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Actualités - CHRONOLOGIE

UE - Les représentants de 28 pays lancent à Bruxelles la Convention sur l’avenir de l’Union Giscard d’Estaing veut « faire rêver de l’Europe » (PHOTO)

«Constitution», «États-Unis d’Europe», «début d’une grande aventure» : la Convention européenne sur l’avenir de l’Europe a affiché hier des ambitions élevées lors de sa session inaugurale à Bruxelles en présence des représentants de 28 pays européens réunis pour lancer solennellement les travaux de la Convention sur l’avenir de l’Europe, qui disposera d’environ un an pour dessiner les contours de l’Union européenne du XXIe siècle. Deux siècles après la Convention de Philadelphie qui allait donner à l’Amérique une Constitution à peine modifiée depuis, les 105 membres de ce forum composé de représentants des États membres, des pays candidats à l’adhésion, de députés européens, de parlementaires nationaux et de commissaires se sont réunis pour la première fois dans les locaux du Parlement de l’UE. «Oui, nous pouvons rêver et faire rêver de l’Europe», a lancé le président de la Convention, Valéry Giscard d’Estaing dans un discours à ses «conventionnels» salués d’un «Mesdames, Messieurs» dans les 11 langues de l’Union ainsi qu’en polonais. L’ancien président français a estimé que l’exercice n’était indéniablement pas dénué de risques. «D’un côté, le gouffre béant de l’échec. De l’autre, la porte étroite du succès». En cas d’échec, «ce qui a été construit depuis 50 ans trouverait sa limite et serait menacé de dislocation», chaque pays retournant «à une logique de libre-échange». Mais si la convention réussit, elle «illuminera l’avenir de l’Europe». Pour Romano Prodi, le président de la Commission, les «conventionnels» ont une mission très claire à accomplir en présentant dans un an environ des recommandations précises et audacieuses aux gouvernements des Quinze. «Nous devons nous doter d’une Constitution qui marque la naissance de l’Europe politique», a-t-il déclaré devant eux en rappelant les risques que court la construction européenne si l’élargissement n’est pas accompagné de réformes en profondeur. «L’Union européenne n’est pas et ne doit pas devenir une nouvelle Société des nations, réduite à l’impuissance par les égoïsmes et les droits de veto», a-t-il ajouté. Valéry Giscard d’Estaing, qui ne s’est jamais référé à Philadelphie dans son discours, préférant évoquer la conférence de Messine où ont été posées les bases de la Communauté européenne en 1955, a immédiatement repris la balle au bond. Si la convention aboutit à un consensus – les dirigeants européens lui ont laissé le choix entre un document contenant des options et une recommandation –, «nous pourrions ainsi ouvrir la voie vers une Constitution pour l’Europe», a-t-il déclaré en étant à ce moment fortement applaudi par la salle. «Si nous n’arrivions pas à une telle proposition, ce serait en effet un échec», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en estimant que ce texte, qu’il est prêt à appeler «traité constitutionnel» pour éviter des «querelles sémantiques», pourrait être soumis à référendum. «On peut imaginer d’une manière ou d’une autre (...) une forme de consultation sur le projet de constitution». Il existe, selon lui, une volonté populaire d’aller de l’avant. «En changeant de monnaie avec une remarquable capacité d’adaptation et une forme de joie populaire, 302 millions d’Européens viennent de jeter par-dessus le moulin le reproche d’euro-sclérose», a dit le président de la Convention. L’Europe n’a d’ailleurs guère le choix : ses mécanismes de décision sont devenus illisibles, et la démarche suivie, de traité en traité, a atteint ses limites.
«Constitution», «États-Unis d’Europe», «début d’une grande aventure» : la Convention européenne sur l’avenir de l’Europe a affiché hier des ambitions élevées lors de sa session inaugurale à Bruxelles en présence des représentants de 28 pays européens réunis pour lancer solennellement les travaux de la Convention sur l’avenir de l’Europe, qui disposera d’environ un an pour dessiner les contours de l’Union européenne du XXIe siècle. Deux siècles après la Convention de Philadelphie qui allait donner à l’Amérique une Constitution à peine modifiée depuis, les 105 membres de ce forum composé de représentants des États membres, des pays candidats à l’adhésion, de députés européens, de parlementaires nationaux et de commissaires se sont réunis pour la première fois dans les locaux du...