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Actualités - CHRONOLOGIE

Colombie - Le gouvernement rejette l’offre d’échange de prisonniers contre Betancourt Bogota va proclamer l’état de siège pour renforcer la lutte antiterroriste

La violente offensive des Farc dans toute la Colombie va conduire le président conservateur Andres Pastrana à annoncer un plan de lutte antiterroriste, sans exclure un éventuel état de siège. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), principale guérilla du pays avec 17 000 hommes, se sont lancées dans une escalade de violence sans répit depuis la rupture du processus de paix le 20 février. Au total 122 communes, soit 11 % des 1 100 que compte le pays, souffrent de coupures totales ou partielles d’eau, d’électricité, de gaz et de téléphone à la suite de la vague de dynamitages déclenchée par les rebelles contre des oléoducs, des centrales électriques, des relais de télécommunications et des aqueducs. Pour faire face à cette profonde dégradation de l’ordre public, le président Pastrana a annoncé une série de mesures, mais «dans le cadre de la législation disponible», a précisé le ministre de l’Intérieur Armando Estrada. Une ordonnance sur l’état de siège «n’est pas exclue», a ajouté le ministre après avoir indiqué que «pour l’instant, elle n’était pas envisagée». En Colombie, l’état de siège, baptisé «état de commotion interne», permet au gouvernement de légiférer par décrets, de suspendre l’application de certaines lois, mais sans dissoudre le Congrès ni suspendre les libertés fondamentales. La sécurité devrait être assurée par la force publique dans 90 % des communes du pays à l’occasion des élections parlementaires du 10 mars, a assuré Armando Estrada. Les combats contre l’armée et des villages isolés, y compris dans la grande banlieue de Bogota mardi, ont déjà fait 28 morts depuis lundi et se poursuivaient mercredi sous forme d’escarmouches. Cinq des victimes sont des membres des milices urbaines des Farc, abattus mercredi à l’aube par la police à Medellin (nord-ouest). Trente autres miliciens ont été arrêtés. Chef-lieu du département de Caqueta, près de l’ancienne zone démilitarisée des Farc à 700 km au sud de Bogota, la ville de Florencia, privée de courant et de téléphone depuis une semaine, est menacée de pénurie alimentaire, selon le gouverneur local Pablo Adriano Muñoz. À 30 km de cette ville, une colonne de 120 guérilleros oppose une forte résistance à la progression de commandos de l’armée depuis la décision du chef de l’État, le 20 janvier, de mettre fin à l’ancienne enclave des rebelles, censée jusque-là servir de «laboratoire de paix». Une nouvelle fois, le président colombien a demandé mardi soir aux États-Unis de permettre aux forces armées l’utilisation contre la guérilla du matériel militaire américain fourni à Bogota depuis 2000 dans le cadre du Plan Colombie antidrogue, d’un montant de 1,3 milliard de dollars. Andres Pastrana a comparé les Farc à el-Qaëda, le réseau d’Oussama Ben Laden, et qualifié cette guérilla de «narcoterroriste» pour justifier son appel à Washington. Le gouvernement et les principaux candidats à l’élection présidentielle du 26 mai ont d’autre part rejeté l’échange proposé par les Farc entre des guérilleros détenus dans le pays et Ingrid Betancourt, la candidate des Verts au scrutin enlevée dimanche par un commando des rebelles près de Florencia, le considérant comme un acte de «chantage».
La violente offensive des Farc dans toute la Colombie va conduire le président conservateur Andres Pastrana à annoncer un plan de lutte antiterroriste, sans exclure un éventuel état de siège. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), principale guérilla du pays avec 17 000 hommes, se sont lancées dans une escalade de violence sans répit depuis la rupture du...