dimanche que les Américains avaient distribué des armes aux Afghans. «Les Tchétchènes et les Arabes sont là-haut dans les montagnes. Maintenant tout le monde veut se débarrasser d’el-Qaëda. Les Américains sont avec nous pour nous aider. Ils ont donné des armes à ceux qui sont allés se battre contre el-Qaëda», a-t-il dit. Un autre soldat afghan, blessé, a raconté qu’il avait rejoint le front pour empocher les 200 dollars mensuels que les Américains, a-t-il dit, donnent à ces combattants. Mais la conjugaison des bombardements et de l’offensive terrestre mettant à contribution, selon des responsables locaux, plus d’un millier de soldats afghans, n’était pas venue dimanche à bout de la résistance d’el-Qaëda. «La situation est à l’avantage d’el-Qaëda pour le moment. Ils tiennent les crêtes, ils peuvent voir tous nos mouvements et nous bombarder. Nous avons besoin d’un appui aérien. Au sol, nous sommes peu efficaces», racontait un soldat afghan, Saïd Zoher Suleiman Zoda. Bombe « thermobarique » contre caches souterraines L’armée américaine a indiqué en décembre dernier posséder une nouvelle arme puissante qui a été utilisée samedi pour la première fois sur un théâtre de combat en Afghanistan, une bombe «thermobarique» pouvant absorber l’oxygène des souterrains où pourraient encore se cacher les restes du réseau el-Qaëda et des talibans. Cette arme, guidée par laser, contient un explosif qui peut pénétrer profondément dans les grottes. Les responsables avaient indiqué que dix de ces nouveaux engins étaient acheminés en Afghanistan après un test réussi en décembre dans le désert du Nevada. Chaque bombe «thermobarique», également appelée explosif «air-fuel», contient deux engins explosifs et un produit chimique hautement inflammable qui envoie une onde mortelle dans les espaces clos tels que les grottes et les tunnels, sans les détruire. Lorsque la première charge de la bombe explose, a-t-on expliqué, le fuel est dispersé. La seconde charge fait alors exploser le nuage de fuel. Des experts ont indiqué que de telles bombes pourraient être beaucoup plus puissantes que des explosifs classiques, et davantage susceptibles de tuer d’éventuels fuyards cachés dans les grottes. Des versions plus anciennes de ce type de bombe ont été utilisées au Vietnam par les États-Unis et en Tchétchénie par la Russie. La nouvelle version, appelée BLU-118S, a été mise au point spécialement dans le but de la guerre contre le terrorisme, avaient affirmé les mêmes responsables du Pentagone. Les États-Unis ont également utilisé dans leur campagne en Afghanistan la plus puissante bombe de leur arsenal, une bombe de plus de six tonnes, – la BLU-82, surnommée «daisy-cutter» ou «coupeuse de marguerites».
Des avions américains ont bombardé dimanche pour la deuxième journée les forces du réseau el-Qaëda et des talibans dans l’est de l’Afghanistan, où l’attaque terrestre lancée la veille par des troupes afghanes s’est heurtée à la résistance du camp adverse. Assiégées dans les montagnes d’Arma, les forces d’el-Qaëda résistaient avec acharnement, selon des témoignages de...
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