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Actualités - REPORTAGE

ART FLORAL - Un décorateur britannique a exposé au « Phoenicia » à l’invitation d’une société libanaise Kenneth Turner, un artiste qui jongle avec fleurs, fruits, plantes, arbres… pour faire des étincelles (photos)

De ses mains magiques, le Britannique Kenneth Turner, décorateur spécialiste en art floral jouissant d’une renommée internationale, a radicalement transformé une des salles de l’exposition «Wedding Fair» au «Phoenicia». Fleurs, bougies, verdure, pommes, bananes, choux, vaisselle fine… c’est un petit bout de paradis qui s’est offert aux sens des visiteurs au stand de «Alpha Oméga Services» (AOS), la compagnie libanaise qui a invité l’artiste anglais au Liban. Or, le personnage est loin d’être banal : qui n’a pas remarqué la mode des fruits et des légumes (notamment les choux verts) qui a envahi les arrangements depuis quelque temps ? C’est l’une des innovations nées de l’imagination fertile de ce véritable créateur. Un artiste autant qu’un chef d’entreprise dont le travail rime avec passion, et qui court le monde pour apporter sa touche bien spéciale à toutes sortes d’événements. Kenneth Turner possède une entreprise en Grande-Bretagne qui s’occupe de décoration florale et d’organisation d’événements. «Nous décorons des maisons, des palais, partout dans le monde, raconte-t-il. Nous avons lancé nos propres produits : les senteurs Kenneth Turner, les bougies, les savons, les parfums d’ambiance. Il existe quatre senteurs en tout et pour tout». D’où tire-t-il son inspiration ? Qu’est-ce qui rend son travail unique et qui a fait sa réputation dans le monde ? «J’étais le premier à enrichir l’art floral par l’utilisation de toutes sortes de matières premières provenant de la campagne, souligne M. Turner. J’ai transposé la campagne à la ville. J’ai introduit les arbres, rendu plus commune l’utilisation des bougies… Ce sont tout simplement des idées auxquelles personne n’avait pensé auparavant». Ce n’est pas un hasard si M. Turner a cherché son inspiration dans la belle nature de son pays. C’est à la campagne qu’il est né, et c’est à ses origines qu’il a fait appel pour trouver son originalité. «J’ai tout de suite compris le potentiel des espèces végétales rencontrées dans les zones rurales, soutient-il. J’ai décoré des salles de bal avec des arbrisseaux en fleur et des arbres de toutes sortes, adopté les bougies et les candélabres dans les centres de table. J’ai même pensé à modifier en conséquence les nappes de table, les chaises, la porcelaine… Ce sont des idées qui n’avaient jamais encore été mises en pratique». M. Turner a également été le premier à orner ses arrangements de fruits, voire de légumes. Une idée qui s’est répandue comme une traînée de poudre. Comment de telles innovations ont-elles été accueillies par le public ? «Il en était fou, tout simplement», dit-il. Après des études d’horticulture en Irlande, M. Turner, qui a vingt-cinq ans de métier, a travaillé dans une grande compagnie en Grande-Bretagne, faisant office de chef du département de décoration florale durant dix ans. «Puis j’en ai eu marre d’avoir des femmes pour patrons, souligne-t-il, non sans humour. J’ai décidé de m’établir à mon compte, même si c’était pour commencer avec une simple boutique de fleuriste». C’est à ce stade de sa vie qu’en compagnie d’une amie, il trouve un petit local de fleuriste derrière l’hôtel Claridge’s, à Londres, et lance sa propre entreprise. Les Rolls-Royce et les célébrités ont alors commencé leur ballet devant le modeste local de ce qui devait devenir l’une des compagnies de décoration florale les plus prestigieuses du monde. «Au début, nous n’avions loué que le sous-sol, mais nous étions bientôt en mesure d’occuper également la boutique au-dessus, raconte l’artiste, une pointe de fierté dans la voix. Les stars de cinéma et autres célébrités ont commencé à faire leur apparition chez nous, et notre petite entreprise a grandi. C’était une époque fabuleuse». Résultats charmants pour budgets variables Comment se passe la conception des projets ? Tient-il davantage compte de son intuition ou des exigences de ses clients ? «Généralement, les clients commencent par téléphoner ou par passer à la boutique, dit-il. Pour ma part, je dois savoir dans quel genre d’endroit est prévu l’événement : il peut s’agir d’un zoo, d’un manoir à la campagne, ou encore d’un chalet aux Alpes… Nous nous mettons d’accord sur la procédure à suivre, en cherchant à tirer parti au maximum de l’endroit à décorer. Nous discutons de ce que nous aimerions réaliser au niveau des fleurs et plantes à choisir, des couleurs… Évidemment, les clients ont différents caractères : certains sont malléables et il est facile de traiter avec eux. D’autres prétendent tout savoir et il faut alors les guider de manière diplomatique». L’organisation des événements et la réalisation du projet peuvent durer jusqu’à six mois ou un an, selon l’importance des préparatifs. Sa fleur préférée ? «Toutes les fleurs fraîches sont belles, répond-il sans hésitation. En été, le choix des fleurs est très grand et on peut en associer différentes espèces. Mais j’aime tout autant mélanger plusieurs tons de verts». Les fleurs qu’il utilise proviennent en grande majorité de Hollande, d’Italie et de Grande-Bretagne. Préfère-t-il l’harmonie ou les contrastes de couleurs dans ses arrangements floraux ? «Mes goûts vont des tons les plus éclatants et les associations les plus insolites aux décorations en seule couleur blanche», affirme M. Turner. Ainsi, dans le stand d’AOS au Phoenicia, qu’il avait superbement décoré, la table du milieu n’était ornée que de blanc et de couleur argentée, alors que les quatre coins regorgeaient de couleurs tout en correspondant à des thèmes différents : influence exotique, air de campagne… Les pays dans lesquels le créateur a laissé sa griffe ne se comptent plus. Il a ouvert une branche de son entreprise au Japon et des écoles d’art floral à Londres même et à Tokyo. L’année passée, l’équipe de M. Turner s’est déplacée en Irlande, à Houston (États-Unis), au Maroc et au Japon. S’il ne se déclare pas particulièrement inspiré par notre flore méditerranéenne, il avoue cependant avoir été frappé par les richesses naturelles de Singapour et de Djakarta, ainsi que de Tokyo, qu’il trouve «sensationnelle. Nous nous déchaînions dans les superbes marchés de la ville», raconte-t-il avec un sourire. Travailler avec Kenneth Turner revient-il invariablement très cher ? «Les budgets qui nous sont alloués peuvent être très variables, assure-t-il. On peut parfaitement me demander de faire de mon mieux avec un budget donné. Je peux proposer plusieurs alternatives à mon client et obtenir un résultat tout aussi impressionnant avec relativement peu d’argent». Comme elle se charge de l’organisation des événements de A à Z (bandes musicales, décoration…) et que son œuvre requiert une très grande variété d’expertises, l’équipe de Turner est hétéroclite : électriciens, bâtisseurs, menuisiers, experts en éclairage, sans compter un bon groupe de travailleurs, «et je veux bien dire des travailleurs, pas des enfants gâtés, qui n’ont pas leur place parmi nous !». Il ajoute : «L’ambiance est très détendue. Nous passons du bon temps et nous rions beaucoup. Mais quand il s’agit de travail, nous retrouvons illico notre sérieux». Kenneth Turner, qui n’avait jamais exercé ses talents au Liban avant l’exposition au Phoenicia, espère récidiver désormais avec ses partenaires libanais, «des gens charmants, quasiment une famille». Coopération avec une agence libanaise Quiconque au Liban ou dans le reste du Moyen-Orient veut avoir recours aux services de l’artiste britannique en décoration florale, Kenneth Turner, et son entreprise devra dorénavant passer par la société «Alpha Oméga Services» (AOS). AOS se spécialise dans l’organisation d’événements et s’est récemment lancée dans celle des mariages au Liban, après l’avoir fait à l’étranger. Elle coopère avec les spécialistes locaux en art floral mais peut faire appel, à la demande du client, aux services de M. Turner et de son équipe. Tout dépend, évidemment, du style recherché, des exigences du client et, également, du budget. Pour plus d’informations, il est possible de consulter le site Internet de la compagnie, www.aosevents.com Suzanne BAAKLINI
De ses mains magiques, le Britannique Kenneth Turner, décorateur spécialiste en art floral jouissant d’une renommée internationale, a radicalement transformé une des salles de l’exposition «Wedding Fair» au «Phoenicia». Fleurs, bougies, verdure, pommes, bananes, choux, vaisselle fine… c’est un petit bout de paradis qui s’est offert aux sens des visiteurs au stand de «Alpha Oméga Services» (AOS), la compagnie libanaise qui a invité l’artiste anglais au Liban. Or, le personnage est loin d’être banal : qui n’a pas remarqué la mode des fruits et des légumes (notamment les choux verts) qui a envahi les arrangements depuis quelque temps ? C’est l’une des innovations nées de l’imagination fertile de ce véritable créateur. Un artiste autant qu’un chef d’entreprise dont le travail rime avec passion, et...