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Actualités - CHRONOLOGIE

Droits de l’homme - Campagne de sensibilisation auprès des élèves Amnesty fait son entrée dans les écoles (PHOTOS)

«On ne bâillonne pas la lumière», titre une grande affiche illustrant de grands yeux cernés par des barbelés de fer. Signée Amnesty International, l’affiche est accrochée au milieu du grand hall du Collège protestant qui a célébré, une semaine durant, les journées des droits de l’homme. Plus loin, on pouvait lire un autre slogan illustrant un dessin où l’on voit une petite fille qui joue à la corde. Au-dessus d’elle, un cordon noué, rappelant le poteau de pendaison : «Une corde pour jouer, pas pour tuer», annonce l’affiche. Un thème bien cher à Amnesty International, qui milite depuis des années en faveur de l’abolition de la peine de mort. Invité par le proviseur du collège pour animer les classes durant les journées des droits de l’homme, l’association internationale a choisi de sensibiliser les écoliers à l’importance de la lutte des droits de l’homme et à la question de la peine de mort. «Il s’agit d’une première dans un établissement scolaire, affirme le proviseur du collège, Joachim Helmlinger, en parlant de la collaboration qui a lieu entre Amnesty et le Collège protestant. C’est une initiative d’un genre nouveau», dit-il, en évoquant «l’éducation citoyenne» à laquelle contribue désormais l’organisation internationale. «L’éducation académique ne suffit pas, souligne M. Helmlinger, il faut désormais s’intéresser à l’aspect comportemental de l’enfant». Et le proviseur d’insister sur le fait que «les valeurs que défend la charte des droits de l’homme ne sont pas des valeurs évidentes. Elles nécessitent une lutte constante, de la vigilance et une communication efficace. Il faut être extrêmement attentif à ces questions d’où l’importance d’en parler régulièrement à l’école», précise M. Helmlinger. En effet, ce sont toutes les classes, et donc toutes les catégories d’âge, qui sont concernées par les interventions d’Amnesty dont les militants sont intervenus dans les différentes classes pour susciter des débats, notamment sur la question de l’abolition de la peine de mort. C’est à partir d’un dessin de Picasso, devenu par la suite une célèbre affiche d’Amnesty, que les discussions sur les droits de l’homme avaient été lancées au collège, explique Nawal Traboulsi, bibliothécaire. «Nous en avons profité avec les élèves pour en faire une lecture d’image. Cela a même mené à une production d’écrits». «Cette réflexion date toutefois de l’époque des débats qui ont suivi l’attaque du 11 septembre, lorsque j’ai soulevé avec les enfants des interrogations sur Ben Laden, sa compréhension de l’islam et sur ce qui s’était passé». Dans une classe de 4e, une jeune fille de treize ans donne du fil à retordre aux deux animatrices d’Amnesty qui essayent de lui faire comprendre l’absurdité de la peine de mort. Elle est la seule de sa classe à être convaincue de l’intérêt du maintien de cette sanction. Elle avance – avec beaucoup de courage et de conviction – les quelques arguments qu’elle détient «il ne sentira rien», ou bien «il le mérite, puisqu’il a fait du mal aux autres», «pourquoi la prison alors qu’il doit être puni» etc. «Notre travail est d’afficher clairement la position d’Amnesty concernant la question de la peine de mort. Nous sommes en faveur de son abolition au Liban comme partout ailleurs, explique Salma Kojok. Toutefois, nous expliquons clairement aux enfants qu’il faut être majeur pour pouvoir signer une pétition, ou manifester en faveur de cette cause. Par contre, dit-elle, ils peuvent déjà commencer par diffuser ce que nous leur racontons dans leur entourage», note la militante. Nawal Traboulsi illustre les effets de ces «sessions de sensibilisation» en expliquant comment un jour elle a réussi à mobiliser tout un groupe d’élèves lorsqu’elle leur a raconté l’histoire de cette femme nigériane qui a été lapidée pour avoir eu un enfant hors mariage. Après avoir suscité parmi les élèves un long débat sur le volet humain de cette situation, les enfants ont décidé d’agir. Ils ont envoyé, à plusieurs, des e-mails à l’ambassadeur nigérian pour protester contre le traitement infligé à cette femme. Campagne à suivre. Je.J.
«On ne bâillonne pas la lumière», titre une grande affiche illustrant de grands yeux cernés par des barbelés de fer. Signée Amnesty International, l’affiche est accrochée au milieu du grand hall du Collège protestant qui a célébré, une semaine durant, les journées des droits de l’homme. Plus loin, on pouvait lire un autre slogan illustrant un dessin où l’on voit une petite fille qui joue à la corde. Au-dessus d’elle, un cordon noué, rappelant le poteau de pendaison : «Une corde pour jouer, pas pour tuer», annonce l’affiche. Un thème bien cher à Amnesty International, qui milite depuis des années en faveur de l’abolition de la peine de mort. Invité par le proviseur du collège pour animer les classes durant les journées des droits de l’homme, l’association internationale a choisi de sensibiliser les...