INSOLITE - Des chiens pour la recherche de la truffe À la poursuite du diamant noir

Apprécié comme animal de compagnie, le chien n’en demeure pas moins un compagnon de travail très prisé pour la chasse, la garde des troupeaux, la défense... et la recherche de la truffe. L’utilisation de la gent canine pour la recherche du diamant noir date de l’Antiquité et il est particulièrement prisé aujourd’hui, aux dépens de la truie. En effet, s’il est courant de considérer le porc comme l’animal de prédilection pour ce travail, il n’en demeure pas moins très glouton, fin gourmet, et a une fâcheuse tendance à manger le tubercule formé par certains champignons et qui constitue un mets très recherché. La truffe se trouve généralement entre 5 à 30 centimètres sous terre. Quatre méthodes sont utilisées pour dresser les chiens-truffiers, selon la Société centrale canine (SCC). La récompense (friandise dissimulée avec une truffe), le jeu (le chien joue avec un objet contenant une truffe qui est ensuite dissimulé), l’imitation (le chien travaille avec un adulte) et l’accoutumance (le propriétaire badigeonne les mamelles de la chienne de jus de truffe afin que le chiot, dès sa naissance, soit accoutumé au goût). Quelques milliers de chiens, de toutes races, sont aujourd’hui dressés en France pour découvrir le précieux champignon. Pour sélectionner les chiens les plus aptes à la quête au diamant noir, des concours ont lieu et tous les chiens, y compris ceux dits «sans papier», peuvent y participer. Au vu des résultats, il apparaît que les chiens de berger, les teckels et labradors sont les plus prédisposés à rivaliser avec le verrat, selon la SCC. Mais, une seule race au monde, le lagotto romagnol, possède une aptitude innée pour la recherche du trésor noir et n’a pas besoin d’être dressé. Bernard Rion, éleveur, a été le premier à ramener d’Italie il y a cinq ans une chienne de cette race. Depuis, avec Etna et la fille de celle-ci, Perla, il récolte «quelque 20 kilos de truffes par an qui font le bonheur des restaurateurs du coin».De taille moyenne, la robe blanche ou marron, un poids oscillant entre 12 et 15 kilogrammes, d’apparence rustique, ce chien au poil frisé ressemble à un caniche mais il a la particularité de posséder des griffes rétractables «qu’il sort pour gratter la truffe», explique M. Rion. Son système olfactif est tel qu’il ne «sélectionne que les bonnes truffes, mûres à point», assure-t-il. Aujourd’hui, on ne compte qu’une quarantaine de lagotto romagnol en France, mais «nous espérons que cet excellent compagnon doux et sociable va rencontrer de plus en plus de succès auprès des trufficulteurs», souligne Jean-Claude Hermans, vice-président du club des chiens d’eau.