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Actualités - CHRONOLOGIE

Pakistan - Une quarantaine de tueurs à gages « entraînés et motivés pour agir contre les chiites » Menace terroriste après le retour d’Afghanistan d’un groupe d’extrémistes

Des responsables policiers ont mis en garde vendredi contre une menace terroriste accrue au Pakistan, après le massacre dans une mosquée à Rawalpindi et l’agression d’un leader chiite, désignant des groupes d’extrémistes sunnites de retour d’Afghanistan. «La police a reçu l’ordre d’arrêter les personnes soupçonnées de liens avec les groupes extrémistes», a déclaré vendredi soir le ministre des Affaires religieuses du Punjab, Tahir Mahmood Ashrafi, à l’issue d’une réunion de hauts responsables de cette province de l’est du Pakistan, où la sécurité était renforcée depuis plusieurs jours. Le gouvernement du Punjab, où se trouve Rawalpindi, a «décidé d’agir fermement contre tous ceux qui auraient accordé une protection aux terroristes agissant pour des motifs religieux», a ajouté M. Ashrafi. La violence entre communautés religieuses «constitue une menace croissante parce que ces terroristes se sont infiltrés au Pakistan depuis l’Afghanistan», où ils avaient rejoint la milice fondamentaliste sunnite des talibans, avait affirmé plus tôt vendredi le chef de la police du Punjab, Malik Asif Hayat. Il avait précisé que «la surveillance et les mesures de sécurité avaient été renforcées autour des cibles potentielles» d’attaques terroristes. Selon un haut responsable policier, une quarantaine de «tueurs à gages» appartenant au groupe sunnite Lashkar-i-Jhangvi, interdit depuis août 2001, sont revenus au Pakistan depuis la chute des talibans en décembre. «Ce sont des tueurs très dangereux, ils sont entraînés et motivés pour agir contre les chiites. Les récents incidents dans le Punjab et à Karachi montrent qu’ils se déplacent et cherchent des cibles», a affirmé ce responsable, parlant sous le couvert de l’anonymat. Il a ajouté que la tête de ces hommes a été mise à prix à hauteur de 30,3 millions de roupies au total (530 000 dollars). L’Afghanistan, dirigé entre 1996 et 2001 par la milice fondamentaliste sunnite des talibans, alors soutenue par Islamabad, a servi de sanctuaire à des extrémistes venus du Pakistan. Une cinquantaine d’interpellations De nombreux observateurs soulignent le risque que la violence sectaire ne devienne plus difficile à contrôler au Pakistan, du fait du retour de ces combattants, aujourd’hui mêlés à la société pakistanaise et à la nébuleuse des groupes extrémistes qui rassembleraient plusieurs dizaines de milliers de militants. La plus grave manifestation de violence des derniers mois, à motifs religieux, selon la police, et attribuée à des extrémistes sunnites, a visé mardi une mosquée chiite de Rawalpindi, où 11 fidèles ont été tués et 14 blessés par deux hommes qui ont pris la fuite. La communauté chiite représente un peu plus de 20 % des 145 millions d’habitants du Pakistan, pays majoritairement sunnite. La police a désigné le Lashkar-i-Jhangvi, ainsi qu’un autre groupe sunnite, le Sipah-i-Sahaba Pakistan (SSP), dont le premier est une émanation, comme responsables présumés du massacre. Une cinquantaine de militants sunnites ont été interpellés pour interrogatoire dans le cadre de l’enquête, a annoncé la police vendredi. Aucun élément de preuve n’a cependant été rendu public jusqu’à présent. Les autorités ont également attribué à des extrémistes sunnites une agression commise jeudi contre un leader chiite, Baqir Hussain Shah, blessé par balles par des inconnus dans une autre ville du Punjab, Sialkot. La police craint à présent de nouvelles attaques sectaires, notamment à l’approche du mois saint chiite de moharram qui doit débuter dans deux semaines. À Karachi, la grande ville portuaire du sud du Pakistan, la police avait évoqué jeudi la possibilité d’un acte terroriste à propos de l’attaque d’un fourgon cellulaire qui avait fait deux morts, un policier et un détenu, et huit blessés. Ce fourgon transportait plus de 40 détenus, dont des membres du SSP. L’enlèvement à Karachi, en janvier, par des militants islamistes, du journaliste américain Daniel Pearl, assassiné par la suite, puis l’attaque de Rawalpindi ont mis en lumière les difficultés du gouvernement militaire pakistanais à lutter contre l’extrémisme islamiste, malgré l’opération coup de poing lancée en janvier par le président Pervez Musharraf.
Des responsables policiers ont mis en garde vendredi contre une menace terroriste accrue au Pakistan, après le massacre dans une mosquée à Rawalpindi et l’agression d’un leader chiite, désignant des groupes d’extrémistes sunnites de retour d’Afghanistan. «La police a reçu l’ordre d’arrêter les personnes soupçonnées de liens avec les groupes extrémistes», a déclaré...