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Actualités - CHRONOLOGIE

L’Iran embarrassé par l’initiative saoudienne

L’Iran, qui ne reconnaît pas Israël et préconise le retour de tous les réfugiés palestiniens, apparaît embarrassé par l’initiative de paix saoudienne, qu’il n’a pas formellement rejetée mais dans laquelle il ne voit «rien de nouveau». Le 27 février à Berlin, le chef de la diplomatie iranienne Kamal Kharazi avait estimé qu’il n’y avait «rien de nouveau» dans cette offre que le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel-Aziz compte présenter au sommet arabe de Beyrouth les 27 et 28 mars. M. Kharazi avait vu dans cette initiative un signe «du désespoir» prévalant dans la région. Vendredi, Radio-Téhéran, dans un bref commentaire, a repris une formule analogue. «Ce plan n’apporte rien de nouveau car il ne prévoit pas de solution pour un certain nombre de problèmes tel que celui des réfugiés», a indiqué Mohammad Sajedi, expert du Proche-Orient. L’offre saoudienne prévoit une normalisation complète des relations des pays arabes avec Israël en échange d’un retrait israélien total des territoires occupés depuis 1967. «De toute façon, le retrait des territoires occupés a toujours été une demande formulée à diverses occasions (...) notamment lors des sommets des chefs d’État arabes», a rappelé M. Sajedi. Dimanche, l’agence officielle iranienne Irna a donné la parole à plusieurs dirigeants palestiniens et libanais opposés à l’initiative du prince saoudien. «C’est pratiquement un cadeau aux Israéliens, car elle ne prend pas en compte le droit au retour des réfugiés» et «ce n’est pas un beau geste de la part du prince héritier», estime le vice-président du Conseil national palestinien Teissir Qobah. L’agence cite plusieurs responsables religieux chiites libanais qualifiant ce plan de «nouvelle concession» à Israël. Les médias iraniens observent une grande réserve sur cette initiative, faisant en revanche leur une sur l’intifada et l’engrenage de la violence en Israël, en Cisjordanie et Gaza. «L’Iran, qui considère la question palestinienne comme la question centrale du monde musulman, est embarrassé car il ne veut pas critiquer de front l’Arabie saoudite avec laquelle il s’est rapproché ces dernières années», souligne le politologue Iradj Rachti. «Mais il souhaite voir pris en compte son propre plan de paix, qui prévoit le retour de tous les réfugiés et un référendum sur l’avenir politique de la Palestine auquel prendraient part tous ceux, qu’ils soient musulmans, juifs, ou chrétiens, qui vivaient en Palestine en 1948, ainsi que leurs descendants», a-t-il ajouté. Deux quotidiens réformateurs ont appelé samedi le gouvernement à ne pas «rejeter» a priori l’offre saoudienne. «Il faut étudier ce plan à fond et nous déterminer alors», écrit Hayat-é-no, dirigé par Hadi Khameni, frère du guide de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei. «Ne rejetons pas ce plan pour des seules considérations de politique intérieure», avertit Norouz.
L’Iran, qui ne reconnaît pas Israël et préconise le retour de tous les réfugiés palestiniens, apparaît embarrassé par l’initiative de paix saoudienne, qu’il n’a pas formellement rejetée mais dans laquelle il ne voit «rien de nouveau». Le 27 février à Berlin, le chef de la diplomatie iranienne Kamal Kharazi avait estimé qu’il n’y avait «rien de nouveau» dans cette offre que le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel-Aziz compte présenter au sommet arabe de Beyrouth les 27 et 28 mars. M. Kharazi avait vu dans cette initiative un signe «du désespoir» prévalant dans la région. Vendredi, Radio-Téhéran, dans un bref commentaire, a repris une formule analogue. «Ce plan n’apporte rien de nouveau car il ne prévoit pas de solution pour un certain nombre de problèmes tel que celui des réfugiés», a...