Les Grammy Awards, principales récompenses musicales aux États-Unis, ont mis en évidence mercredi à Los Angeles une nouvelle venue dans le monde du rhythm and blues, Alicia Keys, et la musique traditionnelle, country et bluegrass, avec la bande originale du film des frères Coen, «O Brother, Where Art Thou». Récompensée par cinq statuettes d’or en forme de grammophone, dont celle de révélation de l’année, Alicia Keys a été la triomphatrice de la soirée, supplantant les jeunes chanteuses India.Marie ou la diva pop canadienne Nelly Furtado, mais surtout les mégastars irlandaises du groupe de rock U2 qui, malgré huit nominations, n’ont remporté que quatre récompenses. Alicia Keys a remporté toutes les récompenses de la catégorie rhythm and blues, privant India.Marie, pourtant nominée sept fois et ayant vendu des millions d’exemplaires de son album Video, de la moindre statuette. Le prestigieux Grammy de l’album de l’année a récompensé, à la surprise générale, des musiciens quasi inconnus du grand public avant la sortie, l’an dernier, du film des frères Coen, O Brother, Where Art Thou. Ces chansons traditionnelles de country music et de bluegrass ont rencontré un nouveau public, la bande originale du film s’est vendue à des millions d’exemplaires, leurs concerts affichent complet aux quatre coins des États-Unis. Le disque a permis au chanteur country Ralph Stanley, 75 ans, de sortir de l’oubli et de remporter le Grammy de meilleure chanson dans la catégorie country. Une consolation pour U2 O Brother, Where Art Thou a été récompensé quatre fois mercredi soir et le principal animateur de la soirée, Jon Stewart, a exhorté les téléspectateurs qui ne l’avaient pas déjà fait à se précipiter chez leur disquaire pour l’acheter. U2 s’est consolé avec le Grammy de «l’enregistrement de l’année», qui récompense, outre l’auteur et l’interprète, le producteur et l’équipe technique. Recevant sa statuette, le chanteur du groupe, Bono, a lancé : «Étant Irlandais, si vous avez huit nominations et que vous ne gagnez rien, ils ne vous laissent pas rentrer au pays... C’est une question de sécurité publique». Le Grammy de meilleure chanson rock de l’année a été attribué au groupe Rockers Train pour Drops of Jupiter, et celui de meilleur album rap par le groupe Outcast pour Stankonya. La légende vivante Bob Dylan, qui s’est produit sur la scène du Staples Center, n’a obtenu qu’une récompense, «meilleur album de folk contemporain», pour son disque Love and Theft. Il en avait déjà obtenu trois au cours de sa carrière. La Recording Academy, qui compte quelque 13 000 membres autorisés à voter pour attribuer les récompenses, remet chaque année 99 Grammy Awards, dont certains récompensent des catégories confidentielles, comme celui de «meilleur album de musique par des indiens d’Amérique» ou «meilleur album de musique pour enfants». Pour faire tenir la cérémonie dans les limites de la soirée, les organisateurs ont annoncé une série de vainqueurs avant le début de la retransmission en direct à la télévision. Le musicien et chef d’orchestre français Pierre Boulez a obtenu le prix de la meilleure interprétation pour un orchestre classique avec l’album Boulez dirige Varese, enregistré avec l’orchestre symphonique de Chicago. Les principaux vainqueurs Voici la liste des principaux vainqueurs de la 44e édition des Grammy Awards, les plus importantes récompenses musicales américaines décernées mercredi à Los Angeles : Album de l’année : O Brother Where Art Thou Enregistrement de l’année : Walk On, par U2. Chanson de l’année : Fallin, par Alicia Keys. Meilleur nouvel artiste de l’année : Alicia Keys. Meilleur album pop : Lovers Rock par Sade. Meilleure interprétation féminine pop : Nelly Furtado pour I’m Like a Bird. Meilleure interprétation masculine pop : Don’t Leave Me Be Lonely Tonight, James Taylor. Meilleure interprétation pop par un duo ou un groupe : Stuck in a Moment You can’t Get Out Of par U2. Meilleur album rock : All You Can Leave Behind par U2. Meilleure interprétation féminine rock : Get Right with God par Lucinda Williams. Meilleure interprétation masculine rock : Dig In par Lenny Kravitz. Meilleure interprétation rock par un duo ou un groupe : Elevation par U2. Meilleur album rap : Stankonya, par Outcast.