Symbole de la beauté et de la féminité, la perle a toujours fait rêver... L’éclat incomparable qu’elle donne au visage, sa composition, sa naissance très particulière excitent l’imagination... Lorsqu’une poussière s’infiltre dans une huître ou une moule perlière, le mollusque l’isole pour s’en protéger en sécrétant des couches concentriques de nacre. Cette dernière, constituée de cristaux soudés par un ciment naturel, la protège. Au bout de trois ans environ, la poussière devient une perle d’une taille suffisante pour être commercialisée. Verité et légende Au plan symbolique, la perle incarne la féminité créatrice, le principe «yin». Le coquillage représentant le ventre féminin; la perle, son fruit, est née de la «semence céleste». Pas étonnant qu’on lui ait toujours attribué des propriétés aphrodisiaques et fécondantes. Cléopâtre n’hésita pas à dissoudre ses boucles d’oreille dans du vinaigre pour concocter un tonifiant à Antoine... En Inde, ce sont les médecins qui l’utilisaient en poudre pour soigner la jaunisse, les hémorragies, les empoisonnements, la phtisie (maladie chronique du poumon) et même la folie! En Europe, la perle aidait à chasser la «mélancolie» et, en Chine, elle soignait les maux des yeux... à condition de n’être pas percée. Symbole de perfection et de pureté dans toutes les religions, elle participait enfin à de nombreux rites funéraires. Pour favoriser la vie céleste, on n’hésitait pas à en introduire dans les orifices des défunts (Bornéo, Chine)! À défaut de nous parer de perles, voire d’en consommer, nous pouvons déjà profiter de leurs bienfaits dans les produits de beauté. C’est un chimiste anglais qui perça le premier le secret des perles, à la fin du XIXe siècle. Après dissolution dans un acide, la nacre révéla la présence de protéines. De grosses molécules constituées d’une chaîne de composants plus petits, appelés acides aminés. À titre d’exemple, la protéine la plus abondante du corps humain est le collagène. Un fort pouvoir hydratant Mais les moyens actuels de technologie ont permis depuis d’affiner cette observation. En fait, les acides aminés de la perle ont une composition comparable à celle du Facteur naturel d’hydratation (NMF). Des substances, présentes naturellement dans la peau, au fort pouvoir hydratant. De là à en introduire dans des cosmétiques, il n’y avait qu’un pas. Ce que firent les laboratoires Daniel Jouvance en 1996. D’autres fabricants leur ont emboîté le pas.