Jordanie - Premier attentat à la bombe depuis plus de dix ans dans le royaume Explosion devant le domicile d’un responsable de la lutte antiterrorisme à Amman : deux tués

Deux personnes ont été tuées hier dans l’explosion d’une bombe devant le domicile du chef de la lutte antiterrorisme à Amman, dans le premier attentat du genre depuis plus de dix ans. Le ministère de l’Intérieur a confirmé, dans un bref communiqué, que l’explosion provoquée par une «charge» a «coûté la vie à deux jeunes gens qui travaillaient dans le quartier et endommagé trois voitures». Une enquête a été «immédiatement» ouverte, selon le texte. La bombe, placée sous une voiture garée devant le domicile du chef de la lutte antiterrorisme au sein des services de renseignements, Ali Bourjak, dans le quartier de Jabal Amman, dans le centre d’Amman, a explosé à 07h40 heure locale (05h40 GMT), ont indiqué des sources policières. Un Égyptien et un Irakien, employés dans une cafétéria proche, ont été tués, selon des témoins et des sources proches des services de sécurité. Selon des habitants du quartier, il s’agit d’un Égyptien, Mohammad Abdel Qader, et d’un Irakien connu sous le nom de Badr. La voiture, garée à proximité de celle de l’épouse du responsable jordanien, a été détruite par l’explosion qui n’a pas encore été revendiquée. Un cordon de sécurité a été établi. Des membres des services de sécurité et des renseignements, déployés en force, interdisaient aux journalistes et photographes de s’approcher. Des experts et des artificiers inspectaient avec des détecteurs les autres voitures stationnées des deux côtés de la rue ainsi que les toits des immeubles avoisinants. Des forces d’élite, le visage masqué, ont été déployées autour du commissariat de police situé à des dizaines de mètres du lieu de l’explosion tandis que les routes y menant ont été fermées au trafic. «Amman n’a plus connu depuis des années de tels incidents», indique un habitant du quartier. En l’absence d’explications officielles, les milieux politiques jordaniens évoquent la possibilité d’un lien entre l’explosion et une importante affaire de fraude révélée le 14 février, dans laquelle sont impliqués des cadres des services des renseignements ainsi que d’ex-responsables de ces services. D’autres sources politiques n’écartent pas non plus que l’explosion soit le fait de «parties extrémistes qui pourraient même être liées au groupe el-Qaëda d’Oussama Ben Laden», la Jordanie, selon elles, jouant un rôle actif dans la lutte internationale antiterrorisme.