Actualités - CHRONOLOGIE
JAPON - Plus de 19 000 entreprises ont fait faillite en 2001 Une nouvelle série de chiffres illustre les maux de l’économie nippone (PHOTO)
le 04 mars 2002 à 00h00
Recul ininterrompu des prix depuis 29 mois, hausse de 270 000 du nombre de chômeurs en un an, dépenses des ménages atones, les chiffres illustrent le cercle vicieux de la déflation dans lequel semble piégé le Japon. Les prix à la consommation baissent, grevant les bénéfices des entreprises, augmentant le poids de leur dette. Celles-ci annoncent les unes après les autres des plans de réductions d’effectifs qui gonflent les rangs des chômeurs, décourageant la consommation et faisant à nouveau pression sur les prix. Seul pays industrialisé dans une telle situation de déflation durable, le Japon est entré l’été dernier dans sa troisième récession – définie par deux trimestres consécutifs de contraction du produit intérieur brut (PIB) – en une décennie de stagnation économique. «Le Japon se trouve au bord d’une spirale déflationniste et il risque de s’y engager», avait averti en décembre le ministre chargé de la politique économique Heizo Takenaka. Des économistes à Tokyo estimaient dès janvier que c’était chose faite. Les prix à la consommation ont baissé de 1,4 % en janvier sur un an, marquant le 29e mois consécutif de recul. Calculé sur une année, l’indice des prix à la consommation, indicateur clé de l’inflation ou de la déflation, a baissé pendant trois ans de 1999 à 2001. Le taux de chômage, qui a atteint en juillet le seuil psychologique de 5 %, son plus haut niveau de l’après-guerre, a continué de croître, parvenant en novembre et décembre au record de 5,5 %. Le nombre de personnes à la recherche d’un emploi a atteint 3,44 millions, soit 270 000 de plus qu’un an auparavant, marquant un dixième mois consécutif de hausse. Le nombre de celles ayant un emploi a chuté de 660 000 en un an à 66,11 millions de personnes, la plus forte baisse jamais enregistrée depuis novembre 1974. De grands groupes, frappés par le recul de la demande mondiale de composants et d’équipements électroniques, tels que Hitachi, Toshiba ou Fujitsu, ont annoncé l’année dernière et cette année des plans de réductions massives d’emplois. Plus de 19 000 entreprises ont fait faillite au Japon l’an dernier, le chiffre le plus élevé depuis 1984, plaçant 2001 au deuxième rang depuis la guerre. Les banques continuent néanmoins à soutenir de grands groupes endettés, comme le cas du plan de sauvetage du géant de la distribution Daiei l’a récemment illustré. Les dépenses des ménages salariés japonais ont augmenté de 0,2 % en janvier sur un an après une baisse de 4,4 % le mois précédent, provoquée par une forte réduction des primes de fin d’année. Mais cette légère hausse «ne donne de toute manière pas d’impulsion forte pour une reprise durable», a commenté un responsable du gouvernement. Les plans de relance de l’activité menés par le passé, notamment par de vastes projets de grands travaux, ont contribué à porter la dette publique du Japon à 140 % du PIB, le ratio le plus élevé des pays industrialisés. Le Premier ministre Junichiro Koizumi, arrivé au pouvoir en avril, s’est engagé au contraire à limiter les dépenses de l’État. Il a promis de mettre en œuvre des réformes structurelles et de s’attaquer au problème des mauvaises créances qui minent le système bancaire japonais. Tokyo a annoncé mercredi un plan de lutte contre la déflation, qui a immédiatement suscité les critiques de parlementaires et économistes, estimant qu’il n’apportait rien de nouveau. La Banque du Japon, sur laquelle le gouvernement a fait ouvertement pression, a décidé le lendemain une augmentation des liquidités mises à la disposition du système financier. Les marchés ont peu réagi à ces deux initiatives largement anticipées, selon des courtiers. Le gouverneur de la BoJ a clairement signifié au gouvernement que la balle était désormais dans son camp et a jugé nécessaire une injection d’urgence de capitaux par l’État dans les banques, afin d’éviter une crise financière.
Recul ininterrompu des prix depuis 29 mois, hausse de 270 000 du nombre de chômeurs en un an, dépenses des ménages atones, les chiffres illustrent le cercle vicieux de la déflation dans lequel semble piégé le Japon. Les prix à la consommation baissent, grevant les bénéfices des entreprises, augmentant le poids de leur dette. Celles-ci annoncent les unes après les autres des plans de réductions d’effectifs qui gonflent les rangs des chômeurs, décourageant la consommation et faisant à nouveau pression sur les prix. Seul pays industrialisé dans une telle situation de déflation durable, le Japon est entré l’été dernier dans sa troisième récession – définie par deux trimestres consécutifs de contraction du produit intérieur brut (PIB) – en une décennie de stagnation économique. «Le Japon se trouve au bord...
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