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Actualités - CHRONOLOGIE

La lutte contre les terroristes n’est qu’un prétexte pour une présence militaire US, accuse le président de la Douma Les Américains dans le Caucase : l’inquiétude monte à Moscou

L’inquiétude montait en Russie hier face à l’arrivée annoncée de forces américaines en Géorgie, alors que le président Vladimir Poutine examinait la situation avec ses homologues de la CEI (ex-URSS moins les pays baltes) réunis pour un sommet à Almaty, au Kazakhstan. Le président géorgien Edouard Chevardnadzé se trouve parmi les participants au sommet de la CEI, qui a été dominé par les questions que pose l’installation de forces américaines dans plusieurs pays de la région à la faveur de l’opération en Afghanistan. M. Poutine s’est jusqu’à présent abstenu de commenter directement l’implication de militaires américains dans une opération à venir contre les terroristes présumés réfugiés dans les gorges de Pankissi, une zone de non-droit dans le nord de la Géorgie, près de la frontière tchétchène. Mais il a donné l’impression de l’accepter en soulignant la nécessité de «neutraliser les chefs de bandes armées et de couper les canaux d’alimentation en armes et en financements, ainsi que l’arrivée de mercenaires étrangers y compris depuis des territoires avoisinants». Le président de la Douma (Chambre basse), le communiste Guennadi Seleznev, s’en est pris violemment tant à la direction russe, qu’il a accusée de «manquer de volonté», qu’aux Américains. «La lutte contre les terroristes dans les gorges de Pankissi est juste un prétexte pour une présence militaire américaine permanente en territoire géorgien, à proximité immédiate des frontières méridionales de la Russie», a-t-il dit selon Interfax. «Nous aurions dû dire fermement, et il y a longtemps, que la Russie a des intérêts dans le Caucase et en Transcaucasie, qu’elle a l’intention de réaliser sa politique et que, sans nous, les Américains n’aideront pas la Géorgie à régler ses problèmes, y compris celui du terrorisme», a poursuivi M. Ziouganov, pour qui «l’expansion américaine continue dans le monde entier et les événements de Géorgie ne sont qu’un chaînon dans cette offensive totale». De son côté, le chef de la diplomatie russe Igor Ivanov a fait état de son mécontentement au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue américain Colin Powell. «À Moscou, on a des raisons d’être préoccupé par le fait qu’une implication directe de militaires américains dans les opérations de lutte contre les terroristes sur le territoire géorgien puisse compliquer encore la situation dans la région», a affirmé M. Ivanov, selon un communiqué de son ministère. En l’absence d’indications précises sur l’ampleur de l’assistance américaine à Tbilissi, médias et analystes russes ont avancé plusieurs hypothèses, et notamment celle d’une «manœuvre de diversion» américaine pour préparer des frappes contre l’Irak. «Les États-Unis, qui préparent une opération en Irak, ont utilisé la Géorgie pour une manœuvre de diversion», estime le quotidien Kommersant, en ajoutant que Washington pourrait également avoir pour but de «préparer les aérodromes géorgiens à servir pour d’éventuelles frappes contre l’Irak». «Les États-Unis échangent l’Irak contre la Tchétchénie par intermédiaire de la Géorgie», selon le quotidien économique Vedomosti. Le journal pense qu’une action américaine contre les séparatistes tchétchènes atténuerait, en cas de frappes sur l’Irak, la colère de Moscou, qui a d’importants intérêts économiques à Bagdad.
L’inquiétude montait en Russie hier face à l’arrivée annoncée de forces américaines en Géorgie, alors que le président Vladimir Poutine examinait la situation avec ses homologues de la CEI (ex-URSS moins les pays baltes) réunis pour un sommet à Almaty, au Kazakhstan. Le président géorgien Edouard Chevardnadzé se trouve parmi les participants au sommet de la CEI, qui a été dominé par les questions que pose l’installation de forces américaines dans plusieurs pays de la région à la faveur de l’opération en Afghanistan. M. Poutine s’est jusqu’à présent abstenu de commenter directement l’implication de militaires américains dans une opération à venir contre les terroristes présumés réfugiés dans les gorges de Pankissi, une zone de non-droit dans le nord de la Géorgie, près de la frontière...