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Actualités - CHRONOLOGIE

Inde - Report de la construction d’un temple à la place d’une ancienne mosquée Violences confessionnelles au Gujarat : 280 morts (PHOTO)

L’armée a été déployée vendredi dans l’État du Gujarat (ouest) où près de 280 personnes ont été tuées dans les pires affrontements entre communautés religieuses qu’ait connus l’Inde en dix ans. Un espoir d’accalmie est cependant apparu avec l’offre d’un groupe extrémiste de reporter le projet de construction d’un temple sur le site d’une mosquée rasée par des fanatiques hindous à Ayodhya (Uttar Pradesh, nord), au centre des violences avec la minorité musulmane. L’armée a commencé à patrouiller vendredi dans les rues d’Ahmedabad, capitale économique du Gujarat, où de nombreuses nouvelles victimes ont été dénombrées au troisième jour des troubles. La déflagration a été provoquée par l’incendie, par des musulmans mercredi, d’un train ramenant des extrémistes hindous d’Ayodhya. L’attaque a fait 58 morts, la plupart des femmes et des enfants. Depuis, 218 personnes au moins ont ensuite été tuées au Gujarat, dont 138 à Ahmedabad, selon la police. Avec 246 morts et un bilan qui risque de s’alourdir encore, il s’agit des pires affrontements entre musulmans et hindous depuis 1992 dans un pays où les relations entre les deux communautés religieuses restent tendues malgré le caractère officiellement laïque de l’État. Dans un geste d’apaisement, le groupe de droite du Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil hindou mondial) a dit qu’il pourrait remettre à plus tard la construction d’un temple sur le site d’une mosquée, la mosquée Babri du XVIe siècle, détruite en 1992 à Ayodhya par des fanatiques. Le VHP avait menacé de commencer les travaux le 15 mars, au risque de relancer le conflit, alors que 2 000 personnes avaient péri à l’époque. L’organisation a cependant posé plusieurs conditions. Elle réclame notamment d’être autorisée à construire son temple dans les trois mois sur un site proche de l’ancienne mosquée. Malgré un couvre-feu décrété après l’attaque du train, la police n’a pu empêcher des représailles à Ahmedabad et ailleurs. Brûlés vifs Des boutiques, des restaurants, des maisons de musulmans et des mosquées ont été saccagés jeudi alors que des familles brûlaient vives dans leurs maisons incendiées. Plus de 2 000 personnes ont été impliquées vendredi dans de nouveaux affrontements à coups de barres de fer, d’armes blanches et de clubs de hockey. «C’est terrifiant. Même des femmes sont armées», a dit un témoin. L’armée est intervenue pour prêter main-forte aux policiers débordés et parfois accusés de complicité avec les hindous. «Neuf colonnes de soldats ont été déployées» à Ahmedabad, a dit le chef de la police, le commissaire P.C. Pande. Le ministre indien de la Défense George Fernandes supervise l’opération sur place. Des soldats devaient également patrouiller trois autres villes du Gujarat, Baroda, Godhra et Rajkot. Les autorités craignaient une extension des violences après que le VHP eut appelé à une grève générale vendredi pour protester contre le massacre des passagers du train qui ramenait ses militants d’Ayodhya. Les forces de sécurité ont été mobilisées dans le pays, et le conflit est semble-t-il resté limité au Gujarat. Aucune victime n’avait été signalée ailleurs en dépit d’incidents sporadiques en différents endroits. À Bombay (ouest), la police a déclaré que des trains avaient étaient stoppés par des militants mais que la situation était sous contrôle après 245 arrestations préventives. À Ayodhya, des milliers d’extrémistes ont paradé en faveur de leur temple, mais la police a bloqué tout nouvel afflux de nouveaux militants. Au Pakistan, la police a renforcé la sécurité autour des temples de la petite communauté hindoue de Karachi (sud) afin de prévenir des troubles après la prière du vendredi en réaction aux violences au Gujarat voisin. Le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee avait reporté dès mercredi un voyage qu’il devait effectuer en Australie pour assister au sommet du Commonwealth qui s’y ouvre aujourd’hui.
L’armée a été déployée vendredi dans l’État du Gujarat (ouest) où près de 280 personnes ont été tuées dans les pires affrontements entre communautés religieuses qu’ait connus l’Inde en dix ans. Un espoir d’accalmie est cependant apparu avec l’offre d’un groupe extrémiste de reporter le projet de construction d’un temple sur le site d’une mosquée rasée par des fanatiques hindous à Ayodhya (Uttar Pradesh, nord), au centre des violences avec la minorité musulmane. L’armée a commencé à patrouiller vendredi dans les rues d’Ahmedabad, capitale économique du Gujarat, où de nombreuses nouvelles victimes ont été dénombrées au troisième jour des troubles. La déflagration a été provoquée par l’incendie, par des musulmans mercredi, d’un train ramenant des extrémistes hindous d’Ayodhya....