Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Madagascar Ravalomanana brave la loi martiale et présente son « gouvernement »

Marc Ravalomanana, le «président autoproclamé» de Madagascar, a bravé hier la loi martiale décrétée la veille par le président sortant Didier Ratsiraka, en présentent son «gouvernement» à Antananarivo. En ville, ses partisans ont manifesté, comme chaque jour, et continué de tenir des barrages sauvages qui perturbent la circulation. Les forces de l’ordre sont restées quasi absentes, comme depuis le début de la crise née du refus du maire d’Antananarivo de participer au second tour de l’élection présidentielle. Il estime l’avoir gagnée dès le premier tour, le 16 décembre, avec plus de 52 % des voix. Le gouverneur militaire d’Antananarivo nommé dans le cadre de la loi martiale, le général Léon-Claude Raveloarison, a déclaré que des négociations étaient «déjà en cours» entre les camps de MM. Ratsiraka et Ravalomanana, pour une issue sans effusion de sang. À Paris, le gouvernement français a estimé hier que «seule la reprise du dialogue peut permettre de dégager une solution politique», et a encouragé les deux camps rivaux à «bien accueillir une nouvelle mission de l’Organisation de l’unité africaine (OUA)». Le «gouvernement» d’opposition du «Premier ministre», Jacques Sylla, a été nommé par «décret présidentiel» et «vu la Constitution», a déclaré M. Ravalomanana en présentant son équipe ministérielle. Elle compte seize ministres et un secrétaire d’État, dont une femme, pour la plupart des nouveaux noms sur la scène politique malgache. Dans l’après-midi, «d’intenses tractations» ont été menées entre les conseillers de M. Ravalomanana et des généraux, dont certains lui ont déjà fait allégeance, selon un de ses proches. «Il s’agit de postes-clés, tout particulièrement celui de la Défense, où nous voulons tout faire pour nommer une personnalité qui recueille l’assentiment de la majorité de l’armée», a-t-il expliqué. Dans chaque camp, et de sources diplomatiques, on confirme que l’actuel ministre des Forces armées de M. Ratsiraka, le général Marcel Ranjeva, qui bénéficie d’une grande confiance dans l’armée, est très «courtisé». «La loi martiale ne nous concerne pas, nous ne sommes pas inquiets», a déclaré M. Ravalomanana à l’Hôtel de Ville. «Le gouvernement vient juste d’être nommé, nous allons progressivement prendre le pouvoir effectif», a renchéri son «Premier ministre», Jacques Sylla. «L’armée a déclaré à plusieurs reprises qu’elle resterait neutre, nous avons confiance en elle», a-t-il ajouté. Sur la place du 13-Mai, la mobilisation des partisans de M. Ravalomanana semblait moins importante que d’habitude. Mais le 1er du mois est jour de paie pour les fonctionnaires, et, de fait, plusieurs centaines d’entre eux étaient réunis devant les bâtiments du Trésor, attendant de toucher traitements et pensions.
Marc Ravalomanana, le «président autoproclamé» de Madagascar, a bravé hier la loi martiale décrétée la veille par le président sortant Didier Ratsiraka, en présentent son «gouvernement» à Antananarivo. En ville, ses partisans ont manifesté, comme chaque jour, et continué de tenir des barrages sauvages qui perturbent la circulation. Les forces de l’ordre sont restées quasi absentes, comme depuis le début de la crise née du refus du maire d’Antananarivo de participer au second tour de l’élection présidentielle. Il estime l’avoir gagnée dès le premier tour, le 16 décembre, avec plus de 52 % des voix. Le gouverneur militaire d’Antananarivo nommé dans le cadre de la loi martiale, le général Léon-Claude Raveloarison, a déclaré que des négociations étaient «déjà en cours» entre les camps de MM....