La Force de stabilisation de l’Otan en Bosnie est passée à la vitesse supérieure hier en lançant pour la deuxième fois en 48 heures une opération musclée dans le sud-est de la Bosnie pour tenter, de nouveau en vain, de retrouver et d’arrêter l’homme le plus recherché par le Tribunal pénal international de La Haye, Radovan Karadzic. Comme ils l’avaient fait la veille, les militaires de la Sfor, appuyés par des hélicoptères et des véhicules blindés, ont une nouvelle fois perquisitionné sans succès une région proche de la ville de Celebici, à 70 km au sud-est de Sarajevo, non loin de la frontière avec le Monténégro. Les militaires ont notamment fouillé Celebici et les villages de Zavajt et Mestrevac, en interdisant pendant plusieurs heures tout déplacement à la population. Mais sans plus de succès que la veille. Selon la Sfor, de nouvelles informations indiquaient que Karadzic, qui «n’était pas là» lors du raid de jeudi, se trouvait encore vendredi dans la région. Le double échec essuyé par la force de maintien de la paix n’a pas entamé sa détermination. Elle a aussitôt annoncé qu’elle poursuivrait ce genre d’opération et elle a souligné, dans un communiqué publié après le raid, qu’il s’agissait pour elle de montrer qu’elle s’engageait résolument dans la traque des suspects de crimes de guerre présents sur le territoire bosniaque. La région où ont eu lieu les deux raids est souvent mentionnée comme la cachette préférée de Radovan Karadzic, ancien leader des Serbes de Bosnie, et inculpé de génocide par le Tribunal pénal international pour son rôle dans la guerre de Bosnie de 1992-95, notamment le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica. D’origine monténégrine, le fugitif peut facilement passer la frontière difficile à surveiller entre la Bosnie et le Monténégro. Il lui est facile de changer souvent de domicile dans cette région, où il compte beaucoup de sympathisants. Pendant son premier raid jeudi, la Sfor a découvert trois importantes caches d’armes dans les endroits où elle a perquisitionné. Ces nouvelles opérations musclées, organisées avec l’appui d’hélicoptères et de véhicules blindées et menées par des hommes cagoulés, contrastent avec l’attitude plus discrète observée jusqu’ici par la Sfor dans ses recherches. Un autre Serbe de Bosnie, l’ancien chef militaire Ratko Mladic, figure aussi sur la liste des personnes les plus recherchées par le TPI. Mais il serait caché, selon la plupart des informations qui le concernent, près de Belgrade, en Serbie, dans une zone qui ne relève pas de la compétence de la Sfor.