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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Le Premier ministre s’insurge contre « une présidence infidèle et passive » Jospin tape sur Chirac et occupe les médias (PHOTO)

Désormais plus candidat à l’Élysée que Premier ministre, Lionel Jospin multiplie les «coups médiatiques» et «tape», noir sur blanc, sur son principal adversaire, le président Jacques Chirac. «Pendant deux ans, nous avons eu une présidence infidèle et pendant cinq ans une présidence passive», affirme-t-il notamment dans Le temps de répondre, un livre d’entretiens de 280 pages qu’il publie demain chez Stock. «Mais nous avons connu aussi une présidence que je dirais loquace, épousant toutes les émotions, tous les à-coups de l’opinion, sans se soucier de leurs contradictions. Et enfin une présidence qui a revendiqué l’impunité alors même que ses amis proclament par ailleurs la tolérance zéro», ajoute-t-il. L’allusion au refus de Jacques Chirac d’être entendu comme témoin dans les affaires de financement présumé occulte du RPR, son parti, est limpide. «Je crois qu’il vaut mieux ne pas avoir un président de la République qui ignore tout du principe de non-contradiction», poursuit Lionel Jospin. Sur la couverture de ce livre d’entretiens avec le journaliste Alain Duhamel, il apparaît souriant mais décidé, marchant sur un fond de verdure, en costume bleu, chemise blanche et cravate rouge. Le contenu est nettement plus austère. Dans la première partie, la plus courte, le Premier ministre rappelle son itinéraire politique, sans révélation. Il y expédie en quelques paragraphes son passé trotskiste longtemps nié, qu’il ramène à une simple «aventure intellectuelle». C’est dans la deuxième partie, la plus longue, sur ses cinq années à Matignon, et dans la troisième, où il expose ses «réflexions et projets», qu’il attaque Jacques Chirac. Parmi d’autres amabilités, Lionel Jospin reproche au président sortant d’avoir eu une attitude «déloyale et irresponsable» pendant la crise de la «vache folle». L’intervention solennelle du chef de l’État à la télévision, pour réclamer une interdiction totale des farines animales et un dépistage systématique de l’ESB, a été «le coup le plus dur porté à l’agriculture française» ces années passées, dit-il. Lionel Jospin se propose donc de redonner à la fonction présidentielle «son sens et sa portée, voire son prestige» – «Je souhaite poursuivre ma démarche de revalorisation de la politique en restaurant la fonction présidentielle». La suite est un catalogue de propositions ou d’objectifs, comme la réduction du nombre de chômeurs de 900 000 ou un million en cinq ans et la création d’un «ministère de la Sécurité publique». Le candidat, qui a annoncé mercredi qu’il ne ferait plus désormais, sauf exception, de déplacement de Premier ministre, présentera son livre à Toulouse lors d’un déjeuner avec la presse régionale, puis lors d’une séance de signature dans une grande librairie de la «ville rose». Il aura encore l’occasion de faire le service après-vente de son ouvrage dimanche soir au journal de 20h00 de TF1 et mardi matin sur France Inter, avant de se rendre à Lunéville, dans l’est de la France – pour un premier déplacement de candidat, sur le thème de la famille, selon son équipe de campagne. En attendant, le candidat et son épouse Sylviane, qui assisteront samedi soir à la remise des Césars du cinéma, s’affichent en quadrichromie dans l’hebdomadaire Paris-Match, sur huit pages. On voit notamment Lionel Jospin en bras de chemise relire les épreuves de son livre dans la cuisine de son appartement privé du 6e arrondissement de Paris. La confirmation de sa candidature, un simple fax à l’Agence France Presse avant la suspension des travaux du Parlement, avait déjà donné un tour très médiatique à son entrée en campagne. Jeudi matin, Lionel Jospin présidait la première réunion de son «conseil politique» à l’«atelier de campagne», dans le IIIe arrondissement de Paris – une réunion consacrée au calendrier et à l’organisation de la campagne. «Et puis nous avons eu un débat politique sur les différentes promesses qui ont encore été faites hier soir» par Jacques Chirac, a déclaré à l’issue de la réunion Élisabeth Guigou, qui fait partie de ce «conseil» comme la plupart des ministres socialistes de Lionel Jospin. «Il y avait une très bonne ambiance. On retrouve un peu l’atmosphère que j’ai pu voir en 1981», a-t-elle ajouté en faisant allusion à la victoire de François Mitterrand, premier président socialiste français.
Désormais plus candidat à l’Élysée que Premier ministre, Lionel Jospin multiplie les «coups médiatiques» et «tape», noir sur blanc, sur son principal adversaire, le président Jacques Chirac. «Pendant deux ans, nous avons eu une présidence infidèle et pendant cinq ans une présidence passive», affirme-t-il notamment dans Le temps de répondre, un livre d’entretiens de 280 pages qu’il publie demain chez Stock. «Mais nous avons connu aussi une présidence que je dirais loquace, épousant toutes les émotions, tous les à-coups de l’opinion, sans se soucier de leurs contradictions. Et enfin une présidence qui a revendiqué l’impunité alors même que ses amis proclament par ailleurs la tolérance zéro», ajoute-t-il. L’allusion au refus de Jacques Chirac d’être entendu comme témoin dans les affaires de...