«La morale, c’est de vivre pleinement son humanité en respectant celle de l’autre». C’est ainsi que sayyed Mohammed Hussein Fadlallah a entamé hier son intervention sur «L’éthique médicale et la bioéthique», au campus des sciences médicales de l’Université Saint-Joseph à l’intention des étudiants en éthique médicale. Étaient notamment présents le ministre des Déplacés, Marwan Hamadé, le député Mohammed Raad, l’ancien ministre Nasser Saïdi, la directrice générale du ministère des Affaires sociales, Neemat Kanaan, ainsi que de nombreuses personnalités du monde politique, religieux et social. «La relation entre la religion et la médecine est un sujet qui a été longuement débattu par les ulémas lorsqu’ils ont parlé de la science des religions et de la science du corps. Ainsi, lorsqu’on aborde la médecine du point de vue islamique, nous remarquons que c’est la religion qui est au service de l’homme et non le contraire», a poursuivi le dignitaire religieux. «La morale ne peut être dissociée selon les professions», ajoute sayyed Fadlallah. «Ainsi, le médecin doit se dépenser et s’investir totalement pour sauver la vie de ses patients. Car être médecin, c’est vivre une vocation et non une fonction mécanique.» «En conséquence, est-ce que le médecin doit révéler à son patient le secret de sa maladie ?», s’est demandé le dignitaire religieux qui a expliqué, dans ce contexte, que la révélation de ce secret peut tuer un homme plus que les armes. Il est donc nécessaire que le médecin garde ce secret pour lui-même ou qu’il le partage avec les proches du patient pour mieux l’aider. Évoquant le clonage, sayyed Fadlallah a estimé que cette science a révélé le secret de la fabrication de l’homme et non celui de sa création. «Le clonage ne se heurte pas à la doctrine religieuse mais au sens commun», a-t-il affirmé. «Pourquoi diaboliser tout ce qui est nouveau ?», s’est-il demandé. Et d’affirmer : «On ne doit pas condamner la science si elle avance des données hors du commun. Le chemin de la foi passe par la science. Nous ne voyons aucun inconvénient à modifier les gènes si c’est dans l’intérêt de l’homme.» Au sujet de l’avortement, le dignitaire religieux a expliqué qu’il est justifié dans deux cas : si la grossesse met en danger la vie de la maman et si la femme se trouve en état de légitime défense. Par contre, l’uléma condamne l’avortement si le fœtus souffre d’une malformation. «Dans ce cas, nous devons alors tuer tous ceux qui souffrent d’un handicap quelconque», a-t-il dit, ajoutant que sur le plan du principe, il ne trouve aucun inconvénient à la fécondation in vitro ou au système de bébé-éprouvette. Sayyed Fadlallah poursuit son intervention en précisant que sur le plan du principe, il encourage le don d’organes. Mais quand cet acte humanitaire doit se faire d’un donateur vivant, il faut que la vie de ce dernier ne soit pas mise en danger. À toutes ces prises de position avant-gardistes, l’uléma conclut sa conférence en condamnant l’euthanasie : «La vie doit se défendre elle-même ou s’éliminer elle-même, l’homme ne peut pas y mettre fin. Je ne comprends pas comment l’euthanasie peut être une miséricorde». N.M.
«La morale, c’est de vivre pleinement son humanité en respectant celle de l’autre». C’est ainsi que sayyed Mohammed Hussein Fadlallah a entamé hier son intervention sur «L’éthique médicale et la bioéthique», au campus des sciences médicales de l’Université Saint-Joseph à l’intention des étudiants en éthique médicale. Étaient notamment présents le ministre des Déplacés, Marwan Hamadé, le député Mohammed Raad, l’ancien ministre Nasser Saïdi, la directrice générale du ministère des Affaires sociales, Neemat Kanaan, ainsi que de nombreuses personnalités du monde politique, religieux et social. «La relation entre la religion et la médecine est un sujet qui a été longuement débattu par les ulémas lorsqu’ils ont parlé de la science des religions et de la science du corps. Ainsi, lorsqu’on...